Sourire à l'envers

S5 #4

Je comprends directement que c'est pour ma gueule.
Ils m'font trop marrer ces fils de pute.
Évidemment, ils s'arrêtent à mon niveau en baissant leur vitre.

- Police nationale. Veuillez éteindre le véhicule et mettre les mains sur le volant.

- C'est une blague j'espère ?! J'éclate en éteignant le putain de contact.

- Papiers d'identité et du véhicule.

- Oh vous avez personne d'autre à contrôler que ma gueule d'arabe ?! Je m'énerve en cherchant mes papiers dans mon cuir que je n'avais pas porté depuis trois ans.

Heureusement, ils n'avaient pas bouger de place et je les donne tendu.

- Les contrôles sont aléatoires monsieur.... Andrieu, dit il en même temps qu'il lit ma carte d'identité. Les papiers du véhicule ?

- Je les ai pas là. Mon frère utilisait la voiture, c'est lui qui doit les avoir.

- Pourquoi vous conduisez sa voiture sans les papiers ?

- C'est ma gova, je souffle déjà fatigué par son putain d'interrogatoire, comme si j'en avais pas eu assez fait dans ma courte vie.

- Alors il vous faut les papiers, c'est quand même simple, lâche le poulet agacé.

- Tu m'prends pour un hmar en plus ?! C'est vraiment pas l'moment mon pote. J'en ai assez vu de ta race pendant trois piges. Va plutôt contrôler quelques blancs dans l'seize ou les pointeurs à la sortie des écoles !

- Calmez-vous monsieur ! Respectez les forces de police !

- Les respecter ?! Wesh, toi commence par me respecter. Toujours les mêmes qu'on contrôle, à qui on casse les couilles !

Au même moment, Nabil sort du studio en trombe avec un mec à lunettes sur les talons.

- Wesh pourquoi ça gueule ?

En voyant les condés, il fait les yeux ronds.

- Putain c'est une blague ?! Dit-il en riant jaune.

- wAllah, j'ai dit la même chose. C'est un délire non ? Je ricane amer.

- Vas-y, montre ton papelard de sortie là qu'on en finisse, souffle Bil-na.

- Les papiers d'la gova sont où ? Je demande en même temps que je fouille dans le dossier sur le siège passager. J'y crois pas, ça fait à peine deux heures que j'suis dehors, sans déconner.

Mon frère tend le papier vert et la carte grise pliée en quatre, sortis de sa sacoche et je pris qu'ils la lui fouillent pas parce qu'à coup sûr, elle est remplie de produit pour sa cons'.
Je donne mon billet de sortie déjà corné aux angles. Les flics reconnaissent le papelard et le prennent surpris pour le parcourir rapidement.

- Fleury-Mérogis. Lieu de résidence : Corbeil-Essonnes, les tarterets. Qu'est ce que tu fais ici ?

- Qu'est-ce que ça peut t'foutre ?!

- Vas-y Tarik, ta gueule, c'est pas l'moment, contre mon frère tendu lui aussi.

Je me tourne vers lui, choqué de voir que le petit a pris de la bouche ces dernières années.

- Mon frère vient de sortir, on veut juste aller en studio faire de la musique tranquillement. C'est quand même mieux que de retourner dealer directement en bas des tours non ? Argumente mon reuf avec son sourire faux que je reconnais entre mille.