Chapitre 47.

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La générale était restée médusée devant ma réaction avant de se reprendre. Les informations étaient rares, les anges eux-mêmes étaient très peu informés quant aux plans de la reine Melissa. Dubitative, je regardais les plans du château fournis par l'espion. Ils étaient incomplets, je fronçais les sourcils. Abrahel, remarquant ma mimique, m'incita à partager mes pensées.

- Ces plans sont incomplets, voir même faux à certains endroits.

- Pardon ?

- J'ai grandi dans ce palais, et je peux vous assurer que ce couloir n'existe pas et que le passage secret indiqué ici ne mène pas à la salle du trône, et le...

- Chérie, tu ne crois pas que Mel aurait changer l'aspect du palais, comme je l'ai fait en passant au pouvoir ?

- Je vais te montrer.

Fermant les yeux, je laissais mon esprit se séparer de mon corps, débutant mon voyage astral. Je patientais un instant, le temps qu'Abra comprenne ce que j'ai fait. Elle me rejoignit rapidement, lui souriant tendrement, je nous guidais aussitôt aux portes du palais angélique. Elle leva un sourcil et je l'attirais à l'intérieur, comme je m'y attendais, rien n'avait changer, tout était rester comme dans mes souvenirs, sauf la chambre de Mel, elle avait fait transporter ses affaires dans la chambre royale, tout le reste, même les passages secrets, étaient restés identiques à mes souvenirs. J'haussais un sourcil provocateur en direction d'Abrahel, la défiant de me contredire à nouveau. Elle leva les yeux au ciel devant l'action enfantine et nous ramena à nos corps. Je "rentrais" dans le mien, attrapais rapidement une feuille et grattais furieusement un crayon dessus, dessinant le vrai plan du palais.

- Mais enfin...

- Ce sont les vrais plans qu'elle dessine là, Emma, je ne sais pas ce qui s'est passé avec ton espion, mais, voici les vrais plans.

- D'accord, je vais prendre le temps de les étudier, merci, princesse.

Je ne répondis pas et quittais la pièce avec ma moitié, soufflant j'allais dans notre chambre et m'affalais dans le lit. Elle s'assied à mes côtés et entama son activité préférée, jouer dans mes cheveux. Je poussais un soupir d'aise et posais ma tête sur ses genoux.

- Tout va bien, Al ?

- Non, mais on peut rien y faire, n'est-ce pas ?

- Qu'est-ce qui t'as bouleversée au fait, à propos des dryades ?

- Ce sont de lointaines cousines des elfes, elles ont toujours vécu en harmonie avec nous...

- Donc tu pensais qu'elles allaient t'appuyer.

- Oui.

Les semaines suivantes s'enchaînèrent très rapidement, j'avais entamé la formation des jumeaux, l'armée des démons et celles de nos alliés se tenaient prêtes aux combats qui auraient lieux sous peu. Mais on ne pouvait décemment pas appeler deux Noches et demi une armée. N'est-ce pas ? Alors j'étais de retour chez ma grand-mère et tentais à présent de la convaincre de m'ouvrir le portail vers notre royaume. Ce qu'elle refusait.

- Mais pourquoi ?

- Parce que je ne suis plus la reine, voilà.

- Quoi ?

- À l'instant où tu es née, la Lune t'as reconnue comme nouvelle reine. En te sauvant la vie.

- Mais...

- Tu es la reine des Noches, Aletheïa, c'est à toi et à personne d'autre d'ouvrir ce portail.

- Et c'est...

Elle haussa un sourcil et je souris. Sortant de sa maisonnette, je déployais mes ailes et m'envolais vers la montagne la plus au Nord du royaume des elfes. Au bout de six heures, je n'en pouvais plus, je n'avais jamais volé aussi longtemps, mes ailes me faisaient souffrir le martyr, et je n'étais même pas à la moitié du trajet, une demi-heure plus tard, je m'écrasais au sol, haletante, tout mon dos était en feu, mes ailes pendaient lamentablement à mes côtés. Dégoulinante de sueur, je décidais de poursuivre ma route en courant, je révoquais les membres pendouillant dans mon dos, et couru de toute mes forces, j'atteignis rapidement le mont. Et gémis quand je compris que, faute de pouvoir voler, j'allais devoir l'escalader. Je donnerais n'importe quoi pour appeler Abra et lui demander de l'aide, mais elle ne pourrait rien faire, trop occupée à organiser l'armée. Mes pensées se tournèrent alors vers Belletegeuse, le phénix sans maître d'Abrahel, elle pourrait tout à fait me porter jusque là-haut, non ? J'entamais la monté quand je sentis des serres s'insérer dans ma chemise. Tournant la tête, je fus surprise de constater que c'était bel et bien le phénix.

Un destin inattendu -en correction-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant