Captivant TOME 2

12 - Visite

Leur ventre étant tous pleins, ce fut Marion, la mère d'Antoine qui se leva en première de sa chaise avant d'attraper le poignet de son fils. Elle le tira hors de table avant de le traîner vers le canapé. Ne comprenant pas la situation et sentant la panique le gagner, Antoine demanda, avec une voix hésitante:

-Maman... Qu'est-ce que tu fais ?

Sa mère l'ignora, continuant son chemin tandis que le reste de la famille les regardaient avec amusement. Sans lui laisser le temps de comprendre, le jeune homme se retrouva dans le canapé, sa tête sur les genoux de sa mère tandis que celle-ci approchait sa main du ventre de son fils. Elle passa sa main sous son pull avant de caresser du bout des doigts le ventre légèrement rebondit. Antoine se détendit sous le regard bienveillant de sa mère. Il était épuisé et le simple fait que sa mère caresse tendrement son ventre avec ses mains chaudes lui rappela Adrien. Bien que celui-ci ait les mains froides. Son esprit vagabonda, dans un état de semi-conscience, le sommeil ayant atteint son cerveau, il se demanda qu'est-ce que celui-ci faisait. Était-il heureux maintenant ? De toute évidence, ce que le jeune homme ignorait c'est que son vampire se laissait mourir de faim, étouffé par la culpabilité. Il s'endormit, le regard inquiet de sa mère posé sur lui, une larme ayant coulé le long de sa joue pâle. La petite sœur du jeune homme se rapprocha d'eux. Elle regarda sa mère, l'innocence brillant dans son regard.

-Maman... Quand Antoine ira mieux ? demanda-elle.

La mère tenta de retenir ses larmes en regardant le visage si paisible de son fils pendant son sommeil. Elle ne connaissait pas la réponse à cette question. Quand ? Elle espérait que ce serait rapidement. Elle ne supportait plus de le voir pleurer, crier ou même hurler. C'était la pire torture pour une mère aimante de voir son enfant au plus bas. Elle répondit d'une voix qui se voulait douce mais qui était plus tremblante:

-Je ne sais pas Amandine.

La petite sauta sur le canapé à côté de sa mère avant de se blottir contre elle, pleurant contre son épaule tout en s'accrochant à son bras désespérément.

Antoine de son côté luttait depuis quelques jours contre ses deux ombres qui entachaient sa vie. Il essayait tant bien que mal de différencier Valerian de Clément mais cela était si complexe qu'il se réveillait toujours en criant, la peur ayant prit le dessus. Parce qu'au fond de lui, il avait peur. Cet homme était pour le moment emprisonné mais qu'adviendrait-il une fois le procès fini ? Rien que d'imaginer ce salopard libre lui donnait des sueur froides. Son sourire de dément, son rire tout aussi dément, tout chez lui lui inspirait une peur profonde ancrée au plus profond de lui, il ne pouvait rien n'y faire. 

Mais il n'y avait pas que cette ombre là. Il y avait aussi ce qu'avait fait Adrien. Le simple fait de revoir tout cela en rêve le rendait malheureux. Il se demandait sans cesse comment une personne censé l'aimer avait pu lui faire ça. Le punir alors que... Il ne connaissait rien à ce monde, à l'existence de ces êtres nocturnes. Il se réveillait toujours en pleurs après ces cauchemars là. Mais le pire était lorsque qu'il revivait les deux, tout était déformé mais cela était suffisant pour le hanter, lui faire revivre ses terreurs les plus profondes en même temps était vraiment atroce. Il se sentait tellement impuissant face à cela, c'était si épuisant mentalement. Des hurlements effrayant sortaient de sa bouche quand il se réveillait. De la sueur coulant le long de son corps. Il se sentait terrifié, partagé entre les deux, reprenant les plus horribles moments des deux pour n'en faire qu'un le tourmentait.