Hors série 12.3

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-On va vous aider, ne t'inquiète pas, tout ira mieux, Antoine va reprendre des forces.

Mes yeux dérivèrent sur mon verre rempli de son sang. Antoine me manquait. Je voulais le serrer contre moi, m'assurer de son état. Pourtant, bien plus inquiet du mien, il s'était coupé et m'avait envoyé ce verre. Je le savourai, lentement, malgré mes instincts déchaînés, ce besoin de le savoir constamment à mes côtés, de boire son sang, de l'aimer. Je bafouai cette violence, pour ne laisser que le meilleur de moi, l'homme qu'il avait fini par aimer, celui que j'étais réellement et non un instinct bestial. Mes lèvres trempèrent dans ce sang doux, réconfortant, dont je raffolai, et auquel je m'étais longuement refusé, cette dernière semaine, pour lui et pour nos deux bébés. Mais à présent, je me sentais épuisé, bien trop faible pour protéger ma famille, ce que tous avaient remarqué. L'état de mon compagnon, bien plus que tout le reste, pourtant, m'importait.

-Pardon papa de faire du mal à maman.

Mon cœur se fractura lorsque mes yeux se posèrent sur notre fils, allongé contre moi, sanglotant. Je caressai alors tendrement son dos en le rassurant.

-Tout va bien, maman voulait que vous ne manquiez de rien.

Notre petite fille ne se sentait pas mieux, dans les bras de son grand-père, la tête rentrée dans ses épaules. Tous deux refusaient de manger, malgré leur faim. J'en étais inquiet. Mon père finit pourtant par convaincre notre petite de s'alimenter, rien qu'un peu. Maëlan refusa, lui, se serrant toujours plus fort contre moi en pleurant. Sa sœur somnolait, alors, je lui tendis mon verre. Les grands yeux larmoyants de mon fils se fixèrent aux miens. J'acquiesçai un peu, le laissant boire quelques gorgées de mon verre. Le cœur un peu plus apaisé, déjà endormi, il se colla contre moi, ses larmes séchées. Ma main resta sur son dos, mon corps se détendant, mes yeux remontant jusqu'à se poser sur notre fille, profondément endormie elle aussi. Mes parents la couvait d'un regard tendre que j'avais moi-même connu. Puis, mon regard dériva sur ces autres vampires, ceux qui s'étaient liés, plus ou moins récemment, qui n'avaient pas encore expérimentés la parentalité. Il y avait cette étincelle commune, à tous, que j'avais moi-même eu dans ma vie, rien qu'à notre première rencontre avec Antoine. C'était un rêve qu'il détenait, qui était devenu réalité lorsqu'il m'avait accepté, que nous nous étions pour la première fois, ensemble, aimés. Ce regard était accompagné d'une certaine pointe de regret chez Lucas. Ils étaient tous les deux très pris par leurs obligations et il ne faisait aucun doute qu'Allan ne plaçait pas ce projet dans ses priorités. Mais le chef de la famille Lysander était patient, c'est ce qui faisait de lui un si bon dirigeant.

-On sera tous là, ne vous en faîtes pas, je suis certain que même Thomas sera d'accord pour donner son sang, assura Ludovic.

Je leur étais reconnaissant, à tous, malgré des liens nouveaux pour nous, bien plus ancrés pour ceux de nos compagnons, ils étaient prêts à nous aider.

-Allan pourra proposer à Antoine l'un de ces traitements miracles, ça lui permettra de reprendre des forces rapidement.

J'acquiesçai devant la bienveillance du chef de famille. Un fracas soudain interrompit les légères discutions, réveillant mes jumeaux dans un sursaut de peur. Presque tous étaient déjà debout, aux aguets. Lucas le premier s'approcha de la porte, il ne parvint pourtant pas à l'ouvrir. Plusieurs vampires tentèrent de leur force surhumaine d'ouvrir cette porte, mais personne n'y parvint. Une sueur froide coula dans mon dos, notre petite fille courant dans mes bras, s'accrochant à moi le souffle court.

-Une attaque ?

Aucun chef de garde Suprême n'était là, ils étaient tous retenus autre part, par leurs obligations.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant