Hors série 17.1

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Hors série n°17 – Second - P.D.V Allan Lysander-Morgan, dirigeant calice de la famille Lysander

-Le signalement a été émis d'ici.

Mes yeux observèrent les alentours en quête de la vérité. Quelque chose n'allait pas. Je le sentais. Ça remuait au plus profond de moi.

-Qu'est-ce qu'on fait Allan ? On est en pleine cambrousse.

Et c'était désespérément vrai. La nature seulement nous entourait. Elle interférait avec les signaux que nous recevions. Notre traque devenait de plus en plus compliquée. Surtout que mes problèmes personnels interféraient eux aussi avec la mission. Du coin de l'œil, je vis l'un de mes hommes balayer de son arme la nature pour nous dégager le chemin. C'était moi qui le faisait habituellement. Mais ma position précaire les inquiétait. Alors, ils voulaient me protéger. Je n'étais pas seulement leur chef de garde, j'étais aussi leur chef de famille, rien ne devait m'arriver.

-Nous devrions rentrer, nous n'avons rien.

Colin en soupira. Il était lui aussi frustré. Il n'avait pas l'habitude d'abandonner la mission. Mais là, nous n'avions rien. Mes jambes me tiraillaient, j'étais épuisé. Plusieurs jours à marcher en pleine forêt, loin de mon lié, et surtout en allant mal n'était pas ce que je préférai. Notre petit Amaury avait quatre mois seulement et j'allais déjà si mal.

-Tu veux t'asseoir un peu ? Tu as l'air pâle.

Je secouai la tête. Mon estomac vide choisit de se révulser à ce moment. Ma main se plaqua vainement contre ma bouche. Je m'éloignai rapidement, me penchant tout en me maintenant contre un tronc d'arbre pour vomir le peu que j'avais mangé la veille au soir. Colin vint me soutenir pour éviter que je ne m'effondre. Ça n'en finissait pas, l'amer bile me brûlait, je me sentais étouffer.

-Je ne peux pas te laisser comme ça Allan. On rentre au domaine. Nous avons dû nous éloigner de trop.

C'était pourtant faux. Je savais qu'il y avait autre chose. Peut-être de plus grave encore qui m'arrivait. Lucas n'avait pas bu mon sang depuis plus d'une semaine. Quelque chose se tramait dans mon corps. Colin m'aida, il me souleva. Puis, il dirigea mes hommes, moi-même n'en étant pas capable. Avec lenteur, notre cortège se déplaça. Autant pour me préserver et ne pas me brusquer que pour ne pas les épuiser plus qu'ils ne l'étaient.
Ce fut au bout de longues heures où, mon cœur révolté me gardait éveillé que nous arrivâmes enfin. Le soleil chaleureux était prêt à laisser sa place à la lune gracieuse. Mes yeux s'étaient fermés, et, ainsi, je me reposai. Au loin, je vis l'homme à qui mon cœur appartenait. Ses traits étaient démangés, son visage inquiet, notre bébé dans les bras. Cette vision me rappela notre passé lointain. J'en souriais faiblement. Surtout en voyant à ses côtés Yvan et Héléna. Ils tentaient de le rassurer, sans même y arriver. En me voyant aller si mal, dans cet état déplorable dans lequel je me trouvai, il ne fit que s'inquiéter davantage. Le médecin apparut, Colin me lâcha. La faiblesse de mes jambes ne se vit pas, je restai droit. Elles me soutenaient assez pour me permettre de marcher. Lucas s'empressa de s'approcher de moi, il m'entoura de ses bras et m'observa, vérifiant que rien ne me manquait. Mon cœur inquiet s'apaisa en voyant l'adorable bouille de notre bébé, confortablement endormi dans les bras de son père. Yvan l'éloigna de nous, laissant Lucas m'aider à avancer en me parlant tendrement. Je n'avais pas eu l'occasion d'apprécier sa chaleur nouvellement retrouvée. Mon état de santé ne me le permettait pas. Je sombrai. Jamais je ne m'étais senti aussi faible, ni aussi vulnérable. A peine entré dans l'infirmerie, Lucas m'amena sur le lit où, sans résister, je m'allongeai. Yvan et Héléna étaient eux aussi là, quelques uns de mes hommes avaient tenu à entrer, prétextant qu'ils avaient veillé sur moi ces derniers jours et qu'ils étaient les plus à même de témoigner de mon état.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant