Chapitre 27

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Chapitre 27


-Leia-


J'en pouvais plus. J'avais beau aimer mon projet, il n'était jamais bon. J'avais eu beau me battre, comme Tarik me l'avait conseillé, tout faire pour m'améliorer et devenir celle que je voulais, c'était une course contre la montre. Malgré mon niveau de dessin plutôt acceptable, il n'était toujours pas professionnel. Je faisais encore énormément d'erreurs de proportions, etc. Après, je ne pouvais pas ignorer tous mes progrès depuis que j'étais dans mon école d'arts. Mais cette concurrence et ce classement, parfois, me rendaient folle. Certes, il ne fallait pas se comparer, mais c'était extrêmement dur. Néanmoins, des fois se comparer était utile pour s'améliorer.

Ce qui me rassurait, c'étaient les propos de mon directeur de section qui m'avait dit que malgré les bâches que je me prenais, je me relevais toujours, encore plus motivée qu'avant. J'avais cette rage de vaincre. Mais parfois être dans les plus nuls de son école n'aidait pas à penser du bien de soi-même, ainsi que de ses capacités. Ce qui me rassurait aussi, c'était que j'étais parfaitement réaliste et consciente de mes réelles compétences. Je me battais déjà contre tout ça.

Souvent mes camarades de classe voulant m'aider - pour les plus bienveillants - me faisaient des remarques m'enfonçant plus qu'autre chose. Et le fait que cette école soit rempli d'hypocrisie, de péteux pensant être le nouveau de Vinci ou Picasso, n'arrangeait rien. Des fois, j'avais envie de fuir tous ces gens, cette pression. Mais je n'avais rien lâché. Je m'étais accrochée.

Aujourd'hui, il ne restait plus que deux mois avant mon diplôme. J'étais tendue comme jamais. Arriverais-je à finir mon court-métrage avant la deadline ? Je me remettais au travail tout en ignorant les personnes autour de moi. J'avais bien compris que les gens de ma classe ne m'aimaient pas. Au moins, ça me faisait un petit rappel de mes années collège. Il était vingt-deux heures, je me remettais au travail. Je ne lâcherai rien. Je deviendrais plus forte, et finirais mon film.


*


Au bout d'une demi-heure qui passa telle une éternité, j'entendis du bruit. J'enlevai mes écouteurs.


« - Putain ! C'est qui ces singes qui font des bruits en bas de l'école ?! Ils n'ont pas vu l'heure ?!

- C'est clair ! On n'est pas dans un zoo !

Mes camarades de classe, qui étaient restés ce soir, se plaignaient du bruit. C'était vrai, les gens en bas de l'école faisaient énormément de bruit, m'ayant tout de même sorti de ma musique toujours beaucoup trop forte pour mes tympans. Mais « des singes » ? « Un zoo » ? Je trouvais qu'ils allaient trop loin.

J'aurais dû me taire, car cela fut pire quelques secondes après.

- Regarde ça. Dit l'un deux en se rapprochant de la fenêtre. C'est de la racaille de bas étage ! Rigola la personne.

- Ah, ce genre de cons dégénérés. 'Faudrait les enfermer. Rigola l'autre. Sûrement à vendre de la drogue.

Je sentis mon sang ne faire qu'un tour.

- Ouais, sauf que vous voyez ces singes, ces racailles, ces cons dégénérés ? Ben, eux, ils savent ce qu'est la vraie vie. Ils ont trimé toute leur vie pour aider leurs parents à subvenir au besoin de leur famille. Et peut-être que si les gens comme vous n'avaient pas ce genre de réflexion, ils pourraient trouver du travail sans être discriminés par leur look, leur couleur de peau ou leur nom. Et peut-être qu'au lieu de vendre de la drogue, ils auraient un travail stable. Ils savent bien plus que vous ce qu'est le travail, la merde, la pauvreté et la dureté de la vie. Ce n'est pas des rires en bas de l'école qui vont vous tuer. Laissez les rires. Mettez vos écouteurs et ne faites pas chier. »

1 - Ces mots dans ma tête - Ademo ou TarikOù les histoires vivent. Découvrez maintenant