Captivant TOME 2

63 - Séduction dangereuse

La concentration d'Antoine se dissipa un instant. Pourtant, il se força à se ressaisir, ce n'était pas le moment de laisser son esprit vagabonder. Il entendit un souffle profond derrière lui, un peu trop présent pour garder l'esprit clair. Il sentit ses muscles se tendre, s'attendant à son contact, cependant, rien ne vint.

-Fais attention Antoine, si tu continues tu vas en mettre de trop.

Il manqua de sursauter, il s'y attendait pourtant. Mais, entendre sa voix grave vibrer si près de lui manqua de lui faire perdre ses moyens. De longs frissons se répandaient dans son corps et, en observant le sourire en coin du professeur, il devina que celui-ci l'avait lui aussi remarqué. L'air de rien, comme s'il n'était rien pour lui, il continua son chemin. En relevant les yeux, il tomba sur le regard d'Andrew, témoin de cette attirance, il mâchait tranquillement son chewing-gum, les mains dans les poches. Il se pencha vers Allan, qui, plus sérieux, faisait les manipulations pour deux, n'ayant aucune confiance envers son ami dans ce domaine, lui chuchota quelques mots. Allan n'y fit pas bien attention. Le balayant d'un revers de la main alors que l'autre se marrait. Adrien arriva justement à leur hauteur, ce qui fit s'interrompre Andrew. Il le regarda étrangement lorsque celui-ci déboutonna le second bouton de sa chemise, donnant une vue imprenable sur un beau torse, mais qui, de toute évidence, ne l'intéressait aucunement. Il se sentit presque dérangé, jusqu'à ce qu'il capte le regard du petit calice blond. Il comprit alors et se marra plus discrètement dans son coin. Le cœur d'Antoine venait de s'emballer soudainement, pour une raison plus qu'évidente. Adrien savait à quel point il avait du mal à lui résister. Être si loin de lui sans pouvoir lui parler comme il le voulait, le toucher, l'embrasser était déjà dur, mais, alors, si il le poussait à bout comme ça, comment pouvait-il ne serait-ce que tenter de le faire ? Il était si séduisant. Mais, il s'arrangeait toujours pour que le lycéen ne puisse rien voir. C'en était presque vexant, voire blessant. Surtout qu'il s'était décidé à dévoiler ses avant-bras. De très beaux avant-bras que sa chemise épousait si bien quelques secondes auparavant. Mais voir sa belle peau, comme ça, sans pouvoir la toucher, c'était de la torture pure. Surtout qu'il se rapprochait d'Andrew, étrangement, il ne lui avait même pas fait de remarque quant au fait que celui-ci ne travaille pas. Ses nerfs s'étaient tendus, il se sentait affreusement jaloux. Là, dans cette salle de classe, son compagnon se fichait bien de lui. Les humains ne savaient pas qu'il était déjà pris. Il grogna presque.

-Gabriel est un très beau prénom, déclara le vampire plus haut que prévu.

Andrew fronça les sourcils, se demandant si Adrien n'était pas soudainement devenu débile. Il se souvint pourtant que c'était son faux prénom. Antoine comprenant où son compagnon voulait en venir fut aussi amusé que lui. Dissimulant son sourire en coin, il continua à suivre le protocole tout en s'ajoutant à leur discussion.

-Mais vous ne trouvez pas que ce prénom, monsieur, à des airs féminins ?

Adrien se tourna alors vers lui, enfin, et, Antoine dut résister de toute ses forces pour que son regard ne dérive pas de son tube à essai.

-Pas du tout. C'est un prénom entièrement masculin, campa-t-il sur ses positions.

Mais déjà, Antoine avait deviné pourquoi ce prénom, bien qu'inconsciemment, tenait autant à cœur à son compagnon. Pour autant, il ne voulait pas que son fils, si fils soit-il, se fasse inutilement discriminer pour ces raisons.

-J'avoue qu'Antoine a raison monsieur, se rajouta Thomas. Vous devriez demander à votre femme, je suis sûre qu'elle sera d'accord.

L'égo d'Antoine en prit un coup. Adrien en profita alors pour adresser un très grand sourire, sans que quiconque autre que le concerné ne puisse le voir, en direction d'Antoine qui grimaça.