Chapitre 3.

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La tension dans la salle à manger était palpable. Melissa était en train de confronter ses parents. Je ne sais même pas pourquoi elle tient tant à m'épouser...

- La discussion est close, jeune fille, tu n'épouseras pas Aletheïa. Et si tu continues ainsi, nous accepterons sans hésiter l'une des propositions à son sujet ! Lança la reine Asayelle.

- Euh... Puis-je tout de même savoir de quel genre de proposition il s'agit ? J'intervenais pour la première fois dans la discussion.

- Bien sûr, tendre enfant, elle se radoucit immédiatement. De nombreux souverains réclament tes services. Et nous recevons sans cesse des demandes pour te transférer sous leurs services. La plus intéressante pour le moment est celle des elfes, légitime d'ailleurs puisque tu es une elfe.

- Je vois.

- Et que penses-tu d'ailleurs, de ce que dit ma fille ?

- Eh bien comme je le lui ai expliqué, ce serait impossible, d'abord à cause de nos statuts respectifs ensuite parce que j'ai quelqu'un.

- Vraiment ? Qui ?

- Eh bien..., une nouvelle voix retentit, gênée, ma petite amie, Natacha, la dame de compagnie de la reine.

- Natacha, vraiment ? Bien, je suis ravie pour vous, mesdames.

- Vos majestés ! Un messager démon entra, essoufflé.

- Qu'y a-t-il ?

- La reine Abrahel demande le transfert de l'elfe Aletheïa sous ses ordres.

- Quelle est son offre ?

- Elle vous donne un sac de diamants et une outre pleine de l'eau de la Source. Si vous accepter elle demande à ce qu'elle se mette en route dès demain.

- Une outre pleine, vous êtes sûr ? J'intervins, surprise.

- Certain, madame.

Tous les sons s'étaient tus, une outre pleine de la Source... Cela revenait à une véritable fortune, le sac de diamants à côtés ce n'est rien. La Source était une fontaine dont l'eau a des propriétés magiques, dont celle de guérir de toutes maladies, tous poisons, ou encore de pouvoir devenir n'importe quelles potions, pour peu d'avoir la bonne incantation, une seule de ses gouttes pouvait faire tout cela. Le problème venait du fait que la Source n'apparaissait qu'un jour par an et toujours à des lieux aléatoires, ensuite, il fallait affronter milles dangers pour l'atteindre, mais surtout son eau ne s'écoulait que goutte par goutte. Pour en avoir une outre pleine, la reine avait dû y rester pendant des heures. Et voulait l'échanger contre mes services ? Je valais donc autant ? En croisant le regard du roi Archayel j'eus ma réponse, oui. Et il avait pris sa décision. Sans qu'il ne parle je sus. Je me levais et m'inclinais devant la famille royale, je croisais les yeux tristes de la princesse, elle avait compris aussi. Je quittais la pièce dès que je fus sortie, Mel éclata, elle hurla sa colère à ses parents. Natacha me rejoignit dans ma chambre, en silence elle m'aida à récupérer toutes mes affaires.

- Natacha.

Elle ne répondit pas. Pourtant nous avions fini, je n'avais pas beaucoup à récupérer. J'étais toujours sur les routes. Un sanglot rompit le silence. Je glissais mes bras autour de son corps. Elle posa sa tête dans mon cou et pleura encore plus. Soudain elle arrêta et m'embrassa de toutes ses forces et me poussa sur le lit. Je répondais à ses baisers, mais elle avait l'air totalement ailleurs.

- Natacha. Écoute-moi.

- Aletheïa ?

- Oui, je viendrais aussi souvent que possible, promis.

- Tu mens. On le sait toute les deux.

- En effet.

- Je sais aussi que dès que tu partiras demain, notre relation s'arrêtera là.

- C'est vrai.

- Alors, aimes moi une dernière nuit, Al. S'il te plaît.

- Bien sûr. Tout ce que tu voudras.

Le lendemain, à l'aube, avec douceur je sortis des bras de Natacha, je me rhabillais, attrapais mes sacs et les jetais sur mes épaules, avec douceur, je posais un baiser sur son front, et je quittais ce qui, pendant vingt ans fut ma chambre. Passant une main dans mes boucles blondes, j'allais aux cuisines, les cuisinières avait déjà préparer mon déjeuner, elles pleuraient. Avec tendresse je tentais de les calmer, en vain mais elles me laissèrent partir. Je venais de finir de préparer Angel, ma jument, que je sentis une main chaude se poser sur mon épaule, reconnaissant le parfum de la reine, tout en me retournant, je posais un genou à terre.

- Relèves-toi, Aletheïa, ce n'est pas ta reine qui est devant toi mais la femme qui t'as élevée, et aimée comme sa fille.

- Qu'est-ce que tu attends de moi, alors ?

- Je voulais que tu saches ce n'est pas par appât...

- Je sais.

- Tu... Tu sais ?

- Je sais que tu es mourante, Asayelle, oui. Je voulais partir à la recherche de la Source pour toi, mais c'est bon maintenant.

- Je t'aime.

- Je sais, moi aussi.

- Vas, avant que je ne pleure.

Je me jetais dans ses bras, puis, quand elle me lâcha, je grimpais sur le dos d'Angel. J'avais atteint les portes du château, quand j'entendis, dans mon dos, les cris de Mélissa, elle était retenue par son père je le savais. J'arrêtais Angel, mis pied à terre, et face à tous les membres de la Cour, aux gardes, et chevaliers, je m'agenouillais, et baissais la tête, dernier hommage, à ma famille. Elle cria de plus belle. Et quand je me relevais, la situation s'était inversée. Ils avaient tous un genou en terre. Sauf la famille royale, ils s'inclinèrent, je remontais en selle, et, les larmes aux yeux quittais ces lieux au grand galop. Dans ma main, je serais le dernier cadeau d'Asayelle. Un bracelet, dont le pendentif était une fleur de lune, notre préférée à toute les deux. Le message était clair "n'oublie pas d'où tu viens". Je pleurais, laissant libre court à mon chagrin de les quitter.

- Je n'oublierais pas. Jamais, murmurais-je au vent.

Angel, hennit, elle voulait parler, j'ouvris donc mon esprit aux voix animales.

- Ne pas oublier quoi ? Demanda Angel.

- Eux tous, on a étés vendues, Angel, à la reine des démons.

- Tu te fous de moi ?

- Pas du tout. Contre un sac de diamants et une outre pleine d'eau de la Source.

- Ah ouais, quand même.

- Voilà.

- Eh bien. Téléporte-nous au plus près du palais, il me semble qu'on a déjà étés dans ses forêts.

- D'accord.       

Un destin inattendu -en correction-Où les histoires vivent. Découvrez maintenant