55 - Combat

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-Il est temps d'y aller.

Cette voix, nous ne la reconnûmes pas. Le convoi solennel se mit en marche. Le silence les berçait, ce silence où se cachait la peur de la mort, la possible défaite et la perte des êtres chers qui allait avec. Ce ne devait pas arriver. C'était pour cela qu'ils étaient tous là. Ou presque, il ne manquait que le chef de garde de la famille Lennix, Noctem. Lucas était arrivé, il n'avait pas osé s'approcher de l'homme dont il était amoureux. Celui-ci établissait un plan, avec des gardes, et les chefs de garde. Alors, il avait patienté, se tenant à l'écart en regardant le corps endormi, ce visage si pâle mais si brûlant. Il n'osait pas venir trop près, une trop grande chaleur irradiait de lui. Et puis, à quelques moments, le calice redevenait un instant conscient, il se débattait et essayait d'attraper ce qui se trouvait à proximité. Dans ces moments là, les mots qui sortaient de sa bouche étaient blessants. Lucas en avait fait les frais. Traité de faible, d'avoir laissé partir son calice, de ne pas s'en être occupé, de ne pas avoir fait attention à ce qu'il avait besoin et, il lui avait même reproché de ne pas avoir encore complété le lien. Allan s'était senti plus blessé encore, surtout en observant le visage peiné de son vampire, il savait que beaucoup de choses lui pesaient encore sur la conscience. Il faudrait y remédier. Dès que possible. Leurs deux corps avançaient en tête, suivis de nombreux autres. Le souffrant avait été laissé avec le couple Lennix. Ils avaient insisté pour veiller sur lui, même si, il avait été blessant envers eux aussi. Allan, bien que réticent au début les avait laissé faire, c'était leur choix. Il avait tout de même laissé deux gardes avec eux, s'ils se faisaient attaquer. Mais, il avait la certitude que, rien ne leur arriverait, ce serait à eux qu'ils se confronteraient, à tous ces soldats qui marchaient vers le prisonnier.
Lucas serait mis de côté, il s'en était assuré. Il y avait bien assez de gardes pour se battre et assurer la sécurité du chef de famille. Alors, plus apaisé, sa main frôla celle de l'homme à qui il tenait. Celui-ci le regardait et, lui souriait faiblement, il était inquiet. Dans ces circonstances, si proche d'une bataille de cette ampleur, Allan ne souriait pas, il ne sourirait pas à son compagnon. En revanche, pour tenter de l'apaiser, il lia leurs doigts. C'était peut-être la dernière fois qu'ils se verraient comme ça. Comme s'il avait compris lui aussi, les yeux de Lucas s'humidifièrent.

-Tu feras attention à toi ? demanda-t-il la gorge nouée, dans un murmure.
-Comme à chaque fois, lui assura-t-il.

Il n'y eut pas d'autres gestes pour se rassurer, la timidité prenant le dessus sur le besoin de prendre l'autre dans ses bras et de le câliner. Alors, ils se détachèrent, notamment lorsqu'un garde arriva à leur hauteur.

-Ca bouge dans la maison.

Ils se stoppèrent.

-Et nous entendons des bruits venant de l'Est.

Tous se tournèrent dans cette direction. Sentant une attaque approcher, Allan poussa Lucas à l'abris sur le trottoir, en ordonnant à deux gardes de veiller sur lui. Ils obéirent, et, bien qu'il se sentit à l'écart Lucas ne dit rien, son calice savait ce qu'il faisait. Allan s'était dégagé du groupe, à découvert. C'était le meilleur moyen pour les attirer, ils s'en prendraient à lui en priorité. Bryce le détestait. Et c'est ce qui arriva, sous le sursaut de la foule, Allan se fit emporter par un corps, à une vitesse trop rapide, il l'avait percuté, faisant rouler son corps à de nombreuses reprises sur le goudron. Il veilla à ce que ça tête ne heurte pas le sol et la protégea.

-Hahahaha, vous êtes si drôles, entassés comme ça. Vous attendez quelqu'un ?

Ce n'était pas Bryce, c'était Bannice. Ses yeux de fouine observaient le chef de garde au sol avec satisfaction. Allan ne prit pas longtemps avant de se relever, le visage légèrement saignant.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant