Ce ne fut pas le bruit qui me réveilla, mais bien le silence. Tout le palais elfique était silencieux, trop silencieux. En douceur je sortis du lit. Et fut surprise de constater l'absence de ma douce dans celui-ci. Fronçant les sourcils, je regardais ma tenue, une large chemise de lin blanche. Haussant les épaules, j'attrapais un pantalon de cuir l'enfilais et y rentrais la chemise. Ensuite, je pris ma ceinture, y glissais ma meilleure lame et son fourreau, ensuite je cherchais Etherya, la trouvant sur un tapis, je la réveillais doucement, me voyant sur mes gardes, elle se tendit aussi. L'une comme l'autre, on sentait bien qu'il y avait quelque chose de louche. J'ouvris la porte et arpentais les couloirs, la louve sur mes talons, à chaque pas on se tendais un peu plus, les couloirs étaient vides. Mon angoisse allait croissant, Abrahel était en vie, je le savais. Mais elle n'était nulle part. Au bord de la crise de nerf, j'ouvris la porte qui menait aux jardins, vides aussi. Soudain, j'entendis la louve japper, je me retournais brusquement, elle avait disparue ! Paniquée, je cherchais partout, criait son nom mais je n'eus aucune réponse.
Je couru dans les couloirs, cherchant dans toutes les salles, il n'y avait personne, nulle part, les larmes me montèrent aux yeux. Ils m'avaient laissée. Tentant le tout pour le tout, j'essayais de contacter Abrahel.
- Abra ? Vous êtes où ? Il n'y a personne au palais, je suis toute seule et Etherya elle... Elle a disparue.
J'attendis une vingtaine de minutes, pas de réponse. Je sortis du palais, cherchais quelqu'un, mais il n'y avait pas âme qui vive, fonçant dans les écuries je ne trouvais Joyau dans aucune stalle. En revanche, je pus mettre la main sur Angel, rapidement je la sellais et bondis sur son dos. Dès que l'on fut hors du palais, je la lançais au galop en direction de la ville la plus proche. Elle était bondée de monde. J'étendis mes sens magiques sur toute cette ville. Elle n'y était pas, j'en ressorti donc aussi sec. Angel perçut ma détresse mais ne sut quoi faire pour me rassurer. Je pris donc une longue et profonde inspiration. Je repoussais la peur et l'angoisse pour laisser place à la logique. Si Abrahel était partie volontairement, elle m'aurait forcément laissé un mot. Je retournais au palais et courut à ma chambre. Et sur la petite table basse, près du lit je trouvais une note. Je me détendis aussitôt. J'attrapais la note et la parcourut rapidement.
Al, chérie, je suis sortie, j'ai besoin de passer un peu de temps seule, je reviens vite.
Bien, cela expliquait au moins l'absence d'Abrahel, mais pas celle des autres. Soufflant, je ressorti pour retrouver Angel, remontais en selle et la laissais me guider là où elle le voulait. Ainsi, elle me guida vers une grande clairière, où se trouvaient tous le personnel du palais, ma famille, ma douce et, à ma grande surprise, Etherya. Soulagée, et boudant la brune, je sautais à terre et appelais ma louve. Celle-ci se rua aussitôt sur moi. Je la cajolais longuement avant de me tourner vers les autres. Je les regardais, mon oncle me sourit. Mais ce fut mon frère qui brisa le silence.
- Joyeux anniversaire, sœurette.
- Quoi ? Attends...
Je pris un moment pour calculer, cela faisait deux jours que j'étais chez les elfes. Mel avait passé une semaine aux cachots, alors... En effet, j'avais oublié mon propre anniversaire, et ils m'avaient fait une fête surprise. Je laissais alors une larme glisser le long de ma joue, et remerciais tout le monde chaleureusement, évitant soigneusement la démone. Elle voulait passer du temps seule non ? Alors elle serait servie. Je passais donc du temps avec mon frère, apprenant à le connaître, on tentait tous deux de créer ce lien qui nous avait été interdit. Le reste de la matinée je restais donc collée à Othar.
- Mesdames, Messieurs, commença Eliya. Nous sommes réunis pour fêter l'anniversaire de mes neveux, qui sont aussi mes héritiers, Aletheïa et son frère jumeau Othar. Ils fêtent aujourd'hui leurs 20 ans. Nous pourrions dire que c'est leur débuts dans la vie d'adulte, en ce qui concerne Othar, je ne pourrais vous contredire mais pour Aletheïa nous savons tous ce qu'il en est. Ensuite, je tenais à répondre de vive voix et personnellement à ceux qui venaient me demander sa main. Notre chère princesse n'est pas un cœur à prendre très chers, car elle est la fiancée de la reine Abrahel, alors à moins de vouloir vous attirer les foudres de celle-ci... Nous pouvons ouvrir le banquet.
En toute efficacité, des hordes de serviteurs s'empressèrent de poser sur la table les mets les plus délicats qui soit. Je fus installée près de mon père, Abrahel à ma droite. Avant même que je ne puisse esquisser le moindre mouvement, ma douce avait déjà remplie mon assiette d'une portion de chacun de mes plats préférés tout en prenant soin de coller un baiser sous mon oreille, me susurrant de sa voix la plus sensuelle :
- Joyeux anniversaire, mon amour.
Je ne répondis pas à sa provocation, trop concentrée dans la discussion que j'entretenais avec son frère. Néanmoins, elle vit les frissons qui parcoururent ma colonne vertébrale, car je l'entendis glousser dans mon cou. Elle me laissa un second baiser contre ma jugulaire. Je mis fin à ma conversation et commençais à manger, ou du moins je voulus le faire, c'était sans compter sur Abrahel et son envie de se faire pardonner, elle me prit mes couverts des mains et entrepris de me faire manger. J'haussais un sourcil mais la laissais faire, j'entendis alors des courtisanes soupirer :
- C'est trop mignon, moi aussi j'aimerais quelqu'un qui prend soin de moi comme ça.
La brune continua son jeu jusqu'au dessert, moment où Aliselle annonça l'ouverture du bal. Cette fois-ci, c'est moi qui la pris de court en invitant ma tante à danser. La démone alla s'adosser à un arbre, croisant les bras sous sa poitrine, une moue boudeuse sur ses lèvres. La danse s'éternisa, mais dès qu'elle prit fin, Abrahel surgit et m'entraîna dans une valse.
- Al. Je suis désolée chérie, je ne t'aurais pas laissé seule tu le sais bien.
Je grognais.
- Al, je... Tu sais bien que je t'aime.
- Et moi je n'aime pas me réveiller toute seule.
- C'est pour ça que tu boudes ?
- Oui.
- D'accord. Qu'est-ce que je peux faire pour me faire pardonner ?
- Dis-le encore.
- Quoi ? Je t'aime ?
- Encore.
- Je t'aime Al, plus que tout au monde.
- Je t'aime aussi.
- C'est bon, tu fais plus la tête ?
Je lui souris. Et posais un long baiser sur ses lèvres rouges. Elle soupira de bonheur. Comme toute la cour, attendrie.
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Un destin inattendu -en correction-
ParanormalAletheïa est une jeune elfe au service des souverains des anges, elle est chargée de la protection de la princesse jusqu'au jour toute sa vie change du tout au tout. Qui aurait put prédire que sa petite vie tranquille basculerait le jour ou elle cro...