Ernakan, an 1535.
Le Roi, qui a toujours été bon et juste, change soudain de face. Désormais avare et égoïste, il multiplie les impôts et son peuple sombre peu à peu dans la misère. Personne ne sait ce qui a déclenché cet étrange comportement.
Perso...
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Je me réveille avec un horrible pressentiment. Cela fait quatre jours que l'épreuve de la course s'est déroulée, et aujourd'hui sont prévus les résultats. Cependant, je suis perturbée : depuis cette date, je n'ai pas vu l'ombre des Paladins, ce qui m'étonne car je croise habituellement Alissandre assez souvent.
Lorsque je suis allée voir les guérisseurs afin de soulager une migraine soutenue, je n'ai pas non plus trouvé Léo. Leur étrange absence m'inquiète énormément. Si il leur arrivait quelque chose, je ne m'en remettrais pas.
Je tente néanmoins de dédramatiser. J'ai souvent tendance à m'emballer et à toujours imaginer le pire. Inspirant doucement, je me lève sans bruit, faisant attention à ne pas réveiller Léna et Anastasia, mes camarades de chambre et meilleures amies ici.
- Aïsha ? souffle mon amie, encore dans les vappes.
- Ne t'inquiètes pas, ne n'ai plus envie de dormir, je vais me défouler, la rassuré-je. Je reviens vous réveiller dans une heure.
Après un hochement de tête, Anastasia se repose dans son oreiller et se met presque immédiatement à ronfler. Je sors discrètement de l'agréable chambre après m'être équipée de mon arc et descend à l'étage de la salle d'entraînement. Le tir à l'arc m'a toujours détendue, mais je n'aime pas le regard des autres. Cette heure matinale m'est donc parfaite.
Je parcours gaiement les couloirs menants au gymnase, contente d'échapper un peu à la pression de la mission. Cependant, lorsque j'arrive à destination, je me rends compte qu'il n'est pas complètement vide comme je le pensais. Une personne est entrain de s'acharner contre les gros sacs emplits de sable qui pendent du plafond.
Après quelques pas, je me rends compte que cette fille n'est autre qu'Elena, l'amie d'Ali. Elle semble furieuse, alors je n'ose pas la déranger pour lui demander des nouvelles de ma sœur de cœur.
Je m'approche doucement, les cibles se trouvant derrière elle et me mets sans plus attendre en place. Je rentre tout de suite dans le bain, et la jeune fille aux incroyables yeux violets ne tarde pas à disparaître de mon champ de vision.
Je sors une flèche de mon carquois et la place agilement contre la corde, que je tends, concentrée. Une seconde plus tard, après avoir relevé mon arc, je laisse la ficelle s'échapper de ma main, et accompagne l'arme du regard tout le long de sa course. Elle atteind la cible presque en son plein centre et ne tarde à saisir un autre de mes projectiles.
Je continue sans faillir jusqu'à vider tout mon stock de flèches. Arrivée à ce moment, je me déplace aisément vers la cible et entreprend de les récupérer. Certaines sont plantées profondément, et je peine à les retirer. C'est alors que je sens une présence à côté de moi. Je tourne violemment la tête et me retrouve face à face avec Elena.
- Tu te débrouilles bien, lance-t-elle avant de décrocher une de mes flèches avant de me la tendre.
Je peux apercevoir des hématomes rouges sur ses mains, et je comprends qu'elle est là depuis plus longtemps qu'elle ne le laisse paraître. Elle doit s'être défoulée de nombreuses heures pour en être arrivée là.
