Hors série 10.1

520 26 0
                                    

Hors série n°10 - Turbulences - P.D.V Allan Morgan, Conseil des Vampires 2018

Il était légitime de dire que le conseil de cette année était bien perturbé. Après tout, un couple dirigeant disparu depuis plus de cinq ans qui réapparait comme si de rien n'était et deux calices non identifiés qui se joignent à la fête avec des odeurs d'humain, il y avait de quoi s'interroger. Aussi, dès qu'Antoine était de la partie, tout semblait étrangement dégénérer, à croire qu'au-dessus de sa tête, des gens semblaient s'amuser de le voir galérer ainsi. J'en soupirai, ce qui comptait c'était qu'il aille bien. Il se reposait et semblait plus apaisé qu'à son arrivé, sain et sauf. Les Aleisteir, tout comme Nox, étaient restés à l'écart, observant de loin ce jeune homme perdu, guidé par des instincts qui le dépassaient. Ce jeune qui, sans l'avoir connu auparavant, savait ce qu'il avait enduré. Pas en détail, mais assez d'éléments permettaient de l'imaginer.

-Vous commencez à vous endormir M.Morgan ?

Je relevai la tête de mes dossiers après avoir discrètement baillé, il n'était pas très productif de rêvasser. Lucas avait les yeux posés sur moi. Je ne levai pas la tête vers le chef de la famille Sullivan, me reconcentrant sur mes papiers.

-Est-ce votre cas à vous ?

J'entendis le rire léger d'Andrew et imaginait le visage amusé de Nox.

-Bien sûr que non, s'emporta le chef Sullivan, honteux. Cependant, vous voudriez peut-être que je ralentisse la cadence, vous semblez dépassé dans vos notes.

J'oubliais son sourire mielleux et sa phrase à double sens.

-Je ne prends pas de notes de vos volatiles mots. Je travaille les affaires de ma famille, alors, vous pouvez reprendre, nous vous écoutons très cher.

Je sentis de là son agacement, sans même relever mes yeux. Alors qu'il reprenait, je sentis Lucas se rapprocher et tenter d'attraper l'un de mes dossiers qui dépassait. Je frappais gentiment sa main en le menaçant de mon regard, il comprit alors et se résigna à me regarder travailler sans pouvoir m'aider. Après trente minutes de travail supplémentaire, je clôturai enfin ce dossier. Faire du domaine une ferme était une très mauvaise idée, je ne tenais pas à partager le terrain d'entrainement de mes hommes avec des poules, même si cela pourrait aider le monde à aller mieux. Il y avait quelques limites. En revanche, après avoir étudié la carte de notre "territoire", j'avais pu proposer à cette défenseuse de l'environnement un terrain plus propice à accueillir ce type d'exploitation. En espérant qu'elle appréciera mon idée de projet.

-Vous voulez faire une pause Allan ? Vous devez être fatigué. Il est déjà trois heures du matin.

-Faites une pause si cela vous chante, je n'en ai pas besoin merci. Ce n'est pas 30 heures sans sommeil qui vont m'épuiser.

Je m'étirai un peu, rangeant le dossier pour en prendre un autre, j'étais motivé. Je sentais pourtant le regard nerveux de Lucas, il ne voulait pas que je me tue à la tâche et cela se comprenait. Je crois qu'à la fin de cette réunion, j'irai m'étaler de tout mon long sur le lit et piquer un bon somme. Délaissant mes rêves de sommeil pour me reconcentrer, la réunion reprit après que les têtes se soient détournées de moi. Puis ça me revenait en mémoire, soudainement, je n'aurai que trois heures de sommeil avant d'enchainer avec une autre réunion. J'en soupirai, ce n'était pas ainsi que j'allais pouvoir reprendre des forces. Et tout cela sans compter le moment où je devrai rencontrer Alice. Cela allait être long avant que je ne puisse retrouver un sommeil bien mérité.

-La réunion est terminée, vous pouvez disposer.

Enfin. Je me levai après avoir rangé tous mes dossiers. Il était grand temps, je sentais les autres commencer à remuer sur leur chaise. Il fallait préciser que cette réunion était probablement celle qui serait la plus longue, mais aussi la plus chiante car elle ne parlait de rien d'intéressant. Est-ce que cela était important de faire une réunion juste pour se remémorer l'étiquette ainsi que l'importance de chacun d'entre nous. Il croit que nous sommes cons ? Si nous n'étions pas importants, nous ne serions pas là. Et de ce qu'il en est pour l'étiquette, ils auraient pu se calmer. Parler pendant plus de deux heures de la joie de nous revoir et tous leurs petits discours hypocrites nous avait clairement tous agacé. Il fallait pourtant rester calme.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant