Chapitre 43

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Chapitre 43.

Deux semaines. C'est le temps que j'ai encore passé à l'hôpital après mon réveil. Le soir même, les médecins m'ont fait repasser un scanner qui n'a rien révélé de plus que le précédent. Tout se remettait petit à petit en place et l'opération a été un franc succès. Les quelques jours suivants, j'ai fait beaucoup de migraines, mais les antis douleurs m'ont aidé à les gérer.

Ma jambe gauche, cassé au niveau du tibia est elle aussi plutôt douloureuse. En revanche, mes deux côtes cassées ne me font, pour leur part, que très peu souffrir. Ma respiration se retrouve coupée par moment, mais c'est largement supportable.

Harry a continué à passer ses journées entières avec moi, à l'hôpital. Depuis mon réveil en revanche, il n'a plus le droit de passer ses nuits ici, malgré nos supplications aux infirmières. Il arrive à l'ouverture des visites et repart le plus tard possible, souvent mis dehors par les infirmières du service qui s'en amusent.

Il a confié la boutique à son employée. J'ai bien essayé de le convaincre d'aller reprendre le travail, je n'ai réussi à aucun moment à le faire céder.

En début de semaine, il est passé à l'école récupérer les dessins qu'avaient fait pour moi mes élèves et me les a amenés. Nous les avons regardés ensemble, tous les deux assis dans mon lit d'hôpital, et j'aurais pu verser quelques larmes tant leurs dessins m'ont réchauffé le cœur.

Ma mère a repris le travail et elle passe me voir, accompagnée de mon père chaque soir avant la fin des visites. Elle ne le montre pas, elle reste forte, mais je vois dans ses yeux qu'elle a été très choqué de cet accident dont elle a été témoin malgré elle, de l'autre côté du téléphone.

Valentin et Léo essayent, eux aussi, de me rendre visite au moins une fois par jour. Lorsqu'il est venu pour la première fois, le jour de mon réveil et que ses yeux sont tombés dans les miens, ouverts, Léo n'a pu retenir ses larmes et toutes ses barrières se sont écroulées alors qu'il s'est effondré, retenu par Valentin derrière lui.

Je crois qu'après Harry, c'est celui qui parait le plus touché par tout ça. Ses cernes le prouvent.

Le deuxième jour après mon réveil, Lana et Valentin m'ont rendu visite tous les deux, un paquet cadeau entre les mains. J'ai d'abord froncé les sourcils, et j'ai compris assez rapidement, avant même d'ouvrir le paquet. Les flashs des mots qu'elle avait échangés avec Harry pendant mon coma me sont revenus et j'ai immédiatement compris ce qu'ils allaient m'annoncer.

Lorsque j'ai ouvert le paquet, j'y ai trouvé deux tee-shirt. Sur chacun d'eux, l'inscription « Tonton Louis » ou « Tonton Harry » apparaissait sur le devant. Ça m'a fait sourire, j'ai donné le sien à Harry. « Tournez-les » a soufflé Lana, sourire aux lèvres.

J'ai alors retourné le tee-shirt, lentement, et, les larmes me sont montées aux yeux alors même que j'étais déjà au courant. Dans le dos de nos deux tee-shirt était inscrit « J'ai besoin des meilleurs parrains du monde, d'accord ? ».

J'ai pleuré de longues minutes dans les bras de Valentin, puis dans ceux de Lana. Harry pleurait aussi, malgré qu'il soit lui aussi déjà au courant. Nous nous sommes embrassés tendrement et nous avons offert un grand sourire à Valentin et Lana, leur assurant que nous serions les meilleurs des parrains pour cette petite poupée que nous attendions impatiemment, nous aussi.

C'est la quatrième nuit que les choses sont devenues un peu moins simples. Je me suis réveillé en sursaut, le cœur battant à tout rompre après que mon accident se soit rejoué dans mon sommeil. Chacun des bruits et des sensations que j'avais vécu quelques jours plus tôt me sont revenus, si réels que le cauchemar avait l'air plus vrai que nature.

LE POIDS DES MOTSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant