Captivant TOME 2

41 - Détente

Le jeune lycéen blond avait finalement décidé de retourner le petit jeu de son meilleur ami contre lui-même. C'est donc à la pause déjeuner, et sous le regard malicieux de Thomas qu'Antoine prit son plateau avant de s'asseoir. Il s'installa tranquillement avant de commencer à manger sous le regard curieux de ses amis. C'est vrai que depuis plusieurs heures déjà le jeune blond ne disait plus rien, écoutant simplement leurs conversations sans s'impliquer plus que cela. Il ne leva le regard de son assiette que lorsqu'il vit un nouveau plateau s'installer ainsi qu'en entendant la voix de Matthew. Antoine attendit que celui-ci s'installe ainsi qu'un silence à la table de lycéen avant de dire:

-Matthew, je ne savais pas que tu étais un baby boy ?

Le jeune Matthew lâcha sa fourchette avant d'écarquiller les yeux tout en rougissant. Il ne comprenait pas ce que voulait dire son nouvel ami par là. Ses yeux étaient fixés à ceux du jeune blond qui semblait blasé. De son côté Thomas avait la bouche entrouverte, la respiration coupée ainsi que quelques rougeurs sur les joues, sa température corporelle s'étant d'un coup élevée.  Antoine arqua un sourcil face à la réaction de Matthew ainsi que celle de son meilleur ami.

-Bah quoi ? Il ne te demande pas de l'appeler daddy ? Lorsque vous faites des choses pas catholiques ou en dehors de ça ?

Les rougeurs des deux jeunes lycéens semblaient s'être amplifiées d'un seul coup, le silence régnant à la table était très gênant. Matthew baissa la tête, trouvant son assiette très intéressante. Le silence en disait long. Antoine continua de manger tranquillement. Il serait en paix sur ce sujet à présent. Venant de Thomas en tout cas.
Après avoir fini son repas dans le silence total, Antoine se leva, laissant ses amis finir de manger. Il traversa plusieurs couloir avant de se faire interpeller par l'infirmière qui semblait vouloir lui parler. Ils marchèrent jusqu'à l'infirmerie. Une fois arrivés, elle ferma la porte avant de lui proposer de s'asseoir. Elle prit ensuite place en face de lui, le bureau les séparant.

-Le docteur Chandler m'a contacté pour prendre de tes nouvelles. Il m'a donc demandé de prendre ta tension, ton poids et ta température. Ainsi que de te demander si tu avais vu une évolution ou si tu avais des questions.
-Ah... C'est vrai que le rendez-vous a été annulé. 
-Est-ce que tu veux que ton compagnon soit présent ?

Le lycéen hésita. Est-ce qu'il voulait vraiment qu'Adrien soit présent ? Puis plusieurs arguments jouèrent en sa faveur. Premièrement, c'était l'une des seules fois où il pouvait savoir comment il allait physiquement ainsi que l'avancée de sa grossesse. Puis, ces enfants n'avaient pas été fait tous seuls. Il soupira avant de passer une main dans ses cheveux. Des jumeaux. Rien que de penser à cela suffisait pour l'effrayer plus que de raison. Un enfant était déjà beaucoup alors deux... Deux fois plus de couches, biberons, repas à donner, pour le bain aussi. Malheureusement le temps ne se doublerait pas avec eux. Il décida de chasser cela de sa tête pour le moment, un dernier argument suffit pour qu'il réponde positivement à l'infirmière, Adrien adorait son ventre. Il chassa le commentaire qu'il s'était fait dans sa tête.
"Sa présence m'apaise."
Une moue étrange s'afficha sur son visage et l'infirmière prit la parole pensant que le lycéen ne voulait pas voir son compagnon.

-Tu peux me le dire si tu ne veux qu'il soit là, ça ne me dérange pas.
-Ca ne me dérange pas qu'il soit là.

L'infirmière esquissa un léger sourire avant de saisir son téléphone pour appeler Adrien. Une courte conversation téléphonique s'en suivit. Antoine préférant regarder ses notifications sur le téléphone prêté par son ami. Quelques secondes passèrent avant que la porte de l'infirmerie ne s'ouvre sur Adrien qui semblait anxieux mais assez content tout de même. Il essaya de capter le regard de son calice sans succès. C'est donc légèrement déçu qu'il s'assit à côté de celui-ci, regardant Martine.

-Tu peux remonter ta manche jusqu'à l'épaule ?  

Le lycéen s'exécuta pendant que l'infirmière ramenait son matériel. Après une manipulation et quelques secondes d'attente, elle déclara tout en desserrant l'appareil avant de l'enlever du bras de son patient:

-Ta tension est plutôt bonne. 

Elle nota sur un papier la valeur exacte avant d'inviter Antoine à baisser de nouveau la manche de son pull. Elle revint ensuite vers lui avec un thermomètre frontal. Elle prit sa température rapidement avant de déclarer:

-Tu es plutôt bon de ce côté là aussi, tu as 37, 5°. Peux-tu te lever maintenant ? Déchausse-toi et monte sur la balance s'il te plait !

Le lycéen s'exécuta rapidement, toujours aussi troublé par ses pensées. Il monta sur la balance avant d'observer son nouveau poids. Il n'avait pas prit 10 kilos non plus mais c'était toujours plus de preuves qui montraient qu'il était bel et bien enceint, de jumeaux qui plus est. L'infirmière arriva rapidement vers lui, notant son poids sans faire de commentaire, le médecin ne lui avait pas communiqué cette information, elle ne savait donc pas s'il était stationnaire ou non. Elle revint à son bureau avant de dire:

-C'est bon Antoine, tu peux te rasseoir. Je vais envoyer ses informations au docteur Chandler. Vous avez des questions ?

L'infirmière demanda cela tout en écrivant rapidement sur son ordinateur. Adrien observa son calice remettre ses chaussures, ses yeux louchant régulièrement sur le ventre légèrement gonflé de celui-ci. Il était plus visible qu'avant mais pas non plus flagrant. Sachant qu'Antoine mettait beaucoup de pull ample ses derniers temps, cela ne se remarquait pas. Le lycéen se releva rapidement semblant réfléchir à quelque chose. 

-Je me posais une question...
-Je t'écoute Antoine.
-Est-ce que si on écoute le cœur des bébés, on entendra les deux cette fois ?

L'infirmière détourna la tête de son ordinateur, regardant le lycéen. Adrien aussi observait son calice avec douceur. Quand Antoine s'était endormi d'épuisement lors de la première soirée du conseil des vampires, le médecin avait fait une échographie rapidement pour vérifier comment allaient les bébés. Il avait ensuite demandé à Adrien s'il voulait entendre le cœur des deux enfants. Il n'avait pas hésité une seule seconde avant de décliner, il ne voulait pas passer cette étape sans que son compagnon ne les entendent en même temps que lui. L'infirmière le ramena au moment présent en prenant la parole:

-Je ne sais pas. Il faut essayer pour savoir. Après, je pense qu'ils ne se dissimuleront pas deux fois d'affilées, je pense que l'autre fois était une exception. Vous voulez essayer ? Je n'ai pas un appareil de pro mais j'ai du matériel tout de même.

Le lycéen réfléchit à la proposition quelques secondes sous le regard de son compagnon qui lui se rangera à la décision de son calice. 

-Je ne préfère pas... Ma journée de cours n'est pas encore finie, je ne veux pas être déconcentré.

L'infirmière hocha la tête. Le jeune homme reprit cependant après quelques secondes.

-Pour le prochain rendez-vous il faut le contacter ?
-Oui, il m'a dit que ce pourrait être dans un mois ou peut-être un peu moins, c'est comme vous voulez.
-D'accord, merci.
-Je m'en occuperai Antoine.

Le lycéen leva le regard vers son compagnon. Il se détendit légèrement grâce à ce contact visuel. Il se leva doucement, ne pouvant détacher son regard de celui de son vampire. L'infirmière en profita pour s'éclipser discrètement, laissant les deux liés ensemble avec plus d'intimité. Antoine s'assit sur les genoux de son vampire avant de se blottir dans ses bras, enfouissant sa tête dans le cou de celui-ci. Il se détendit entièrement, se laissant aller dans les bras protecteurs de son vampire. 
Le vampire, lui, passa ses bras autour du corps de son calice, l'une de ses mains se posant sur la hanche de celui-ci tandis que l'autre s'échouait sur son ventre. Il se détendit lui aussi, serrant le petit corps du détenteur de son cœur contre lui.
Il ferait tout pour protéger son calice. Il avait changé. Il le protégerait des autres mais aussi de lui-même. Car voir son calice pleurer, s'éloigner de lui, lui avait brisé le cœur. La seule chose qu'il voulait voir à présent était son magnifique sourire. Car c'est son calice, et il l'aime, comme si sa vie dépendait de lui et seulement lui.

"Je te protégerai toujours Antoine, mon calice."