Chapitre 32

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Chapitre 32


-Leia-


Le mois de janvier était passé à une vitesse folle. Mes sentiments pour Tarik n'avaient fait que grandir. Je souriais face à notre couple, car oui, j'étais la copine de Tarik Andrieu. J'en étais tellement fière. Peu importe ce que les gens racontaient sur les réseaux. Tout ce qui comptait en cet instant était la main de Tarik dans la mienne, me réchauffant dans le froid de l'hiver bientôt disparu pour laisser place au printemps.

Nous étions montés sur le toit du bat' comme à notre habitude. C'était notre endroit. Il avait allumé deux joints, dont un moins chargé ne voulant pas que je sois trop défoncée. Son comportement protecteur m'attendrissait. Toutefois, je n'étais pas faible. Tarik le savait parfaitement, mais il s'efforçait de me protéger. Il savait de plus en plus que j'avais de vieilles blessures qui n'ont jamais réellement cicatrisé.

Nous étions alors là, en haut de cette tour, les pieds dans le vide. Ma peur au côté de Tarik s'envolait. On fumait tranquillement. J'étais bien. Pourtant, je sentais que l'atmosphère allait s'alourdir, devenir beaucoup plus sérieuse. Il resserra ma main, avant de m'embrasser. Son baiser était lourd de sentiments.


« - Aujourd'hui, tu le sais, j'ai déjà dû tuer et torturer pour m'en sortir. Des fois, j'ai des images qui me reviennent la nuit, des gens que j'ai blessés ou détruits. Dire que je n'ai aucun remords serait faux, j'ai même des regrets.

Son regard était sombre. Ses doigts s'étaient regroupés en un point. Il grinçait des dents. Je savais que c'était dur pour lui.

Je chuchotais doucement.

- "Nous, on est tout le contraire de Piaf."

- C'est ça. Malgré tout, j'ai fait ça pour les miens. Et pour ça, je ne changerai rien au passé. J'ai compris avec le temps que je ne pouvais rien ger-chan.

- C'est bien que tu aies conscience de ça, en vrai. Dis-je fière de lui.

- Ouais. Et d'avoir été en zonz aussi, j'en suis pas fier.

- Tu as fait au mieux.

- C'est vrai. Au final, la bicrave, y'avait que ça. Pas d'autres options, quand t'es dans une cité, que t'es arabe ou noir... t'es toujours rejeté. Fraternité, mon cul. Quand t'es dans la merde, il y a sonne-per.

Je tremblais. Pas de peur, ni de tristesse. Cela me rendait folle. J'avais chaud. C'était ce genre de cause qui me faisait me retourner la nuit dans mon lit. Ça me foutait la haine.

- Parfois, je me sens vraiment mal d'avoir autant de privilèges par rapport à vous. Dis-je pleine de culpabilité, le nez prit, les yeux brouillés.

- Mais toi, c'est pas pareil Bella. Tu n'as jamais jugé la cité, ni les gens qui y habitent. Tu as appris à nous connaître. Tu es toujours là pour nous aider au mieux. Et surtout, tu veux ger-chan les choses. Me rassura-t-il.

- C'est normal pour moi. Ça me touche quand tu dis ces choses-là. » Lui confiais-je.


Il prit ma mâchoire dans ses grosses mains et plongea son regard dans le mien. Tarik m'embrassa avec passion. Puis, il se retira sentant que c'était à moi de me confier.


-Tarik-


1 - Ces mots dans ma tête - Ademo ou TarikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant