Chapitre 32

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Chapitre 32.

« Tu dors ? »

La voix grave d'Harry me sort lentement du demi sommeil dans lequel j'étais plongé depuis plusieurs minutes grâce à ses caresses dans mon dos. Notre petit weekend au bord de la mer remonte à plus de deux semaines maintenant, et depuis notre retour, nous sommes de moins en moins capables de passer du temps loin l'un de l'autre.

J'ai beaucoup de mal à dormir sans lui et c'est pareil de son côté, et les nuits que nous avons passé séparés depuis notre retour se comptent sur les doigts d'une main.

« Non » Je souffle en papillonnant des yeux.

Je me glisse un peu plus contre lui, profitant de la chaleur de son corps et l'une de mes jambes se glisse entre les siennes alors qu'il referme un peu plus son bras autour de moi.

« J'ai une question, mais si tu n'es pas prêt c'est pas grave d'accord ? » Il chuchote en glissant sa main dans mes cheveux.

Je fronce un peu les sourcils, inquiet de ce qu'il va me demander et garde le silence pour l'encourager à continuer.

« En fait, ma mère a invité Lana et Valentin à diner samedi soir. Elle m'a dit de venir aussi et... en fait je me demandais si tu accepterais de m'y accompagner ? »

Sa demande fait battre mon cœur un peu plus vite et les questions et pensées fusent dans ma tête.

Nous sommes ensemble depuis un mois et presque trois semaines maintenant, mais nous n'avons encore jamais parlé de rencontrer nos familles respectives. A vrai dire, je n'ai même pas encore annoncé à ma mère que j'avais quelqu'un dans ma vie.

Notre relation devient petit à petit quelque chose de solide, et c'est tout à fait logique que nous passions ce nouveau cap ensemble, mais je ne peux empêcher l'appréhension de se glisser en moi.

« Si tu ne veux pas je comprends... On a le temps... » Il chuchote suite à mon silence.

Je peux très clairement entendre la pointe de déception au fond de sa voix malgré les efforts qu'il fait pour la cacher.

« Ce n'est pas ça Harry... J'ai envie. Mais... j'ai un peu peur. » Je souffle rapidement.

« Qu'est-ce qui te fait peur ? » Il demande en me relevant un peu la tête pour accrocher nos regards.

« Et si ta famille ne m'aime pas ? » Je demande, hésitant.

« Pourquoi ils ne t'aimeraient pas ? »

« Je... » Je ne sais pas quoi répondre. Je sais très bien pourquoi ils pourraient ne pas m'aimer, mais le dire à voix haute m'est impossible.

« Ils t'aimeront forcément. Ils t'aimeront parce que tu es gentil, drôle, intéressant. Ils t'aimeront parce que tu es beau, poli, et cultivé. Mais ils t'aimeront par-dessus tout car tu me rends heureux. » Il chuchote en rapprochant son visage du mien, laissant nos lèvres se frôler.

Entendre tous ces mots sortir de sa bouche me donne des frissons, ça réchauffe le sang à l'intérieur de mes veines et ça libère une sensation de bien-être si puissante que ça pourrait rendre tout le monde heureux à des kilomètres à la ronde.

Je me suis habitué à entendre tous ces mots de sa bouche. Je m'y suis habitué et ça me fait du bien, ça me rassure. Mais mes peurs elles sont toujours quelque part, au fond de moi. Il les rend plus supportables, moins fortes et présentes, mais elles ne s'effacent pas totalement.

« Et Valentin sera là... Je sais qu'il sait quoi faire pour te rassurer. » Il chuchote avant de déposer ses lèvres contre les miennes.

Et je ne sais pas si c'est ses mots, son baiser ou le fait de réaliser que Valentin sera à mes côtés qui me pousse à accepter, mais je finis par hocher la tête.

LE POIDS DES MOTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant