Ernakan, an 1535.
Le Roi, qui a toujours été bon et juste, change soudain de face. Désormais avare et égoïste, il multiplie les impôts et son peuple sombre peu à peu dans la misère. Personne ne sait ce qui a déclenché cet étrange comportement.
Perso...
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Je marche dans l'herbe fraîchement coupée, tout près du palais du roi. Je suis comme dans une bulle, dans un petit havre de paix. L'air qui tourbillonne autour de moi ne m'atteind pas, mais je ne ressens pas de grosse chaleur malgré le soleil éclatant. La température est parfaite, comme le lieu où je me trouve.
Autour de moi, des jardins bien taillés s'étendent jusqu'au mur d'enceinte du bâtiment. De grosses fleurs colorées ornent les fines branches des arbustes, tandis que les arbres majestueux croulent sous des fruits bien mûrs.
C'est alors que trois coups brutaux me tirent de ma létargie.
- Réveillez-vous, chers élèves et préparez-vous pour le tournoi ! Soyez à la salle d'entraînement pour huit heures. La journée va être bien remplie.
La voix s'éloigne et je l'entends vaguement répéter les mêmes gestes un peu plus loin dans le couloir.
J'ouvre les yeux et me lève immédiatement. Les dernières traces de mon rêve disparaissent, me laissant avec la réalité. Toute alerte, j'hume l'air, à la recherche d'une quelconque odeur de fumée. Ne sentant rien d'anormal, je me lève, rassurée.
Ce petit rituel, je l'effectue tous les matins depuis que mes parents nous ont quittés, Léo et moi. Avec le temps, c'est devenu une habitude et je le fais par réflexe, sans y penser. Je ne peux pas m'en empêcher.
Je me lève et aperçois Elena qui finit de ranger ses armes dans leurs fourreaux. Je me mets en tenue de combat et fais de même, prête à affronter toutes les personnes qui se trouveront en face de moi.
Je me sens en pleine forme : mes muscles et mon corps sont reposés à souhait et je me sens capable de décrocher des montagnes. Tant mieux, je vais pouvoir me donner à fond. J'ai hâte de pouvoir enfin me dépenser et sortir un peu.
Enfin prête, je descends prendre un bon petit-déjeuner, accompagnée de mes amies. Sur le chemin, Adam et ses compagnons nous rejoignent, doublant notre effectif.
- Prête pour la journée, les filles ? nous demande mon ami.
- On va tout déchirer ! s'exclame Garce en souriant, accompagnée par les hochements de tête de ses deux acolytes.
- Tu as bien raison ! approuvé-je. Il faut croire en nous !
Un élan de compassion résonne en moi tandis que je vois Bianca hocher fermement la tête et murmurer en boucle mes paroles.
- Bonne chance, Sky, résonne soudain une voix grave.
Je tourne la tête et aperçois Matt. Mon cœur se réchauffe et je souris :
- À toi aussi, le mendiant... Fais en sorte de prouver que je t'ai bien entraîné, finissé-je plus doucement.
- Sans aucun doute, assure-t-il, soulignant ses propos d'un clin d'œil discret.
