Chapitre 45
-Leia-
Les pieds dans l'eau froide de l'océan Atlantique, la brise salée caressant mon visage, je regardais l'horizon, puis fermais les yeux me sentant revivre à chaque son que les vagues produisaient. J'avais l'impression de renaître à chaque nouvelle rencontre avec l'eau salée. Pourtant, j'étais du signe de l'air. Je ne saurais comment l'expliquer, mais j'ai toujours été attiré par l'élémentaire de l'eau. Le feu aussi, mais c'était une autre histoire.
Aujourd'hui, en ce mois de juin, je foulais de nouveau la terre de mes ancêtres. Mais cette fois-ci, je n'étais pas seule. J'étais accompagné de mon homme. Il avait accepté d'aller sur la côte ouest, bien qu'il y fasse souvent vent et pluie contrairement à d'autres contrées. Il avait dit oui pour en savoir plus sur moi et mes origines celtes. On avait loué une charmante petite maison typiquement bretonne avec vue sur la mer. Il l'avait voulu sa vue sur la mer, il l'aurait. Comme pour respecter une promesse dite qu'à travers ses sons, il avait emmené sa paire de LV.
Pendant ma méditation, je sentis une grosse main prendre la mienne en son creux. Je souris à ce contact. Je respirais profondément.
« - C'est là d'où je viens. Mais pour être encore plus juste, je viens d'encore plus loin... l'Écosse, l'Angleterre, l'Irlande, et tout. Certes, mes deux parents viennent de la Haute Corse et de la Corse du Sud, donc je dois aussi avoir des origines italiennes, mais je ne me suis jamais réellement penché dessus. Il faudrait. Dis-je pensive.
- Je me sens encore plus appelée par ces horizons celtes. Je sens ces origines vibrer dans mes veines. C'est de là d'où me vient ma foi et ma religion. Je sais que pour beaucoup dans la tienne, je suis une hérésie, car je suis païenne. Mais je suis fière de mes origines et de ma spiritualité. Expliquais-je en bombant la poitrine.
- C'est drôle que tu me parles de tes origines corses, car tu m'as sans doute réconcilié avec... Depuis tout petit, malgré le paradoxe dû à ma ronne-da, j'ai toujours été plus attiré par mes origines algériennes. Je sens qu'elles coulent dans mon sang. Elles font partie de moi. Mais t'es arrivé et tu as tout gé-chan.
- Arrête...
- Pourquoi ? Ce n'est pas de la D Leia.
- Si tu le dis... Dis-je pas convaincue.
- Pour ta spiritualité, je ne vois pas comment je ne pourrais pas la respecter alors que tu respectes la mienne avec une douceur, une curiosité et un amour fort.
- Pour moi, c'est normal.
- Mais tu n'es pas n'importe qui.
- Je vais vraiment rougir à force... » Avouais-je, la chaleur me montant aux joues.
*
Après cette conversation au bord de la plage, les pieds dans le sable, nous étions rentrés. La maison que nous avions louée était tout ce qu'il y avait de plus basique et de plus charmant à l'ouest de la France. Son toit portait de belles tuiles noires faites d'ardoise. Le jardin regorgeait d'hortensias bleus, violets et roses. Sa vue, donnant sur l'océan, était époustouflante. À l'intérieur, il y avait un poêle pour se réchauffer les jours pluvieux ou en hiver. Car même en été, il ne fallait jamais sous-estimer les éléments de la nature, comme le majestueux vent et sa brise, ainsi que les bourrasques de la mer déchaînée, sans oublier les pluies tumultueuses en colère. C'est ce côté rebelle, et folle que j'aimais tant à la Bretagne, sans oublier la Vendée, ni la Normandie plus haut. Bien souvent en guerre pour des débats tels que le Mont-Saint-Michel ou Nantes, peu m'importaient, je les aimais toutes d'un amour sans faille. Bien que ma petite préférée restait la Bretagne.
Cet après-midi sans Tarik, j'irais dans la forêt sacrée et mythique de Brocéliande. J'allais m'y recueillir auprès de mes ancêtres, des guides et esprits du lieu. J'avais peur de leurs réactions, je savais qu'ils étaient énormément dérangés par les touristes. Tarik avait complètement compris que ce moment était entre ma foi, mes dieux ou autres idoles et moi. Il respectait totalement cela, comme moi quand je le laissais seul lors de ses prières, le laissant entre Allah et lui-même.
-Tarik-
Leia était rentrée depuis une bonne heure. Quand elle était revenue, elle était comme transformée. Je savais que ses prières avaient été entendues. Elle se prélassait dans un bain que je lui avais préparé peu de temps avant qu'elle n'arrive. Bella en profitait, ne s'en faisant que très peu souvent.
J'avais appelé mon reuf plus tôt dans l'après-midi. Peu importe la distance entre nous, nous restions toujours aussi proches. J'entendis du bruit derrière moi venant des escaliers. C'était ma lionne descendant les escaliers dans son beau peignoir de soie que je lui avais acheté. Ses nuances de rose gold faisaient ressortir sa peau dorée. Avec le soleil qui était revenu depuis quelques mois, ses cheveux, teints en roux, étaient flamboyants. Elle avait une boîte dans ses mains emballée. J'avais compris que c'était un cadeau.
Pour moi ? Genre. Je ne le méritais pas.
Elle s'assit sur le canapé près du poêle que nous avions rallumé, la pluie ayant remontré le bout de son nez en fin de journée. Leia était d'ailleurs rentrée trempée. C'était pour ça, le bain. Elle me demanda d'un mouvement de tête de la rejoindre. Je m'assis, elle déposa la boîte sur mes genoux. J'hallucinais après avoir déchiré le papier de façon non-délicate et ouvert l'habitacle : des Joya de Nicaragua Antaño de 2019.
« - T'es folle ! Je ne vais jamais avoir envie de les fumer !
- Ah, non ! Je les ai achetés dans ce but ! T'es mon Al Capone rien qu'à moi !
- Putain Allah ! Qu'ai-je fait pour avoir une go pareille ?
- Mais !
- C'était un compliment Bella. Dis-je tout en l'embrassant.
Je lui faisais ensuite un baiser sur son front.
- Cimer pour ces cigares de ouf ma lionne. »
*
Ce séjour en Bretagne fut une brise paisible contrairement au temps, un silence avant le cri du tonnerre, peut-être la fin de nous...
Voilà le chapitre 45, j'espère qu'il vous aura plu 😌
Le moment au bord de l'océan ?
Leur conversation sur la spiritualité des deux, ainsi que de leurs origines ?
Tarik qui prépare le bain de Leia ?
Leia qui offre de très bons cigares à Tarik ?
On se retrouve vendredi soir !
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Prenez soin de vous 🤍
Saphira
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1 - Ces mots dans ma tête - Ademo ou Tarik
FanfictionParce qu'il y a des êtres plus sensibles que d'autres Ceux qui ressentent tous leurs sentiments décuplés, leurs émotions transcender leurs cœurs et leurs sensations parcourir leurs corps. Leia et Tarik sont de ces Hommes. Elle, cette femme si pas...