Hors série 13.1

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Hors série n°13 - Dispute - P.D.V Allan Morgan, dirigeant calice de la famille Lysander

Je détestais déjà cette journée. J'avais dû quitter notre lit très tôt, trop tôt, alors que Lucas y dormait encore, divinement, comme habituellement. Mes responsabilités m'avaient gardé éloigné, toute la journée, les réunions s'étaient enchaînées, les entraînements, les papiers. Je n'avais même pas eu l'occasion de le croiser, ni même de prendre un instant pour manger. Heureusement qu'Yvan m'avait fait apporter mon repas, généreux, comme à chaque fois. Je n'avais pas lâché mes papiers un seul instant, même lorsque je m'étais isolé dans notre bureau commun, tout en prenant ma pause déjeuner. Je pensais l'y retrouver, mais ses propres obligations le poussaient loin de moi. Il avait été toute la journée à l'extérieur, loin de moi, avec la famille Aleisteir. C'était un travail plus léger auquel je n'avais pas eu le droit aujourd'hui, bien trop débordé.
Mon esprit s'était rapproché de nous, à présent qu'il était loin de moi, en déplacement, avec nos gardes et notre conseiller. Je m'étais surpris à penser à autre chose qu'au travail. Mon cœur s'était emballé, rien qu'en repensant à lui, son sourire, sa lumière, sa joie, sa douceur également. Tout cela me manquait aujourd'hui. Et pour la première fois alors depuis de nombreuses années, j'eus l'envie de tout mettre de côté pour n'être qu'avec lui. Même si le travail que je fournissais me passionnait, j'aurais préféré passer une journée avec mon compagnon. Mon esprit m'échappa davantage pour la première fois, je n'avais pas envie de les contrôler. Je repensai à notre rencontre, nos débuts maladroits, davantage encore en regardant par la fenêtre, ce portail que je n'avais jamais été autorisé à dépasser. Celui que, à présent, je pouvais traverser sans aucune pensée. J'avais envie de le voir revenir, là qu'il était loin de moi, qu'il me manquait. Mais il était encore trop tôt dans l'après-midi. Je me résignai alors, mes pensées se détachèrent de mon corps, pour ne laisser que la concentration me dicter.

-Enfin fini.

Mes pas me guidèrent à travers ma demeure, toutes ces personnes me saluant respectueusement en me croisant. J'étais épuisé, Lucas n'était même pas passé me voir lorsqu'il était rentré, sûrement pour ne pas me déranger. Les bêtises d'Andrew y étaient peut-être également pour quelque chose. Dans un soupir léger, j'entrai dans l'un de nos salons, y trouvant Antoine, ses amis et leurs vampires. Lucas était là, un peu à l'écart, perdu dans ses pensées. Comme habituellement, je vins me positionner sur mon fauteuil, attrapant déjà un café. La journée était peut-être terminée, mais la nuit serait longue, du travail, encore, m'attendait. Je regrettai déjà de ne pouvoir me blottir dans les bras de mon compagnon et d'y passer la soirée.

-On a bien eu du mal à te détacher de tous tes papiers, se moqua la matriarche.

J'acquiesçai face à son air amusé, buvant quelques longues gorgées de café. Je surpris sur moi le regard de Lucas. Je lui tentai un petit sourire, mais il le détourna déjà, me laissant interdit. La journée avait été longue, il m'en voulait peut-être d'être parti si tôt le matin, même si ce n'était pas son genre, ça lui arrivait parfois.
A présent entouré de mes proches, je me plus à les observer et les écouter, ils semblaient tous aller très bien. Antoine allait bien mieux, tout comme Adrien, leurs enfants étaient toujours aussi adorables et grandissaient vite. Thomas faisait toujours la tête, très grognon et renfrogné à l'égard de son compagnon face à son ventre bien rond, ses six mois ne le pardonnaient pas, il était si féroce depuis qu'il avait compris la nécessité du port de préservatif. Dans un léger sourire j'observai Ludovic tenter de le faire manger un peu sous la mauvaise humeur constante de Thomas. Il n'avait finalement jamais changé. Soudainement, un peu brusquement, Antoine et Adrien se levèrent, face à face, calmant leur jumeaux qui courraient partout dans la pièce en jouant.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant