LE POIDS DES MOTS

Chapitre 22

Chapitre 22.

C'est mon ventre qui gargouille qui me réveille, quelques heures plus tard. Je soupire légèrement, les yeux toujours fermés. Je suis blottit contre un corps chaud et une respiration lente percute la peau de mon visage. Je sens qu'un bras est passé autour de son dos et qu'une paire de jambes est liée aux miennes.

Je mets quelques secondes à réaliser que l'odeur qui m'entoure n'est pas celle de Léo, et que le corps pressé contre le mien n'est pas non plus le sien. Je souris doucement en réalisant que ce n'est autre qu'Harry qui dort contre moi, sa jambe posée entre les miennes, son bras qui entoure mon dos.

Je papillonne doucement des yeux. Il me faut quelques secondes pour m'habituer à la pénombre dans la pièce. Les rideaux ne sont pas fermés et je remarque rapidement qu'il fait nuit noir dehors.

Je jette un rapide coup d'œil au réveil posé sur la petite table de nuit derrière Harry. 3h27.

J'hésite à rester allongé là, à me rendormir, mais mon ventre qui gargouille à nouveau me fait vite prendre conscience que ça ne va pas être possible.

Je reste immobile quelques secondes avant de me décider à bouger. J'attrape le plus doucement possible le bras de Harry pour le retirer de mon dos et le repose contre lui. Je défais tout doucement mes jambes de la sienne, concentré pour ne pas le réveiller.

Une fois totalement libéré de son emprise, je recule doucement dans le lit pour me lever, le plus silencieusement possible. Mais à peine mes pieds posés au sol, une voix rauque et lente et endormie me fait sursauter.

« Ou tu vas... ? »

Je me retourne doucement vers Harry, toujours allongé dans la même position, les yeux toujours fermés, ses boucles éparpillées sur son oreiller.

« J'ai faim... »

« Recouche-toi, j'y vais. » Il dit en s'étirant dans le lit.

« Non, ne t'inquiète pas, je vais trouver. » J'explique, ne voulant pas le forcer à se lever alors qu'il dormait profondément il y a quelques secondes seulement.

« Lou... Recouches toi, je vais nous préparer une assiette, j'ai faim aussi. » Il insiste en s'asseyant dans le lit.

Il se penche pour attraper mon bras et me tire vers le lit, me forçant à me rallonger. Un petit sourire satisfait se dessine sur ses lèvres une fois que j'ai retrouvé ma place, et il se lève à son tour avant de quitter la chambre.

Je reste immobile quelques secondes avant de glisser ma main dans la poche de mon jean, gêné par mon téléphone. Je l'attrape et le déverrouille quelques secondes.

J'ai trois messages. Deux de Léo, et deux de Valentin.

J'ouvres d'abord ceux de Léo.

Léo : Valentin m'a expliqué ce qu'il s'était passé et que tu t'étais finalement endormi chez Harry... J'espère que ça va. Appelle-moi si ça ne va pas, ok ?

Léo : Et je t'aime. Très fort.

Je souris à son dernier message, attendri, et passe à celui de Valentin.

Valentin : Vous dormiez profondément l'un contre l'autre lorsqu'on est venu voir si tout allait bien. On vous a laissé, on est rentrés chez moi. Je suis fier de toi. Je t'aime.

Ps : Vous étiez beaucoup trop mignon, cadeau.

Valentin : Image.

Je clique sur le deuxième message de Valentin et attends quelques secondes que la photo charge. Un sourire prend rapidement place sur mes lèvres lorsqu'elle s'ouvre enfin. Quelque chose d'agréable se réchauffe en moi alors que je détaille la photo d'Harry et moi endormis, enlacés.