Chapitre 46

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Chapitre 46


-Leia-


O tarra isula matre de Voce Ventu résonna dans mes oreilles une nouvelle fois dans le taxi, nous emmenant à la villa que nous avions louée avec les gars, pas trop loin des parents de Tarik. On avait ouvert les fenêtres, l'odeur des figues de barbaries, ainsi que des eucalyptus et de la mer Méditerranée chatouillaient avec douceur mes narines.

Ça y est, j'étais rentrée chez moi, sur mon île de Beauté. De plus, je revenais en été. J'étais heureuse de sentir la chaleur tapée contre la carrosserie de l'habitacle. J'avais choisi le taxi le plus paisible, voulant être dans le calme pour mes retrouvailles avec la Corse. Bien évidemment, dans le deuxième taxi, se trouvaient Casper, Bené, Nabil, Moha et Lazer. Tant dit qu'avec Tarik, nous étions accompagnés de Mess, Tonia, Samy et Karim. C'était de grands Uber. Sinon on n'aurait pas pu tous rentrer. Nous récupérerons de belles voitures de sport plus tard dans l'après-midi pour le reste du séjour. Je passerai quatre nuits à la villa, puis deux autres à la maison familiale pour fêter l'anniversaire du troisième fils de la famille Andrieu. J'allais vivre une autre petite semaine de vacances. J'étais contente, j'avais quasiment tout bouclé le film. Je pouvais enfin m'autoriser à souffler.

La villa était plus au nord que la maison familiale, dans la Haute-Corse. Cela me rappela ma mamma que j'aime tant, elle venait de là-bas. Mes grands-parents maternels au départ de celle qui illuminait leur vie avaient décidé de venir habiter sur le continent. Ils avaient vécu de belles années en région parisienne avant que ma grand-mère ne nous quitte.

Quand je pensais à la Haute-Corse, je ne pouvais m'empêcher d'écouter Calvi d'Izia. Je voyais cette citadelle briller de mille feux éclairée par le soleil de fin de journée. J'écoutais aussi Idole de la même chanteuse me rappelant que ma grand-mère était tout pour moi, mon idole, une femme admirable. Aujourd'hui, après toutes ces années, la douleur était plus supportable. Cela ne m'empêchait pas qu'elle me manquait tout le temps. Mais le lourd poids de sa mort devenait, avec les mois, léger. Puisque que quand je regarde le ciel, ou quand je sens sa main sur mon épaule, ou encore quand j'entends mon cœur battre, je sais qu'elle est là.

Je regardais Tarik qui se trouvait en face de moi en diagonale, on se sourit. Mess était à côté de lui, inséparables ces deux-là. Je me retrouvais donc entre les autres gars et Tonia. Nous étions assoiffés et fatigués, mais nous arrivions bientôt. L'excitation alors se faisait sentir.


*


À peine arrivé à la villa que Lucas hurla dès qu'il trouva le Graal :


« - La chambre est pour moi !!! »


C'était un vrai gamin... Il me fumait. Tonia me regardait souriante, puis elle explosa de rire. Je viens la rejoindre morte de rire aussi. Ces hommes allaient nous tuer. Un sourire trônant jusqu'à mes oreilles apparut.

Ces vacances en Corse nous feraient le plus grand bien. Mon dernier été en tant qu'étudiante. Après, dans le futur, il faudra que je me pose mes congés. J'avais à moitié hâte, et en même temps non, car il fallait dire que j'adorais mes presque trois mois de liberté chaque année.

Pendant que tout le monde se battait pour avoir une bonne chambre, Tarik m'emmena avec lui dans un autre coin de la villa plutôt éloigné. Au bout d'un couloir interminable, je découvris une suite parentale incroyable donnant sur la mer. Tarik, ce cachottier, avait oublié de dire qu'il connaissait déjà la demeure, et qu'il avait prévu qu'on ait cette chambre pour tout le séjour. Je l'embrassais pour le remercier de sa surprise.

1 - Ces mots dans ma tête - Ademo ou TarikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant