Chapitre 13.
J'ai été incapable de dormir cette nuit, beaucoup trop chamboulé par la fin de soirée avec Harry. Le souvenir de ses lèvres chaudes au coin de mes lèvres me tourne en tête encore et encore et m'empêche de me concentrer sur autre chose.
J'ai l'impression de sentir encore son souffle chaud contre ma peau, contre mes lèvres, de sentir ses lèvres douces et pulpeuses, de sentir à nouveau ses boucles chatouiller mon visage. Toutes ces sensations qui me hantent depuis qu'il est parti.
Le simple souvenir de son murmure à mon oreille me donne encore des frissons incontrôlables, et je crois que je comprends petit à petit ce qui se passe au fond de moi.
Je reconnais toutes ces sensations, le cœur qui bat vite et fort, les oreilles qui bourdonnent, la chaleur qui s'infiltre dans chaque parcelle de ma peau, de mes veines, les frissons provoqués par un simple contact, un simple souffle.
L'évidence est devant moi, et elle m'effraie tout autant qu'elle m'excite.
Ce matin, j'ai déjeuné en silence, assis à la table de la cuisine, ma tasse de thé chaud devant moi. Léo est parti plus tôt que moi, et le calme dans l'appartement m'a permis de réfléchir tranquillement.
J'ai pu me concentrer sur toutes ces sensations, tous ces sentiments qui se bousculent violement en moi depuis hier soir. Est-ce que je me sens prêt à vivre ça, à faire tomber mes dernières barrières ? Je crois que oui. Mais la peur me paralyse. J'ai si peur de mal faire, j'ai peur de faire regretter à Harry toute l'attention qu'il me donne. J'ai aussi très peur d'être blessé à nouveau.
J'ai peur qu'il me laisse tomber, peur qu'il me mette plus bas que terre, comme il l'a fait des années plus tôt. J'ai peur de souffrir, peur de ré entendre à nouveau ces mots que je lutte à oublier depuis des années.
J'ai aussi très peur de faire fausse route, peur qu'Harry change d'avis, qu'il se rende compte que finalement, ce n'est pas ce qu'il veut. J'ai peur de m'impliquer là-dedans et d'être déçu, de tomber de haut, encore une fois, comme avec Paul.
C'est seulement en fin d'après-midi que je reçois un nouveau message. Je suis installé dans le canapé de Valentin, une tasse de thé à la main lorsque mon téléphone m'indique un nouveau message, posé sur l'accoudoir.
Valentin qui est installé à mes côtés jette un rapide coup d'œil à mon téléphone et un petit sourire s'installe sur ses lèvres lorsqu'il y lit le nom d'Harry.
Je n'y prête pas attention et attrape mon téléphone pour lire le message, le cœur battant à tout rompre.
Harry : J'ai pensé toute la nuit et toute la journée à toi... J'ai été incapable de te sortir de ma tête...
La lecture de son message me fait rougir, ça réchauffe quelque chose en moi, quelque chose d'agréable. Mon estomac se tord à la lecture de ses mots, il se tord de plaisir.
Louis : Je n'ai pas dormi de la nuit si ça peut te rassurer...
Harry : Je crois que tu m'as envouté, Louis...
Louis : Vraiment ... ?
Harry : Tu n'imagines même pas à quel point... Je n'arrive pas à penser à autre chose...
Louis : Alors tu as dû m'envouter aussi...
Harry : Ravi de l'apprendre...
Je repose mon téléphone sur l'accoudoir et me reconcentre sur l'émission qui passe à la télévision. Je suis venu chez Valentin en rentrant du travail car je sais que Léo rentre tard le jeudi soir et je n'aime pas passer ma soirée seul. C'est un peu un rituel, je viens chez lui tous les jeudis. Nous discutons toute la fin d'après-midi, nous mangeons tous les deux et je rentre ensuite à l'appartement environ à la même heure que Léo.
« Tu avais l'air heureux hier soir, avec Harry. »
Valentin se tourne vers moi dans le canapé, il remonte son genou contre son torse et me regarde attentivement. Je sais qu'il n'ose pas m'en parler depuis que je suis arrivé. Je le vois hésiter, chercher comment amener la conversation.
« C'est vrai... Je me suis senti bien. » J'admet.
« Tu l'aimes bien hein ? »
Je me contente d'hocher la tête pour répondre à sa question, les yeux dans le vide. Je ne peux empêcher le petit sourire qui prend place sur mes lèvres.
« Tu sais, il t'aime bien aussi. »
« Je sais, Léo me l'a dit... C'est de ça que vous parliez hier soir après avoir débarrasser la table ? »
C'est au tour de Valentin d'hocher la tête pour répondre à ma question.
« Léo m'a dit ce qu'il s'était passé devant la voiture lorsque vous êtes partis. »
« Qu'est-ce qu'il t'a dit ? » Je demande, curieux.
« Il m'a dit qu'Harry avait failli t'embrasser. »
Je ne réponds pas tout de suite, submergé par le sourire de la veille. Le regard d'Harry, son souffle contre mon visage, ses lèvres si proches des miennes, au coin de ma bouche, sur ma joue, ses doigts caressant ma peau.
Je pourrais décrire toutes ces sensations encore et encore tant elles ont été puissantes.
« Tu aurais aimé qu'il le fasse ? »
Je prends quelques secondes pour réfléchir à la question de Valentin. C'est sûr, j'aurais aimé qu'il m'embrasse, mais n'aurais-je pas trouvé ça trop rapide ? N'aurais-je pas paniqué s'il l'avait fait ? Le fait qu'Harry ne m'embrasse pas alors que nous en avions tous les deux très envie me rassure sur le fait qu'il me laisse du temps, qu'il va à mon rythme, et dans un sens, je suis content qu'il ne l'ait pas fait.
« Oui, mais je suis content qu'il ne l'ait pas fait. »
« Tu sais, je commence à pas mal le connaître maintenant, et je suis serein avec l'idée qu'il se passe quelque chose entre vous. Je sais qu'Harry est quelqu'un de bien. Il est très respectueux, il est juste et honnête. Il veut le bien des autres, il n'aime pas voir les gens qui l'entourent tristes. Il nous a un peu parlé de toi hier avant que vous arriviez, et la manière dont ses yeux brillaient m'a conforté dans mon idée. Il est parfait pour toi, il saura prendre soin de toi, comme tu le mérites. »
« Tu crois qu'il voudra encore de moi, même en me connaissant de mieux en mieux ? » Je demande doucement en allant me blottir dans les bras de mon meilleur ami, mon grand frère.
Valentin m'entoure de ses bras et me garde contre lui tout en caressant les quelques mèches dans ma nuque.
« Justement, plus il te connaîtra plus il voudra de toi Lou. Tu es merveilleux, on le sait avec Léo, on l'a toujours su, tu dois juste laisser Harry le découvrir à son tour. »
« Tu crois que je finirais par le dégouter lui aussi ? »
« Non, jamais. Car tu n'es pas dégoutant, tu ne l'as jamais été. Tu n'es ni dégoutant, ni moche, ni gros, ni une pute. Tu n'es rien de tout ça, tu ne l'as jamais été. Ce n'est pas ce qui te définit. Tu es beau, gentil, tu as un grand cœur, tu es drôle, attentionné, passionné, voilà ce qui te définit. Ne laisse jamais personne te dire à nouveau le contraire. »
« Ça me fait peur... »
« Je sais... mais tu n'as pas à avoir peur d'accord ? Et même si les choses venaient à mal se passer, si jamais vous vous rendiez compte que votre histoire ne peut pas fonctionner, Léo et moi on serait là pour toi. On ne te lâchera pas Lou, jamais. Tu es bien trop précieux pour nous. »
« Je vous aimes tellement... »
« Et on t'aime encore plus. » Il conclut en déposant un baiser contre ma tempe.
Je m'autorise à me relaxer dans les bras de Valentin, je me fonds contre lui, contre son torse, apaisé et en sécurité.
Et je finis par m'endormir, épuisé par ma nuit précédente et rassuré par les mots de mon meilleur ami. Et la seule chose que je vois lorsque je fonds enfin dans le sommeil, c'est ses belles prunelles vertes.
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LE POIDS DES MOTS
FanfictionLouis est blessé, il a perdu toute confiance en lui suite à une relation passée. Il essaye de faire face, mais le poids des mots est bien trop dur à supporter. Il a un long travail à faire sur lui même, et la lumière qu'apporte Harry lorsqu'il entr...