Captivant TOME 2

36 - Encore

Une douce voix réveilla en douceur le lycéen endormi. La veille, le conseil s'était terminé assez tôt. C'étaient Allan ainsi que Lucas qui l'avaient raccompagné chez lui. Il s'était endormi durant ces longues heures de trajet. Il avait repensé au moment de tendresse qu'il avait partagé avec son compagnon, c'était si doux. Après s'être câlinés pendant plusieurs minutes, ils s'étaient relâchés avant de goûter pour ensuite partir chacun de son côté sans un au revoir. Le lycéen regarda le vide quelques instants avant de se lever pour se préparer à aller en cours.

Il n'avait plus la force de se cacher, il ne le voulait plus non plus. Il allait mal alors il ne prétendrait pas l'inverse. Ces quelques jours lui avaient amplement suffi. Cependant, il pouvait au moins le faire pour ne pas inquiéter sa famille. Au moins une fois, encore une fois.

Il adopta une expression neutre puis avança jusqu'à la table de la cuisine où toute sa famille déjeunait dans le plus grand des calmes. Ils lui offrirent un sourire ainsi qu'un bonjour tout en continuant leur petit déjeuner. Son père s'arrêta cependant et le regarda avant de prendre la parole:

-Ce soir nous parlerons de ce qu'il s'est passé lors de ta disparition Antoine...

-Je suis désolé.

Sa mère prit ensuite la parole:

-Tu vas un peu mieux Antoine ?

Antoine esquissa un léger sourire tout en se répétant dans sa tête.

"Encore une fois. La dernière."

-Ça va un peu mieux... J'ai pu voir des connaissances.

-Nous avons entendu quelques histoires effrayantes sur cet endroit l'année dernière... Est-ce que le domaine est effrayant ?

-Non, il est très grand mais pas effrayant.

-Tant mieux alors !

Le lycéen s'assit silencieusement avec son petit déjeuner. Le silence reprit sa place à table. 

-Tu vas devoir y aller à pied aujourd'hui Antoine. Comme je n'ai plus de voiture nous partons en même temps avec ta mère et nous déposons Amandine.

-Ça me va.

Son père lui sourit avant de sortir de table. Antoine finit rapidement de manger avant de lui aussi sortir de table. Il attrapa ses écouteurs ainsi que son sac avant de sortir. L'air frais lui fit un grand bien. Il commença à marcher. Il voulait être seul, dans son monde avec sa musique. Il enfila ses écouteurs avant de les relier au téléphone. La musique lui fit un bien fou. Son regard rivé sur le goudron, il essayait de se concentrer uniquement sur la musique mais il n'y arriva malheureusement pas. Une larme silencieuse roula le long de sa joue sans sa permission. Il l'essuya rageusement, il en avait marre de pleurer. Il ne voulait plus pleurer, il voulait sortir de ça, il voulait arrêter d'y penser, se concentrer sur autre chose. Il voulait être heureux, comme il y a longtemps, comme quand il ne savait rien. Malheureusement le chemin risquait d'être encore long.

Il arriva rapidement, le portail venait tout juste de s'ouvrir. C'est qu'il était en avance par rapport à d'habitude. Il s'isola en s'installant dans un coin de la cour, il s'assit tout en continuant d'écouter sa musique. Des regards curieux se posèrent sur lui mais il ne s'y attarda pas. Il avait choisi de ne plus jouer la comédie, c'était son choix et il en assumerait les conséquences. Il sortit un carnet toujours présent dans son sac. Ce carnet qu'il n'avait pas sorti depuis si longtemps. Il l'attrapa tout en sortant en stylo. Il s'assit en tailleur et commença à gribouiller dans ce carnet. Il laissa son esprit divaguer, il laissa sa main faire ce qu'elle voulait. Il n'était pas doué en dessin, alors ce n'était que de l'art abstrait. Il se plongea dans son œuvre pendant quelques minutes mais il se fit interrompre par quelqu'un qui enleva l'un de ses écouteurs. Le lycéen blond leva un regard blasé vers la personne avant de voir Thomas qui avait l'air inquiet.