50 - Le début

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-C'est cool de te revoir. Je peux te tutoyer hein ? On a passé ce cap là non ?

Il était évident qu'Andrew était anxieux, son comportement en témoignait, tout comme ses paroles précipitées. Antoine acquiesça faiblement, les yeux dans le vide. Il se sentait bête de ne pas l'avoir compris avant. Avant que son vampire ne soit sur le point de le quitter pour toujours, sans avoir pu le savoir. Il regrettait. Il ne pouvait faire que ça.

-Une petite gaufre Antoine ? Vos gaufres sont succulentes madame Ross.

La mère d'Antoine ne put que lui faire un léger sourire pincé. Après tout, elle ne pouvait même pas voir sa fille ni son mari, ils avaient été englouti par tous ces gardes qui se baladaient dans son salon, l'air de rien. C'était une situation affreusement gênante. Elle aurait bien aimé mettre tout ce beau monde dehors pour passer une soirée tranquille comme ils en avaient l'habitude avec sa famille, et les deux invités, mais, en l'état actuel des choses, ce n'était pas possible. Alors, elle devrait faire avec. Elle soupira légèrement.

-Vous souhaitez quelque chose messieurs ? leur demanda-t-elle incertaine.

Aucun d'entre eux ne répondit, ils ne firent pas même attention à elle. Ils étaient en mission et ne pouvaient pas se laisser distraire, des vies étaient en jeu.

-Ne faites pas attention à eux, ils ne vous répondront pas.

Elle haussa les épaules, son regard peiné tombant sur le visage pâle de son fils, ses traits étaient tirés et ses yeux encore rouges.

-Est-ce que tu sens quelque chose de nouveau Antoine ?

Celui-ci secoua la tête.

-La seule chose que je sais, c'est qu'il n'est pas aussi loin qu'on le pense.

-Tu ne veux pas manger quelque chose ?

-Je n'ai pas très faim, murmura-t-il après quelques secondes.

Comment pourrait-il manger comme si de rien n'était alors que son vampire était loin de lui, sûrement à l'agonie entrain d'y laisser sa vie ? Il frissonna et se replia sur lui même, sentant ses yeux se remplir à nouveaux de larmes. Il avait peur, terriblement peur.
Il cria soudainement, tout en sursautant. Les gardes autour de lui sortirent leurs armes, aux aguets, guettant la moindre menace. Cependant, la seule chose qui se trouvait dans cette pièce était un calice bouleversé qui, la bouche légèrement ouverte, cherchait de ses yeux remplis de larmes des soutiens. Allan s'empressa de venir s'accroupir à ses côtés, vérifiant qu'il allait bien. Il attendit cependant que ce soit son ami qui lui avoua ce qu'il lui arrivait. Mais, sans parvenir à dire un seul mot, les membres tremblants, il attrapa la main d'Allan qu'il déposa sur son ventre. Celui-ci retint sa respiration, c'était léger, presque imperceptible mais, sous ce ventre chaud, ça bougeait. Incrédule, il leva les yeux vers son ami qui avait laissé les larmes couler.

-Ils bougent ? demanda-t-il incertain.

Le calice blond acquiesça à de nombreuses reprises, les lèvres tremblotantes. Sa mère s'était levé, elle s'était approchée et, avait alors pris la place à Allan. Sa main s'était posée sur la douce peau de son fils et, effectivement, elle avait senti les deux terreurs s'exciter faiblement dans le ventre à maman. Elle avait aussi versé quelques larmes. Après tout, elle allait devenir grand-mère ! Et puis, le fait de les sentir si vivant, ça rendait le tout beaucoup plus réel. Les gardes s'étaient détendus et avaient rangé leurs armes. Des sourires avaient même pris place sur leurs visages. Parce que, même quand la bataille fait rage, que la mort et le malheur les guettent, la vie triomphe de la mort qui l'emporte.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant