Un destin inattendu -en correction-

Chapitre 35.

Le lendemain, je me réveillais avant Abrahel, surprise, je constatais qu'elle était sur le dos et que je me trouvais sur elle, ma tête dans son cou, ses mains dans mon dos, au niveau des reins. Amusée, je décidais de ne pas bouger tant qu'elle ne se réveillais pas. Rapidement, elle commença à s'agiter. Dès qu'elle ouvrit les yeux, je refermais les miens. Ainsi, je sentis une main bouger légèrement pour venir jouer dans mes cheveux. Je me pressais davantage, si c'était possible, contre elle. Je la sentis sourire, puis, en douceur, elle se dégagea de mon étreinte pour pouvoir couvrir mon visage de baiser, en évitant soigneusement mes lèvres. Je finis par ouvrir les yeux en lui souriant.

- Bonjour à toi aussi Abrahel, ça fait longtemps que tu es réveillée ?

- Non.

- Tu as bien dormi ?

- Oui, et toi ?

- Oui, tu es plutôt confortable.

- J'imagine, tu avais l'air de bien dormir.

Je lui souris et posais un baiser sur sa joue. En douceur, je sortis du lit et entreprit de faire couler un bain, c'était sans compter sur elle qui me tira dans le lit, puis dans ses bras.

- Quoi ?

- Reste comme ça encore un peu. Je sais que t'aime pas les contacts physiques mais s'il te plaît, j'en ai besoin pour affronter la journée.

- D'accord.

Je restais donc dans ses bras pendant une bonne demi-heure encore avant qu'elle ne me laisse sortir, je préparais donc un bain, elle s'y installa aussitôt, me faisant râler, ce à quoi elle répliqua que si je n'étais pas contente je n'avais qu'à la rejoindre. C'est donc un sourire provoquant aux lèvres que je me déshabillais, sous ses yeux. Cela fait, je me glissais entre ses jambes et prit la même position que celle qu'elle occupait la veille. Elle me sourit et posa un baiser sur ma tête. Je barbottais dans l'eau pendant bien vingt minutes avant de sortir pour enfiler mes vêtements, elle fit de même, soudain je me rappelais de notre jeu. Alors dès qu'elle fut prête, je la fis reculer jusqu'à ce que son dos rencontre le mur. Je lui souris, et, en douceur, levais la main à son visage, j'attrapais son menton et posais un baiser juste sur le coin de ses lèvres et susurrais à son oreille :

- N'oublie pas de gagner ce foutu concours, ma belle, ce serait triste que je doive embrasser quelqu'un d'autre que toi. Tu ne crois pas ?

Je me décollais d'elle et quittais la chambre, dès que j'eus fermer la porte, je l'entendis frapper dans un mur en jurant, souriant je rejoignis la salle à manger. Arrivée, j'attrapais une tartine sur laquelle je mis du miel et m'apprêtais à aller en cuisine chercher mon thé préféré, quand Natacha entra avec la précieuse boisson dans ses mains, elle me chercha des yeux et vint me donner la tasse et la théière, Abrahel entra. Elle se précipita sur moi et s'assied, sous les yeux de tous, sur mes genoux, je ne réagis pas, trop occupé à remercier mille fois Nat.

- Mais, ce n'est rien, je sais que tu refuses de boire autre chose que ça le matin.

- C'est quoi ?

- Du thé menthe-verveine.

- Je peux goûter ?

- Vas-y.

Elle plongea ses lèvres dans le liquide chaud et sourit.

- C'est bon.

- N'est-ce pas ?

Elle se pencha à mon oreille.

- Je connais quelque chose qui a meilleur goût.

- Arrête avec ça, riais-je.

- Je t'assure que ta peau à un goût exquis.

- Je n'ai pas encore goûter la tienne pour pouvoir comparer.

Elle sourit et mordit dans ma tartine, me faisant râler encore. J'allais m'en faire une autre quand elle la mit dans ma bouche. J'haussais un sourcil et finit donc la tartine de miel. Et me rendis enfin compte que je ne pourrais pas bouger tant qu'elle ne l'aurait pas décidé. En attendant que "madame" ait donc finit son petit-déjeuner, je collais mon front dans son dos et refermais mes bras sur elle.

- Al ?

- Oui ?

- J'ai fini, on y va ?

- Oui.

Elle se leva, j'en fis de même avant de lui indiquer le chemin jusqu'au terrain. Là, des cibles avaient été placées, certaines mouvantes, d'autres non. Habituée, je n'y fis même pas attention et attendit. Le roi, sa femme et leur fille arrivèrent rapidement, le roi rappela que l'usage de la magie était strictement interdit et que seul celui ou celle qui ferait un sans-faute pourrait m'affronter. Ce qui me fit sourire, personne n'était jamais parvenu à atteindre le milieu de toute les cibles, il y avait toujours quelques centimètres de distance sur au moins l'une des cibles. Les participants passèrent les uns après les autres, aucun ne put atteindre le centre au moins une fois. Puis arriva mon oncle, il parvint sans problème à avoir le centre de toutes les cibles fixes, c'est pour les mouvantes qu'il eut plus de mal. Les deux premières ça allait, mais la dernière était la plus complexe, il fallait comprendre dans quelle direction elle allait se déplacer. Il parvint à la toucher, mais pas en plein centre. Puis ce fut au tour d'Abrahel, elle fit le même parcours sans faute que mon oncle, elle et resta longuement à regarder la dernière cible elle sourit d'un air confiant et tira, en plein dans le centre! J'écarquillais les yeux et me tournais vers Archayel. Il me sourit d'un air contrit et tapa dans ses mains, faisant apparaître les cibles mouvantes plus rapides.

J'allais au côté de la femme, arc en main. Je ne la regardais pas, fermais les yeux, attrapais cinq flèches, c'était le nombre de cibles. Je posais toutes les flèches sur la corde, la tendis, inspirais et tirais, le tout en ayant gardé les yeux fermer. Lorsque je les rouvris, je ne fus pas surprise que toutes les flèches aient atteint le centre de chaque cible. Elle, si, je pouvais le sentir. Elle fit encore un sans-faute. Alors on passa au niveau suivant. Cette fois, je gardais les yeux ouverts et me tournais vers elle, surprise, personne ne m'avait fait monter jusque-là. Et, en croisant son regard, j'y lut tant de détermination, que je ne sus que faire. Alors je levais la main et réclamais une pause. Surpris, le roi me l'accorda.

- Abra ?

- Euh... Oui ? Quoi ?

- Pourquoi tu veux tant gagner ?

- Bah... C'est ta faute.

- Tu le veux tant que ça ce baiser ?

- Oui...

- Abra ?

- Oui ?

- Tu sais que même si tu perds là, il y a toujours le baiser en jeu. Avec ce que tu as lancé hier.

- Tu as raison...Mais je veux le beurre, l'argent du beurre et la crémière sur les genoux, alors si je peux avoir plus de baisers...

- Je vois.

Le concours repris, j'avais décidé de la laisser gagner. Je tirais sur toutes les cibles et j'aurais pu tirer dans le centre de la dernière mais, volontairement je manquais le centre de peu. Elle parvint, quant à elle, à atteindre le centre de toutes les cibles. Souriant je me tournais vers elle. Elle sourit aussi.

- Bien la reine Abrahel est la grande gagnante de ce concours, la récompense est un baiser de la combattante Aletheïa. Vous êtes libres de l'accepter ou de refuser.

- Je vais accepter. Viens là toi.

Elle attrapa mon bras et me plaqua contre elle. Attrapant mon menton d'une main, l'autre étant dans le bas de mon dos. Elle approcha son visage du mien...