Chapitre 6

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Chapitre 6.

Je me sens tellement lâche. J'ai honte de moi, affreusement. Mais c'est plus fort que moi. Je me sens tellement bien depuis deux mois que j'en avais presque oublié la suite logique d'une rencontre sur internet. Et c'est impossible.

Je ne peux pas rencontrer Harry. Je ne veux pas perdre ce que l'on a construit tous les deux depuis deux mois.

Je ne veux pas voir la déception et le dégout dans son regard. Je ne veux pas qu'il regrette d'avoir fait connaissance avec moi. J'aurais tellement aimé que les choses restent comme elles étaient.

Deux mois que nous parlons tous les jours.

Nous échangeons des messages pendant plusieurs heures, parfois même jusqu'au bout de nuit. Nous discutons, de choses futiles. Il me parle de sa famille, je lui parle parfois de la mienne.

Nous parlons de nos enfances respectives. Il me parle de ses passions, de ses rêves dans la vie. Il me parle de ses voyages, des plus beaux endroits qu'il a déjà découvert, et de ceux qu'il aimerait visiter.

Il me parle de son travail. Il est passionné. Tellement passionné par ses fleurs. J'aime la manière dont il voit la vie, dont il voit la nature. Il aime les animaux.

Il aime s'asseoir dans la forêt et juste observer la vie autour de lui. Il aime fermer les yeux et écouter les animaux vivre autour de lui, les oiseaux qui chantent, les lapins qui courent.

Il aime s'asseoir en haut d'une falaise et juste observer le paysage autour de lui.

Il aime s'installer au bord d'une rivière et s'endormir paisiblement grâce au bruit réconfortant de l'eau qui glisse contre les rochers.

Il aime la vie, passionnément. Il aime tout ce que la nature a à lui offrir.

Et j'aime bien cette partie de lui.

Il aime être accompagné. Il ne se voit pas vivre sans sa famille, jamais. Il est très proche sa mère. Ils ont toujours eu une relation fusionnelle. Il aime aussi par-dessus tout son beau-père. Enfin, son père. C'est comme ça qu'il l'appel. Il aime sa sœur, il aime la relation qu'ils entretiennent. La confiance qu'ils s'accordent.

Mais ce qu'il aimerait surtout, c'est trouver l'amour. Le vrai. Il dit avoir beaucoup de tendresse à donner. Il aime les câlins, il aime les papouilles, les bisous dans le cou et les mots doux.

Il aime donner des surnoms. Et parfois, je l'imagine m'en donner. Ça me fait peur, autant que ça fait battre mon cœur très vite. Ça me retourne l'estomac.

Il aime qu'on lui caresse les cheveux.

Je rêve parfois de lui caresser les cheveux.

Il aime qu'on se love dans ses bras devant la télévision.

Je rêve de me lover dans ses bras.

Il aime qu'on l'appelle « mon amour » ou bien « mon ange ».

Et mon dieu, je rêve de tout ça, aussi dur que ce soit pour moi de l'admettre.

Ce que j'aime avec Harry, c'est qu'il ne se vexe pas lorsque je suis trop mal à l'aise pour répondre. Il ne me pousse pas à parler, à m'ouvrir. Il se contente simplement de parler lui.

Mais c'est trop, trop pour moi.

J'aime tout ce que l'on a partagé, tout ce que l'on a appris l'un de l'autre. Et je veux garder ça, pour toujours. Je refuse de perdre tout ça. Je refuse de tout gâcher.

Je refuse qu'il éprouve du dégout pour moi.

Je refuse qu'il se rende compte de tout ce qui me définit : moche ; gros ; pute ; dégoutant ; pitié.

LE POIDS DES MOTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant