Chapitre 34.

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Une fois nue, la reine me provoqua du regard, et je me poussais donc pour lui laisser de la place, elle se glissa dans l'eau et grogna un peu.

- Quoi ?

- J'aime pas.

- Quoi donc ?

- Laisse-moi faire.

Elle déplia mes jambes, me tourna le dos et se calla contre ma poitrine, entre mes jambes. Je ris un peu et l'embrassais sur la joue. Elle se tourna vers moi, me regarda un peu avant de poser sa tête dans mon cou. On resta donc dans l'eau pendant une vingtaine de minutes, je crois même qu'on ne serait pas sorties si Melissa n'était pas entrée.

- Dis, Al, est-ce que... Reine Abrahel mais qu'est-ce que...

- Mel, retourne-toi s'il te plaît.

- Mais je t'ai déjà vue nue, Al.

- Melissa, s'il te plaît.

- Oui, oui.

Elle se retourna donc, en douceur, je sortis de l'eau, attrapais deux serviettes, m'enroulais dans l'une avant de tendre la seconde à Abra. Elle sourit, s'enroula dedans et alla voir la robe que je lui avais sortie.

- Qu'est-ce que tu voulais ?

- Oh ! Eh bien, que tu me donnes ton avis sur ma robe.

- Tourne que je vois.

Tout sourire, l'adolescente tourna sur elle-même pour me montrer sa nouvelle robe. Je lui souris et affirmais que sa robe était magnifique. Elle sourit plus encore et, sautillant, s'apprêtais à sortir de la chambre.

- Al ?

- Oui ?

- Tu n'as pas répondu à ma question avant ton départ.

- Je... Je ne peux pas.

- Tu ne "peux" pas ?

- Je t'aime comme on aime une petite sœur, Mel, je ne pourrais pas t'aimer autrement. Surtout quand mon âme brûle pour quelqu'un d'autre.

- Brûle pour... Tu as trouvé ton âme-sœur.

- Pas encore, mais je suis presque sûre que cette femme est mon âme-sœur, oui.

- Tu ne l'as pas embrassée ?

- Non, je veux faire ça bien.

- T'es romantique.

- Oui.

- Mais Al, tu sais que tu ne pourras pas l'épouser ? Ton âme-sœur, parce que ça n'apporterait rien aux elfes. Tandis que si tu m'épouse moi...

- Mel arrête ça, tu ne sais même pas de qui tu parles, si je l'épousais, ça apporterait beaucoup aux elfes, d'accord ? Et ne t'avises pas d'insister plus encore, tu ne veux pas d'une guerre entre les elfes et les anges. Surtout quand tu ne sais pas qui je pourrais entraîner avec moi.

- Et tu pourrais entraîner qui ?

- Les Noches.

- Les...

- Maintenant, tu...

Abrahel avait poser sa main sur mes lèvres. Elle avait une lueur taquine dans les yeux. Doucement, j'écartais sa main.

- Oui ?

- Tu peux m'aider ?

- C'est quoi ?

- Le corset, toujours, et après avec mes cheveux.

- D'accord.

Elle se mit dos à moi. J'attachais le nœud et la fit asseoir devant la coiffeuse. Là, je glissais mes doigts dans ses mèches brunes, puis la brosse pour les démêlés. Ensuite, j'allais lui faire un chignon, mais elle agita la tête, levant les yeux au ciel, je lui fis donc une tresse, dans laquelle je lui incrustais des roses noires. Ravie, elle se leva, m'embrassa sur la joue et me tira derrière le paravent. Là, elle m'habilla elle-même. Ensuite, elle me tira à la coiffeuse, ou elle me coiffa de la même façon que je l'avais fait avec elle. Le tout sous les yeux de Melissa, qui enrageait doucement. Quand la démone en eut fini avec moi, je me tournais vers la princesse.

- Mel, il faut que tu comprennes, tu ne peux pas me forcer à t'aimer, d'accord ? Je suis incapable de t'aimer autrement que comme une sœur. C'est tout ce que je peux faire. À la limite, je peux te présenter des gens.

- Mais c'est toi que je veux !

- Je sais. Mais pas moi.

- Pourquoi ?

- Parce qu'on a grandi ensemble, Mel, je t'ai vu grandir, je ne peux pas te voir autrement que ma petite sœur. C'est comme ça.

- Mais...

- Non, stop, je préfère que ça s'arrête là.

Je pris la main d'Abrahel et l'entraînait vers la salle de bal. Là, je constatais que nous étions les dernières arrivées. Je lui souris, le héraut nous annonça, et une jeune servante s'approcha de nous et nous proposa des apéritifs et des coupes de champagnes. J'en attrapais une, la tendis à Abrahel et en prit une pour moi. Je sirotais ma boisson, puis me laissai aller à la discussion avec la reine des vampires, Dalhia. Une femme vraiment charmante, la discussion allait bon train, le bal fut ouvert par Archayel et sa fille, rapidement, des invités les rejoignirent je poursuivais ma discussion, quand je sentis une main glisser le long de mon bras avant d'entrelacer ses doigts avec les miens. Je fronçais les sourcils et me tournais vers la personne qui osait faire cela. Abrahel, évidement.

- Oui ?

- Excusez-moi, reine Dalhia, je vous l'emprunte.

- Il n'y aucun problème, sourit celle-ci.

- On va où ?

Elle ne répondit et m'entraîna vers la piste. Elle voulait danser ? Tout sourire, elle glissa ses mains dans mon dos, me ramenant plus près d'elle, du fait de ma taille, je me retrouvais avec le visage contre ses seins. Elle soupira de dépit, et utilisa sa magie pour me faire flotter à sa taille. Je lui souris, amusée et posais ma tête dans son cou.

- Qu'est-ce qu'il y a ma belle ?

- Tu étais trop loin.

- C'est tout ?

- Oui. Non. Je n'aimais pas que tu ries avec quelqu'un d'autre que moi.

- Oh, Abrahel.

- Mais quoi ?

- Rien, c'est mignon, c'est tout.

Elle glissa son nez dans mes cheveux, tout en continuant de danser. On continua de danser, longuement, faisant abstraction du monde autour de nous. Quand la musique changea, elle souffla, me fit atterrir et s'apprêtait à partit quand je lui pris la main et la tirais vers Dalhia.

- Vous voilà de retour parmi nous, sourit-elle.

- En effet.

- C'est rare, un lien d'âme-sœur aussi puissant que le vôtre, chérissez-le.

- Euh... Eh bien...

- Oh ! Vous n'êtes pas des âmes...

- On ne sait pas...

- Oh, pardon je suis désolée.

- Ce n'est pas grave. Vous ne pouviez pas savoir.

Le bal se déroula donc ainsi, nous discutions toutes les trois de tas de choses. De temps à autres Abrahel me tirais sur la piste de danse, sous le regard amusé de la vampire, et meurtrier de Mel. L'heure tournait et on voyait de plus en plus d'invités se retirer, quand Dalhia nous salua, je me tournais vers la démone, et, voyant de la fatigue apparaître dans ses yeux, décidais de suivre son exemple. Je tirais donc la femme dans notre chambre, lui fit enlever sa robe et enfiler une chemise avant de la mettre dans le lit, rapidement je fis de même. À peine avais-je glissé sous les couvertures qu'elle me plaquait contre son corps en marmonnant quelque chose sur le fait que je ne devais pas l'abandonner.

Un destin inattendu -en correction-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant