LE POIDS DES MOTS

Chapitre 9

Chapitre 9.

Louis : Salut Harry. Je ne sais même pas par quoi commencer... D'abord, je suis vraiment désolé pour tous ces jours sans te donner de réponse... Je n'ai même pas d'excuse à te fournir en fait... Je suis juste désolé.

Et... Je suis aussi désolé pour hier soir chez Valentin... Tu as dû me trouver tellement ridicule et bizarre.

Je verrouille rapidement mon téléphone avant de regretter ma réponse. J'ai vu le message d'Harry ce matin en me réveillant et j'ai mis quelques heures à me décider à enfin lui répondre.

J'ai cherché plusieurs heures afin de formuler ma réponse de la meilleure des manières. Son message à lui était si beau, et j'étais complétement incapable de lui donner une réponse digne de ses mots.

Mais j'ai décidé de répondre. Je dois le faire.

Premièrement, les mots de Léo prononcés la veille au soir ont tourné toute la nuit en moi, inlassablement, et je me suis laissé espérer que peut être Léo puisse avoir raison. Et de toute façon, je suis persuadé qu'il ne m'aurait pas dit tout ça s'il n'en était pas intimement convaincu. Il ne prendrait pas le risque de me faire espérer quelque chose, pas après tout ce que j'avais traversé par le passé. Il me connaissait trop bien pour ne pas me pousser dans quelque chose qui pourrait me blesser.

Deuxièmement, le fait de rencontrer Harry la veille malgré moi m'a ouvert les yeux sur quelque chose : J'apprécie autant le vrai Harry que celui que je connaissais à travers ses mots et ses messages. J'apprécie vraiment sa manière d'être, sa façon de voir les choses, de voir la vie. Mais avant tout, Harry est d'une beauté époustouflante, il est grand, élancé. Ses yeux sont encore plus beau que ce que j'avais pu le découvrir en photo.

Son visage est angélique.

Je repose mon téléphone sur mon bureau en soupirant, et me reconcentre sur mes élèves. Ils sont tous très concentrés sur le travail manuel que je lui ai donné. Je sais d'expérience que ce coloriage de fruits et légumes du quotidien va leur prendre une bonne partie de l'après-midi.

Alors que je m'apprête à me lever de ma place afin de faire le tour de la classe pour vérifier ce que font les enfants, mon téléphone vibre sur mon bureau. Je le prends, appréhendant malgré moi la réponse d'Harry. Je sais que c'est idiot, il a envoyé le premier message, il m'a dit qu'il s'accrochait, qu'il n'abandonnerait pas si facilement, mais je ne peux m'empêcher de penser à un rejet de sa part.

Harry : Louis... Je suis tellement content d'avoir une réponse de ta part. Je ne t'en veux pas pour la semaine dernière, je comprends, ne t'inquiète pas. J'ai été un peu blessé au début, je l'avoue, mais tout ça s'est immédiatement évaporé hier soir en te découvrant dans le salon du petit ami de ma sœur.

Et tu n'as pas à t'excuser pour hier soir Louis, je ne t'ai trouvé ni ridicule, ni bizarre. Au contraire, j'ai beaucoup apprécié le Louis que j'y ai découvert. Ne t'excuse jamais d'être toi-même.

Mon cœur bat littéralement la chamade. J'ai envie de lui écrire à quel point je l'ai apprécié moi aussi, à quel point je l'ai trouvé formidable, mais je ne suis clairement pas prêt à m'ouvrir de cette manière, aussi rapidement. Je dois tout de même me protéger.

Louis : D'ailleurs, nous avons parlé de ta sœur et de mes meilleurs amis une bonne dizaine de fois, comment avons-nous fait pour ne pas faire le rapprochement ?

Je souris à mon message, amusé. Je ne comprends même pas qu'au fil de nos discussions nous n'ayons à aucun moment fait le rapprochement.

Harry : Je crois que je tu n'as jamais utilisé le vrai prénom de Valentin lorsque tu parlais de lui. Tu disais toujours « Val », donc j'avoue ne pas avoir fait le rapprochement avec le Valentin de ma sœur.