Chapitre 47

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Chapitre 47


-Leia-


Jeudi 2 juillet 2020


Avec Tarik, on était dans la Maserati se dirigeant depuis une bonne heure en direction de la maison familiale. C'était l'anniversaire du troisième fils Andrieu : Yanis. J'avais toujours eu du mal avec lui. Mais bon... Et puis j'aimais tellement Sarah et René que cela n'en devenait pas grave. J'avais aussi hâte de revoir la petite Talya et le petit Marouane. Apparemment, il y aurait aussi la grand-mère paternelle de mi lionu. Très vite, je reconnus les paysages que j'aimais tant de la Corse-du-Sud.


Mon babbu...


Pour la première fois, je stressais en regardant Tarik. Étions-nous faits pour être ensemble ? N'étais-je pas un frein pour sa carrière ? Est-ce que ce train de vie me convenait ? En même temps, j'avais signé. Enfin, j'aimais Tarik, et c'était tout ce qui devrait compter.

Depuis notre dernière grosse conversation, plus rien n'était pareil. J'avais toujours voulu être mère, mais là dans le contexte actuel ? Je ne savais plus. J'étais pleine de séquelles, d'angoisses. J'avais beau m'être soignée par le passé, elles revenaient parfois à la surface. Elles ne s'effaceront peut-être jamais comme les cicatrices trônant encore sur mon corps. Cette négativité ne me ressemblait pas. Enfin, c'était ce dont j'étais convaincue. Je ne savais plus ce que je croyais. J'essayais alors de positiver.

La Corse. Chez moi. Le soleil caressait ma peau. L'odeur iodée et le sable me chatouillaient les narines. Je pris la main de Tarik par pulsion et la serrai très fort. J'avais peur. Peur de quoi ? Peur de le perdre. Peur de moi-même. Car au fond, est-ce que je ne me mentais pas ? Je faisais genre de m'aimer. Mais est-ce que je ne me détestais pas au fond ? Je ne savais plus. Comment une seule conversation avait pu autant me faire douter de tout ?

Au moins, on ne pourrait pas me reprocher de ne pas tout remettre en question. Puis le regard plein d'amour de Tarik croisa le mien. Il était décidé, comme pour me rassurer. D'un coup, mes muscles se relâchèrent, mes paumes retombèrent et je soupirais de soulagement. Avec Tarik, nous n'avions pas besoin de mots. Les gestes, les regards suffisaient. Bien évidemment, il comprenait que j'avais besoin parfois d'entendre ce qu'il pensait derrière ces gestes. Mais la plupart du temps cela suffisait. Je n'avais vécu cela avec personne avant lui. Pourtant, quand on y repense, au début, notre relation était catastrophique.

J'entendis la voiture s'arrêter. Je fronçais les sourcils. Il m'incita à sortir de l'habitacle. À peine fus-je dehors, qu'il m'écrasa contre son torse. Et là, ce fut trop, je laissais échapper mes plus grosses larmes et sanglots. C'est dans son étreinte que je n'avais finalement plus de doutes.


*


« - Leia ma chérie ! Je suis heureuse de te revoir ! S'exclama Sarah en me prenant dans ses bras.

Elle sentait bon. Cette femme était vraiment magnifique, autant de l'intérieur que de l'extérieur. Je relevais la tête et vu une femme qui me semblait être à peine plus vieille que Sarah. Elle s'approcha et se présenta :

- Bonghjornu Leia. Je suis Annie, la grand-mère de Tarik.

- Bonjour Leia. Je suis Annie, la grand-mère de Tarik.

1 - Ces mots dans ma tête - Ademo ou TarikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant