Chapitre 23.

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Je suis sortie du palais comme j'y suis entrée, Light, constatant que j'étais toujours furieuse, décida de m'emmener dans un désert. Là, il m'intima de me lâcher. Et j'allais le faire. Mais Niv et Elouan atterrirent plus loin, Light se plaça derrière eux. Je dressais donc un bouclier autour de mes trois compagnons et hurlais à pleins poumons. J'hurlais ma rage, ma tristesse, ma déception et ma magie hurla avec moi, elle m'entoura entièrement, m'envahit et hurla avec moi. Pour la première fois, je la lâchais entièrement, sans la moindre bride. Et ça me fit un bien fou. Je restais là, dans ce tourbillon de magie pure, ne sachant combien de temps s'écoulait, je ne revins à moi que lorsqu'une main chaude se posa sur mon épaule. Je ne dis rien. Elle non plus. Il n'y avait rien à dire en cet instant parfait. Lentement, elle laissa sa main glisser le long de mon bras avant de glisser les siens autour de mes hanches, pressant son corps dans mon dos, me serrant contre elle et posant son menton sur mon épaule. Je penchais ma tête en arrière et mis mes bras autour de son cou, glissant mes doigts dans ses longues mèches brunes. Je lâchais un soupir d'aise avant de poser un baiser sur sa joue. Elle m'avait manquée. Je lui en voulais toujours, certes, mais elle m'avait manqué. En douceur elle se décolla.

- Toujours fâchée ?

- Oui. Un peu.

- Même alors que c'est moi la victime ?

- C'était Melissa, tu aurais dû te méfier.

- Je sais.

- Je suis désolée...

- Tu ne veux pas de moi pour le moment.

- Il va me falloir du temps.

- Du temps pour quoi ?

- Parce que c'est de ma faute, Abra !

- Mais non, cœur, tu n'étais pas là.

- Justement, si j'avais été là...

- Si tu avais été là, ç'aurait été toi sa victime, Al ! Arrête s'il te plaît.

- Arrêter quoi ?

- De te torturer l'esprit comme ça.

- Rien aurait été pareil.

- Bien sûr que non, on ne sait pas ce qui se serait passer, Al.

- Rien ne sera plus pareil.

- Non.

- Abrahel ?

- Aletheïa, je...

- T'es enceinte.

- Oui.

- De qui ?

- De toi, bêta.

- Comment ?

- Magie, âmes-sœurs tout ça.

- Et tu veux le garder.

- J'aimerais.

- D'accord.

- C'est tout ?

- Oui, c'est tout tu voulais quoi ? Une nouvelle dispute ?

- Non, mais j'aurais cru que tu ne voudrais pas d'enfants.

- Si, mais je n'en voulais pas tout de suite.

- Alors je peux...

- Non !

Dans mon éclat, je m'étais retournée pour lui faire face, je posais mes deux mains sur son ventre et la regardais droit dans les yeux :

- Il est là, il y reste.

- Merci Al.

- Il n'y a pas de quoi me remercier. On rentre ?

- Attend.

- Quoi ?

- On va tout recommencer, n'est-ce pas ?

- Oui. Mais c'est pour le mieux. Ne t'en fait pas.

Elle me sourit tendrement, me prit par la main et j'effaçais mon tourbillon d'un geste de la main. Je ne lui ai pas dit que j'ai tué la fille. Ce n'est pas grave. On rentra au palais, arrivées devant sa chambre, je la serrais contre moi et, doucement, je posais un léger baiser sur son ventre. Elle rit légèrement. Je la saluais et rejoignis ma propre chambre. Je m'affalais dans l'un des fauteuils, rapidement ma famille entra. Ma mère me regardait d'un air taquin, mais c'est Aliselle qui rompit le silence.

- Elle te l'a dit, alors ?

- Qu'elle est enceinte ? Oui.

- Et donc ?

- On va le garder.

- Et votre relation ?

- On recommence, plus lentement cette fois. On a été trop rapides.

- C'est bien alors.

- Attendez, attendez. Je vais être oncle ?

- Oui. Ça change tout quand on le dit tout haut hein ?

- Ouais, essaie Al. Dis-le.

- Je vais être maman. Je vais...Je vais être maman ?

- Et ouais sœurette.

- On va te laisser, bonne nuit Al.

- Salut.

Ils me laissèrent dans un silence confortable, rompu par Etherya qui gratta la porte. Je lui ouvris rapidement et allais me coucher. Je me glissais sous les couvertures, Etherya s'allongea à mes pieds. Pour la première fois depuis deux semaines, je pus faire une nuit complète. Le lendemain, je me réveillais tranquillement, au son de quelqu'un toquant timidement à ma porte. J'allais ouvrir et fus surprise de trouver là, ma fiancée et la petite coiffeuse. J'haussais un sourcil en direction de cette dernière et sourit à Abrahel.

- Qu'est-ce qu'il y a Abra ?

- Tu me manquais, répondit-elle en posant un baiser sur ma joue.

- Et toi ?

- Je...je voulais juste savoir si vous avez besoin de mes services.

- Oh ! Non, merci.

Elle avait rougi avant de partir. Mais dès qu'elle avait disparue au bout du couloir, Abrahel m'assassina du regard.

- Faut que tu arrêtes de flirter avec tout ce qui bouge, Al. T'es à moi.

- Mais... Ce n'est pas vrai d'abord, je flirt qu'avec des filles.

-Arrête quand même.

-Oui, promis.

- Merci.

- Tu avais besoin de quoi, love ?

Elle eut des étincelles dans les yeux à ce surnom. Elle me sourit et me serra contre elle.

- Ça m'a manqué que tu m'appelle comme ça.

- Je le ferais plus souvent alors.

- Oui ! Et, enfaite, je voulais juste te serrer contre moi, rien d'autre.

- D'accord. On va manger ?

Elle opina et me traîna d'abord dans la chambre pour m'habiller. Elle attrapa un corset crème et des jupes de la même couleur et me les fit enfiler, elle ne s'estima satisfaite que lorsqu'elle m'eut coiffée d'un chignon dans lequel elle avait incrusté des petites perles. Satisfaite, elle me fit tourner sur moi-même, prit ma main et me tira à la salle à manger. En riant, j'ouvris les portes et figeais sur place, le spectacle qui se déroulait devant moi était pour le moins déroutant. Je tournais la tête vers ma moitié qui était elle aussi complétement dépassée par les événements. Comment en étions-nous arrivés à ça ? Tirant légèrement sur sa manche pour qu'elle se mette à mon niveau, je lui soufflais :

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Je n'en sais pas plus que toi bébé. Vraiment. 

Un destin inattendu -en correction-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant