/!\ Ce chapitre contient des passages avec du sang. Pour ceux qui ne veulent pas le lire, je ferai un résumé dans les commentaires /!\
Les yeux clos, je gémis doucement. Mon agresseur m'a laissé pour morte, au fond de la salle de détention. Ma cellule est plongée dans une obscurité qui se dissipe seulement aux heures lumineuses de midi.
Je roule sur le côté dans l'intention de me lever, mais l'une de mes nombreuses cicatrices s'ouvre et je m'affale à terre. Lorsque je passe ma main le long de ma cuisse, je sens un liquide chaud et visqueux l'imprégner.
Je serre les dents tandis que je me place en chien de fusil, dans l'espoir d'atténuer la douleur. Je hurle de colère et de frustration. Mon cri est déchirant, empli de désespoir, mais surtout, d'une haine sans nom.
Je hais mes agresseurs, et par-dessus tout, je me hais moi-même. Je hais ma stupidité, qui m'a laissé croire que je réussirai ma mission seule, mon ego qui m'a poussé à réagir aux insultes de mes ennemis, ainsi que mon manque de discrétion.
Si je n'avais pas, ce jour-là, réagi aux habituelles remarques des assassins quant aux capacités des femmes, je serais en ce moment chez moi, dans les souterrains de la Ligue. Je mangerais avec les Fleurs, et nous nous raconterions des annecdotes rigolotes, avant d'aller rejoindre notre Maître pour s'entraîner au combat.
Cependant, ce n'est pas le cas. J'ai été stupide, et je me retrouve dans cette prison, torturée à tout va par les gangsters les plus redoutables de la ville, que j'étais moi-même sensée attraper. Quelle ironie... La souffrance retient toute mon attention mais je finis néanmoins par m'endormir, épuisée par la dure journée que je viens de vivre.
Je passe une très mauvaise nuit, mes blessures me faisant énormément souffrir. Comme d'habitude depuis que je suis ici, je fais des rêves très sombres, morbides, dans lesquels je finis en sang. Ce qui, en soit, n'est pas si loin que ça de la réalité.
- Allez, on se lève ! me réveille soudain une voix grave.
Une coup de pied au flanc plus tard, je suis debout, écumant de rage.
- Lâchez-moi, sifflé-je en dégageant mon bras de l'étreinte de mon geôlier.
- Je ne protesterai pas à ta place, me menace-t-il. Je te rappelle que tu n'es pas en position de force.
Il me laisse tout de même me débrouiller seule et je souris. Mes petits sauts d'humeur font plus peur aux soldats que je ne le pensais. Pourtant, ce n'est pas dans l'état dans lequel je suis que je vais faire grand chose.
Je le suis, marchant difficilement. Mes blessures de la veille et des jours précédents me font mal, mais je ne dis rien. Il est hors de question que je me plaigne devant ce soldat, qui n'attend que ça.
À peine arrivée dans la salle de torture, on me saisit sans ménagement et je suis jetée par terre. Je ne résiste pas, gardant mes forces pour récupérer plus tard.
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Nom De Code Tome 1 - Flamme ✓
ActionErnakan, an 1535. Le Roi, qui a toujours été bon et juste, change soudain de face. Désormais avare et égoïste, il multiplie les impôts et son peuple sombre peu à peu dans la misère. Personne ne sait ce qui a déclenché cet étrange comportement. Perso...