LE POIDS DES MOTS

Chapitre 39

Chapitre 39.

« Merci encore. A demain les gars. »

Harry referme la porte derrière Léo et Valentin qui me font un dernier signe de main et se tourne lentement vers moi après avoir tourné la clé dans la serrure. Je le fixe, appuyé contre le contour de porte qui donne au salon et un sourire en coin étire ses lèvres. Il s'approche de moi et ses deux mains encadrent mon visage alors que ses lèvres s'écrasent précipitamment sur les miennes, m'arrachant un rire alors que je réponds à son baiser avec autant d'entrain.

« Bienvenu chez nous, mon amour. »

Il chuchote contre mes lèvres et pose à plusieurs reprises sa bouche contre la mienne.

Ses mains glissent le long de mes hanches et descendent jusqu'à mes cuisses alors que ses lèvres se pressent toujours aux miennes. Il glisse ses mains dessous et me soulève. Mes bras s'enroulent automatiquement autour de sa nuque et mes jambes trouvent leur place autour de ses hanches.

Mon corps est pressé entre le mur et lui et ses lèvres descendent le long de ma mâchoire et de mon menton. Il embrasse ma peau a plusieurs reprises. Mes yeux se ferment alors que je soupire de bien être, ma tête légèrement rejetée en arrière.

Il écarte son visage du mien de quelques centimètres et me fixe à travers ses longs cils, un doux sourire aux lèvres. Je le regarde à mon tour. Sa peau parfaite, aussi douce que ce qu'elle en a l'air, ses merveilleux yeux verts dans lesquels je pourrais me perdre pendant des heures, ses boucles brunes qui encadrent son visage.

Je détache un de mes bras de sa nuque et mène ma main jusqu'à sa joue que je caresse du bout des doigts, tendrement. La pulpe de mes doigts retrace sa peau et je le regarde amoureusement.

On a parcouru tellement de chemin tous les deux depuis nos premiers échanges, et savoir que ce soir, nous dormirons dans notre lit, dans notre appartement, fait naitre en moi une sensation inconnue jusqu'à la. Ça tord mon ventre de bonheur et ça fait frémir mon cœur.

« Tu m'aimes ? » Je demande, dans un murmure.

Ses lèvres s'étirent d'un petit sourire attendri et il hoche lentement la tête.

« Je t'aime. » Il confirme en chuchotant à son tour. « Et toi, tu m'aimes ? » Il demande au bout de quelques secondes.

« Je t'aime. » Je souris, glissant mes doigts dans ses boucles.

Son sourire s'étire et il dépose tendrement ses lèvres contre les miennes. On s'embrasse du bout des lèvres. Nos bouches bougent tout doucement l'une contre l'autre et nos soupires de contentement résonnent à l'unisson dans l'entrée de notre appartement.

**

« Tu veux le mettre où ? »

Je me désintéresse quelques secondes de la pile de jeans que j'étais en train de ranger dans ma partie du placard pour jeter un œil à Harry qui déballe un carton, assis sur le lit.

Il me montre un cadre qu'il tient entre ses mains et un sourire étire mon visage en le reconnaissant.

« Table de nuit. » Je dis tout de suite.

Harry acquiesce et se penche par-dessus les oreillers pour déposer le cadre photo au coin de ma table de nuit. Je le regarde faire en souriant. Mon regard s'éternise sur le cliché.

C'est une photo prise par ma mère quelques années plus tôt. Elle nous représente, Léo, Valentin et moi, avachis dans le canapé les uns contre les autres. Léo est assis contre Valentin, la tête posée sur son épaule alors que je suis allongé, la tête sur leurs genoux. Elle nous représente bien, elle représente notre amitié et la manière dont nous sommes liés depuis des années. Sur cette photo, Léo à la tête rejetée en arrière contre l'épaule de Valentin, le visage rieur et Valentin à un sourire éblouissant aux lèvres alors que ses yeux sont baissés vers moi qui rigole aussi.