Chapitre 5.

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Je me réveillais avec une douleur atroce au niveau de l'abdomen, c'est vrai, la blessure. Ensuite je remarquais que ma tête reposait sur les genoux de quelqu'un. Mais qui ? Finalement, je remarquais que cette personne parlait, enfin criait, ma tête était sur les genoux de la reine Abrahel, vraiment ? Elle était vraisemblablement remontée contre quelqu'un. Je décidais de tendre l'oreille, autant profiter qu'ils me pensent encore évanouie.

- Comment ça, vous ne pouvez pas savoir de quel garde il s'agissait, ce n'est pourtant pas compliquer, il avait une dague empoisonnée.

- Mais, ma reine, ils ont tous...

- Tous ?

- Oui, tous vos gardes ont des dagues empoisonnées. D'ailleurs il n'existe aucun antidote, l'homme qui parlait avait l'air fier de lui.

- Je vous demande pardon ? La voix de la reine était soudain devenue un murmure, ouh, je plaignais le pauvre homme. Vous êtes en train de me dire que cette magnifique jeune femme est probablement morte.

Magnifique ? Merci, mais je suis loin d'atteindre votre beauté, ma dame.

- Oui ?

- Je vois, vous êtes viré, à effet immédiat.

- Quoi ? Mais vous ne pouvez pas...

- Si je peux et je le fais.

- B.. bien ma reine.

J'entendis des pas qui s'éloignait, puis un long soupir.

- Il existe toujours un antidote. Bien, réfléchis Abra, réfléchis. Les elfes sont toujours insensibles aux poisons, il suffit de leur en injecter une dose et leur corps est immunisé après. Donc il me faut du sang d'elfe. Ou pas... Aletheïa, n'est-ce pas. C'est un nom elfique, serais-tu une elfe, ma belle ?

Je devrais me réveiller là non ? Je n'en eus même pas le temps, je sentis une main me caresser la joue tendrement, afin de dégager mon oreille. J'entendis alors un soupir de soulagement et sentis un souffle doux sur mes lèvres. Soudain, je sentis un bras se glisser sous mes genoux et un autre dans mon dos. Elle peut me porter ? Elle marcha un peu, ouvrit une porte et me posa sur un lit des plus confortable. J'entendis des bruits de pas, elle revint vers moi et me murmura :

- Alors tu devrais te réveiller demain matin. Je vais donc te laisser dans ma chambre un petit moment, juste le temps que je me lave, sois sage, chérie, je reviens vite.

T'inquiètes pas je ne bouge pas de là. La chambre était plutôt chaleureuse. Les murs étaient dans les tons rouge-orangés. Le lit était plutôt grand, j'observais chaque détail de la pièce et les mémorisais, au cas où. Je reconnu soudain les pas de la reine qui revenait, fermais les yeux et recommençais à faire semblant. La femme se déplaça dans la pièce puis revint vers le lit.

- Tu ne t'es pas réveillée ? Visiblement non. J'espère que ça ira demain. Si jamais tu m'entends, sache que j'ai fait ramener ton cheval et ton louveteau. Elles sont aux écuries.

Je sentis alors une douce main se glisser le long de sa plaie, ne pus retenir mon gémissement de douleur, et ouvrir ses yeux.

- Bonsoir, dis doucement Abrahel.

- Bonsoir ? Il devait être presque midi quand je suis arrivée.

- Je sais, tu as dormi toute l'après-midi. Comment tu te sens ?

- Faible.

- Bien, tu veux manger ?

- Non merci, je vais juste... Qui m'a changée ?

- Moi, je me suis permise de le faire, tu perdais trop de sang. Ne t'en fais pas je n'ai rien fais d'autre.

- Et ce collier, il n'est pas...

- C'est le mien, un collier enchanté, il porte un sort de guérison mais tu peux aussi t'en servir pour stocker de l'énergie, et il devient invisible si tu le veux.

- Alors je vais vous le rendre.

- Non, garde-le.

- Mais...

- C'est un cadeau.

- Très bien, alors laissez-moi...

- Laisse.

- Pardon ?

- Tutoies-moi, on doit avoir le même âge, et appelle-moi Abrahel, ou Abra.

- Bien, alors laisse-moi t'offrir cette bague, elle ne vaut pas grand-chose mais...

- Merci, elle avait l'air soulagée.

- Et je vais vous laisser, je vais aller trouver la générale et lui demander ma chambre.

- Reste dormir ici cette nuit, au moins.

- D'accord, mais...

- Il n'y a pas de mais, tu dors ici, avec moi. Au moins je pourrais veiller sur toi cette nuit.

- Comme vo... Tu voudras.

- T'es franchement pas drôle, tu le sais ça ?

- Pardon ?

- Je flirte avec toi depuis tout à l'heure. Et tu ne réagis même pas.

- Désolée, mais je ne joue pas sur mon temps de travail.

- Je vois, et il se termine quand ?

- Dès que je suis sur mes jours de repos.

- Quand ?

- C'est vous qui décidez, vous êtes mon employeuse.

- Et j'en suis ravie. Alors disons que tu es en congé.

- Pour quoi ?

- Accident de travail.

- Et il se termine quand ce congé ?

- Tu as l'air d'avoir hâte qu'il se termine...

- Au contraire.

- Quand j'aurais décidé que tu es aptes à reprendre le travail. En attendant tu es mon invité.

- Merci.

- Oh et j'oubliais. On ira. A l'anniversaire.

- On ?

- Tu viens avec moi.

- Merci.

- Maintenant dors, ma jolie.

- Bien sûr.

Je fermais les yeux à nouveau, et sentis des lèvres douces se poser sur mon front, puis un corps chaud se presser contre ma poitrine, je refermais mes bras sur Abrahel, qui sourit. Je la sentis se retourner pour me faire face, je rouvris donc les yeux, elle me souriait, et, avec douceur, elle me caressa la joue et y posa un baiser. J'haussais un sourcil, la défiant d'aller plus loin. Elle fit non de la tête, elle n'irait pas plus loin, se contentant de jouer avec moi. Parfait, elle veut jouer, on jouerait donc à deux. Avec un sourire innocent je posais mes lèvres sur le coin des siennes et me retournais dans ses bras. Je l'avais sentie retenir son souffle, maintenant, en représailles, elle mordillait ma nuque.

- Bien que je t'apprécie, Abrahel, je ne suis pas de la nourriture.

- Vraiment ? C'est bien dommage, parce que ta peau à un goût exquis.

- Si tu le dis.

- Eh bien je le dis, ma belle, je le dis.

- Et je peux savoir quel goût à la tienne ?

- Je ne sais pas... Tu veux...

- Non ! On arrête là, ça va trop loin pour moi.

- Désolée.

- Ça va, tu pouvais pas savoir. 

Un destin inattendu -en correction-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant