1 - Ces mots dans ma tête - Ademo ou Tarik

Chapitre 16

  Chapitre 16

-Leia-

Je sortais enfin des cours. La journée avait été longue. Je m'étais prise la tête avec certains de mes camarades de classe. J'avais envie de fuir cet endroit qu'était mon école. Je respirais enfin l'air extérieur. Je soufflais un bon coup, avant de partir en direction de la station de métro la plus proche. Nabil m'avait indiqué l'adresse d'un petit café sur Corbeil, sûrement pour qu'on soit un minimum tranquille. Sur la route, j'avais mis ma playlist du moment. Je réfléchissais à ce que Nabil voulait savoir. Je n'avais rien fait de spécial pour que Tarik m'ouvre. Je ne savais pas quoi lui dire. Certes, il y a eu un moment où j'ai presque cru que lui et moi allions nous embrasser. Mais j'avais dû rêver. Ce n'était pas possible que le mec qui me demande de l'appeler par son blaze : Ademo, veuille m'embrasser. Enfin, c'est quand même le chanteur de PNL, connu mondialement. Pourquoi il voudrait d'une pauvre étudiante en art fauchée ? Surtout avec mon surpoids et mon acné, qu'est-ce qu'il me trouverait ? Bien évidemment, que je me trouve jolie, belle. Mes kilos en trop, je les aime, vraiment. Je me sens bien dans mon corps. Mais c'est surtout que face au canon de beauté actuel, je ne suis rien. Et des femmes comme ça, il peut s'en taper tous les jours. Alors pourquoi moi ?

*

Après trois bons quarts d'heure, j'arrivais enfin à Corbeil. Je me dirigeais tranquillement vers le café en question. Voyant l'enseigne, je rentrai à l'intérieur tout en cherchant Nabil des yeux. Il était à l'écart caché dans un coin de la pièce, sûrement pour éviter d'être embêté. Je le rejoignais pendant qu'il se levait. Je m'apprêtais à lui faire la bise quand il me tendit sa main. Ça mis tout de suite une distance entre nous. J'étais gênée. Je lui serrais tout de même la main. En même temps, à quoi je m'attendais ? On n'était pas pote. On ne venait pas du même monde.

À peine, je fus installé qu'un serveur nous demanda ce qu'on voulait. Sans hésiter, je commandais un thé, Nabil quant à lui commanda un coca.

« - Tu voulais parler ? Lançais-je.

- Ouais, je voulais savoir ce qu'il s'était passé avec AD. À part, si c'est trop indiscret.

Alors, je lui racontais presque tout, en omettant le moment du baume à lèvres. Même si je ne trouvais que ce n'était rien d'exceptionnel. Du moins, c'est ce que j'essayais de me convaincre.

- Ouais, c'est ce que je pensais. Dit-il pensif.

- Quoi ? Demandais-je intriguée.

- Tu représentes quelque chose pour lui. Sinon il t'aurait jamais ouvert, encore moins te laisser le nourrir ou le soigner.

- Tu parles, il est hyper froid avec moi. Bien sûr, c'est dans sa nature, mais avec moi, il l'est d'autant plus. Il a mis déjà une distance en me demandant de l'appeler Ademo. Comme avec toi pour N.O.S...

- Ouais, mais c'est normal pour l'instant, tu n'es rien pour nous.

Mon cœur se brisa à l'entente de ses mots. Cette phrase me fit plus mal que je ne l'aurais imaginé.

- Désolée bambina, c'est notre façon de nous protéger. Ces pseudos ça met une distance entre les gens et nous. Et pour cause. On s'est fait baiser par le passé, on s'est promis que cela n'arriverait plus.