Ernakan, an 1535.
Le Roi, qui a toujours été bon et juste, change soudain de face. Désormais avare et égoïste, il multiplie les impôts et son peuple sombre peu à peu dans la misère. Personne ne sait ce qui a déclenché cet étrange comportement.
Perso...
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Je m'empresse de remonter à l'étage du terrain d'entraînement tandis que les couloirs se remplissent de jeunes bien repus. J'en profite pour essayer de noter tous les petits détails que je remarque, chacun d'entre eux pouvant se révéler important par la suite.
Arrivée au premier étage, je suis le flot d'élèves espérant qu'il me mène au bon endroit. J'aperçois Ashley dans la cohue, nos regards se croisent, puis je la dépasse et elle disparaît de ma vue. Après quelques minutes, je débouche enfin dans la salle de sport. S'étendant sur ce qu'il me semble être la moitié de l'étage, elle abrite un grand mur sur lequel sont accrochées de nombreuses armes, des cibles, des terrains de combat, et tout ce qui est nécessaire à l'apprentissage des disciplines sportives.
Dans la pièce, deux groupes d'une vingtaine de personnes se distinguent. Dans l'un d'eux se trouvent mes camarades de chambre au complet, et je me surprends à espérer en faire partie. Si je veux m'intégrer, au moins un minimum, autant commencer par bien m'entendre avec elles.
Soudain, un bruit de gorge retentit derrière moi, me faisant sursauter. Je me retourne vivement et me retrouve face à Lorin, qui me jette un coup d'œil dédaigneux avant de s'intéresser aux autres.
— Bien ! Mon groupe, venez par ici, ordonne-t-il avant de me dépasser.
Je rejoins rapidement les élèves attroupés devant lui et l'écoute comme je peux, essayant de repousser ma répugnance à son égard. Le regard du professeur parcourt l'assistance puis il se repose sur moi.
— Sky, ici présente, nous a rejoints aujourd'hui.
Sans plus s'attarder sur le sujet, il nous explique quel sera le déroulé de ces deux heures d'entraînement. C'est ainsi que nous partons tous pour faire des tours de terrain afin de nous échauffer. Je démarre doucement, et me stabilise vers le milieu, assez à l'avant pour ne pas qu'on me prenne pour une bonne à rien, et assez à l'arrière pour ne pas contrarier les premiers.
Tout en courant, j'observe mes compagnons. Bianca et deux garçons se disputent la place, étalant aux yeux de tous leur endurance raisonnable tandis que plusieurs élèves traînent déjà à l'arrière. Pas de doute : les capacités de nombreuses personnes ici sont quelque peu limitées.
Mon regard s'arrête alors sur la jeune fille aux yeux violets, qui se trouve à quelques pas seulement de moi et un détail me frappe. Elle a l'air de courir de la même manière que moi, prenant de la vitesse sans pour autant perdre de temps à se fatiguer. Son souffle long et régulier est celui d'une personne habituée à l'effort et son magnifique regard est droit, concentré.
Nous maintenons notre allure tout le long des tours de salle puis Lorin stoppe l'échauffement et nous retournons près de lui. Alors que nous sommes que quelques-uns à être à peine essoufflés, les autres respirent rapidement, leur poitrine se soulevant à vitesse anormale.
Personne dans le groupe ne me parle ou tente de faire connaissance, je reste donc de mon côté. La solitude ne me dérange pas, bien que cela me plaise être entourée des gens que j'aime. Soudain, Lorin se racle la gorge, requérant l'attention de tout le monde.
