Captivant TOME 2

Hors série 5.2

Hors série n°5 - Mission périlleuse - P.D.V Allan Morgan, jeune homme de 14 ans - suite

J'entendis des gloussements venir de la part des prisonniers. Ils se moquaient de moi évidemment. Je leur jetais un regard en biais, les observant calmement.

-Déjà que tu viennes nous voir est étrange, mais en plus tu fais ton lèche cul. On comprend mieux maintenant pourquoi l'humain si arrogant a pu devenir sous-garde Suprême. Devant les autres tu fais ton fier, mais avec tes supérieurs tu devais bien écarter les cuisses !

Je ne fis pas attention à leurs paroles. Elles m'importaient peu. En revanche, leurs muscles étaient détendus, leurs expressions trop calmes pour que ce soit fini. J'avais un mauvais pressentiment. Il se confirma quand je sentis une brûlure à ma paume. Je l'observais discrètement. Une nouvelle entaille était apparue. Elle semblait profonde, mais n'était pas douloureuse. Une attaque se préparait. Beaucoup d'hommes étaient peut-être même sûrement en chemin. Je n'avais plus le temps de penser à autre chose. Il fallait que j'agisse. Je refermais ma main d'un air naturel en continuant à manger, les observant neutrement. Je m'étais trompé. Leur chef n'était pas le grand costaud de tout à l'heure. C'était un combattant d'apparence moyenne, il n'était pas grand ni très baraqué. Ils voulaient nous induire en erreur. Mais la façon dont il regarde ses hommes ne me trompe pas, c'est lui leur chef. Il les couvre du regard, même s'il essaie d'être discret. Je ne m'attardais pas sur lui ne voulant pas paraitre suspect. Je pourrais bien m'en occuper maintenant, essayer de le faire parler par la force. Mais je n'ai pas l'accord de mon supérieur ni une stratégie potable. Si je m'en prends à l'un de ses hommes, il aura plus de chances de cracher l'information que si je m'en prends à lui. C'est déjà bon de savoir sa faiblesse. J'ouvrai doucement ma paume, observant une nouvelle fois cette plaie. Certains auraient pu penser que ce n'était pas grand chose, juste une plaie, rien d'alarmant. Mais c'était tout autre. Elle reflétait la mort, le désespoir, la promesse d'un monde instable et renversé. Le visage souriant de M.Lysander me revint en mémoire. Son si doux sourire magnifique. Il ne méritait pas de mourir. Ni de m'avoir pour calice. Je n'étais pas quelqu'un ayant un train de vie posé. Je risquais ma vie tous les jours pour le bien des autres. Et je ne pourrai pas me résoudre à quitter ma fonction. C'est ce qui m'a maintenu en vie ces dernières années. Même si ce serait pour voir son vrai sourire. Ce métier me tient beaucoup trop à cœur, c'est une partie de moi même. Mon rôle est de protéger des innocents, de faire régner l'ordre et la paix entre les familles. Tout en protégeant mes dirigeants. Mon regard se leva pour se poser sur Lucas. Il ne me regardait plus. Mais il parlait avec Yvan, une expression sereine au visage et un énorme sourire aux lèvres. Il paraissait si joyeux. Yvan le regardait et avait l'air ému lui aussi.

"Je ne veux pas que ce sourire disparaisse de son visage."

Ce n'était pas le moment de rêvasser. Je devais tout mettre en œuvre pour le sauver. C'est ma mission. Je me levais, décidé. Je me dirigeais rapidement vers Nox qui buvait tranquillement un peu d'eau en compagnie de gardes Lysandais.

-Monsieur.

Son regard se posa sur moi. Il me sourit en me demandant:

-Tout va bien ? Tu veux quelque chose ? De l'eau peut être ?

-Non. J'ai besoin de vous parler seul à seul.

Il parut surpris, mais hocha la tête en me suivant, s'excusant en promettant de revenir rapidement vers les gardes. Il avait une expression douce au visage. Peut-être croyait-il que j'allais lui parler de mon lien avec M.Lysander. Mais non. Il parut surpris quand nous nous rapprochâmes du chef de la famille Lysander ainsi que de son chef de garde. Ils me regardèrent avec bienveillance, le chef de famille me souriant grandement. Nous nous arrêtâmes à leur hauteur, un léger silence prit place, Nox le rompant: