Chapitre 30.

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La fête s'était pour le moins bien déroulée, sans accrocs. Tout le monde s'était bien amusé. Même si Leïla avait boudé en apprenant qu'elle ne pourrait pas dormir avec nous cette nuit, elle avait capitulé quand Niv avait proposé de la prendre avec elle.

- Alors dis-moi, souffla une voix chaude dans mon dos.

- Te dire quoi ?

- Quels sont tes plans pour cette nuit ?

- T'enlever cette robe pour commencer.

- Ensuite ?

- On verra bien.

Je me retournais pour lui faire face. Une lueur taquine brillait dans ses yeux lorsqu'elle me vola un baiser avant de partir en courant. Levant les yeux au ciel, je la suivis jusqu'à notre chambre conjugale. J'haussais un sourcil en la trouvant assise sur le lit. La lueur dans ses yeux avait disparue. Elle avait les deux mains sur son ventre.

- Abra ? Qu'est ce qui ne va pas ?

- Rien.

- Abra ? Répétais-je en laissant traîner son nom.

- J'aurais aimé que mes parents soient là. Donc je disais à cette petite chose, que j'espérais faire partie de sa vie le plus longtemps possible.

- D'accord, je comprends.

- C'est tout ! Maintenant...

- Oui ?

- Tu comptes m'enlever cette robe ou non ?

- Bien sûr.

Je posais mes lèvres sur les siennes, lui transmettant tout mon amour, et en tirant sur la robe pour l'enlever, rapidement les deux robes furent jetées sur le sol et Abrahel et moi passâmes la nuit à nous aimer.

Je fus réveillée en douceur, pas des doigts qui passaient paresseusement dans mon dos, dessinant des formes aléatoires. Ma tête reposait sur la poitrine de ma femme, souriant, je levais doucement mon visage vers le sien.

- Bonjour toi.

- Salut. Bien dormi ?

- Oui, et toi ?

- J'aime me réveiller dans tes bras.

- Moi aussi.

- Al ?

- Oui ?

- Tu sais que ce temps de repos ne durera pas ?

- Oui, je sais. Mais on peut rester comme ça, encore un peu, s'il te plaît ?

- Dans le lit ou en général ?

- Dans le lit.

- Bien sûr. Tout ce que tu veux.

- Merci.

- Je t'aime.

- Moi aussi, Abra, moi aussi.

Je reposais donc ma tête contre elle, et elle reprit ses caresses, quand elle se tendit soudainement et s'enfuis vers les toilettes. Surprise, je la suivis et la retrouvais, rendant tripes et boyaux. Je me glissais dans son dos et ce fut alors à mon tour de la caresser. Elle leva la tête vers moi, ses yeux remplis d'incompréhension.

- Tu as la nausée ?

- Oui... J'aime pas ça.

- Chérie, je te promets que ça ne durera pas.

- Je te déteste.

- Déjà ?

- Oui.

- Pourquoi ?

- C'est moi qui suis malade !

- T'es pas malade, t'es enceinte, nuance.

- Ce n'est pas drôle.

Elle finit par se reprendre, j'allais donc m'habiller et rapidement, elle suivit mon exemple, pestant contre la nausée. Dès qu'elle fut habillée, je lui pris la main et l'entraînais vers la chambre de Niv, sachant pertinemment que revoir Leïla la calmerait.

- Ma', maman !

- Bébé.

Leïla se jeta au cou d'Abrahel tandis que moi, je m'affalais sur Niv qui était encore dans son lit. Elle grogna.

- Bouge, t'es lourde.

- Ma femme n'est pas lourde, c'est toi qui es nulle, c'est tout.

- Mais...

Leïla et moi éclations de rire devant la confusion de Nivrixa, qui avait toujours était soutenue d'Abra en temps normal. Celle-ci me souriait d'un air complice. Je finis néanmoins par me lever pour aller serrer Leïla à mon tour. Après quoi, toutes les quatre, on alla prendre notre petit-déjeuner. Malgré les festivités de la veille, dans l'air on sentait la tension des préparatifs de la guerre à venir. Nombreux étaient ceux qui allaient tombés, on le savait tous. Après le petit déjeuner, je pris Leïla, Abrahel, Appolyon et ma famille et on sorti du royaume. J'avais pris mon envol et restais près de ma fille, pour pouvoir l'aider quand elle viendrait à manquer de forces, ce qui ne manqua pas, deux heures plus tard, ma famille était, quant à elle, sous sort de vol, pour pouvoir nous suivre. Je pris donc Leïla dans mes bras, et la portait durant tout le reste du trajet, arrivés au palais elfique, à ma grande horreur, nous fûmes accueillit par un véritable massacre.

Je plaquais la tête de ma fille contre ma poitrine, m'assurant qu'elle ne voit rien. Des cadavres, tant d'elfes que d'anges couvraient le sol, certains étaient éventrés, l'odeur pestilentielle qui régnait montrait que l'attaque remontait au moins à la veille. J'entendis les autres se poser derrière moi, puis Abrahel, qui, sûrement dérangée par l'odeur, alla rendre son déjeuner un peu plus loin. Je posais Leïla dans les bras de son parrain et partit en repérage, cherchant un quelconque survivant. Je n'en trouvais pas, j'arrivais dans l'aile ouest du palais quand je reconnu le cri d'Abra. Paniquée, je me téléportais à ses côtés, un ange avait survécu, et il venait de la transpercer avec son épée, pile là où se trouvait le fœtus. Je n'eus le temps de réagir, mon frère l'avait déjà tué.

Je tombais sur les genoux, il venait de tuer mon bébé. Soudain prise d'une fureur sans nom, je décidais que quoiqu'il arrive, à la fin de cette guerre, je tuerais Melissa, ne serait-ce que pour venger mon bébé. Je levais alors les mains et embrasait les corps, plus le moindre cadavre ne devait rester là, autrement, des maladies allaient se propager. Cela fait, je lançais un autre sort pour désinfecter le palais et le nettoyer. Puis, lasse, je pris Abrahel dans mes bras et l'emmenais dans notre chambre.

- Al...

Je posais mes yeux sur la plaie béante dans son ventre, j'avais beau chercher, je ne trouvais plus la moindre trace de vie, excepté les nôtres. Je laissais une larme dévaler le long de ma joue, elle éclata sur les lèvres de mon épouse.

- Parle-moi Al.

- Pour dire quoi ?

- N'importe quoi, Al je veux savoir, ne me laisse pas le noir.

- Je suis en colère, dévastée, perdue. J'ai peur aussi, qu'ils nous prennent Leïla.

- D'accord.

Je lui lançais un sourire triste et fatigué et la posais sur le lit. Pleine de tendresse, je désinfectais la plaie, vérifiais qu'elle n'était pas empoisonnée et entrepris alors de la refermais, après avoir enlevé le fœtus de son corps. 

Un destin inattendu -en correction-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant