Hors série 19

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Il y avait une histoire qui se transmettait, à tous ceux qui voulaient bien l'écouter. C'était celle d'une jolie calice, d'une vingtaine d'années, mariée et liée à un ancien chef de garde. Elle se tenait loin de toute violence et était protégée par tous ceux qu'elle aimait. Son caractère doux et attachant la rendait aimée par tous. Son cœur était grand, il hébergeait toutes les âmes qu'elle croisait. Elle mettait toute sa passion et sa détermination dans chaque projet qu'elle entretenait, une beauté parfaite qu'elle dédiait à ses chef d'œuvres, reconnus par sa communauté, et même cette autre qui ne connaissait en rien l'autre monde. Il n'y avait que de l'admiration pour cette femme. Elle s'était mariée, avec l'homme qu'elle aimait, qui la rendait davantage heureuse chaque jour. Ils avaient eu un enfant ensemble, un petit garçon, un humain. Cette femme avait la particularité de défendre la paix et la justice, rejetant la violence et l'asservissement. Ses simples larmes réussissaient à arrêter un combat, à faire oublier dans quel camp chacun était. C'était une particularité qui n'avait fait que renforcer l'admiration de tous pour elle.
Une guerre avait éclaté, repoussée depuis trop longtemps, provoquée par les rebelles. Ils étaient bien entraînés et armés. Cette femme était gardée loin de la bataille, dans sa maison isolée, loin de tout. Mais pas son mari, il avait dû partir combattre, protéger les leur. Le monde vampirique était en ébullition, les dirigeants craignaient pour leur place et pour leur famille. Les pertes s'enchaînaient, principalement à cause de la surprise de laquelle les rebelles jouaient, pour les attaquer. Ils se faisaient décimer, même s'ils étaient réconfortés par l'idée d'emmener des gardes avec eux dans la mort.
La situation était critique, des ennemis plus puissants les contrôlaient, ceux qui avaient déjà manqué de briser leur passé. Toutes les peines du monde ne leur suffisaient pas, il fallait les tuer. Ce ne pouvait plus continuer. Dans ce même temps, loin de tout, la femme aux larmes redoutables, devenue la plus grande arme des régnants se fit enlever, elle, mais aussi son fils. Ils se retrouvèrent en plein milieu du champ de bataille, à être désignés, montrés, afin de faire cesser le combat, que l'amour de ses proches triomphe. Cette fois-ci, toutes ces larmes n'y changeaient rien, le malheur l'emporterait. La bataille continua, faisant rage, sous les yeux impuissants, son mari n'osa approcher, la vie de sa femme était menacée d'un couteau contre sa peau pâle. Elle lui murmura son amour, pour la dernière fois, juste avant que la lame ne fende la peau, qu'elle n'entraîne la mort des innocents, de ceux qui se battaient pour que la destruction n'arrive jamais. Un cri résonna, long, douloureux, parmi le flot incessant de pleurs, d'une mère dévastée, qui venait de perdre son fils. Cette douleur que personne ne connaissait, qui fit détourner le regard de beaucoup, ils ne voulaient pas voir la mort, compatir et prendre le risque de s'y exposer. Le mari sentit ses jambes lâcher, celui qui retenait sa femme tomba, sans vie. Mais plus rien de tout cela ne comptait, même pas cette pluie qui les frappait, ni ce sang qui, partout autour d'eux, se répandait, exprimant la rage de ceux qui les aimaient. La femme rampa, elle glissa dans sa souffrance jusqu'au petit corps inerte de son petit garçon, ce bébé mort qui s'ajoutait à la liste de toutes les victimes, ce cauchemars qui ne cesserait jamais, son précieux fils qui s'était fait tuer sous ses yeux.
Le silence avait fini par les entourer, tous leurs ennemis avaient péri, la guerre était finie. Et pourtant, personne n'y trouva du réconfort, la mort, encore plus forte que le soulagement était là.

-Depuis ce jour, à ce qu'on raconte, cette jeune femme n'a plus jamais versé une larme, elle s'est enfermée dans sa maison, isolée de la vie, avec son mari, plus personne n'a jamais entendu parler d'elle.

Les grands yeux de mes enfants étaient remplis de tristesse mais également de curiosité.

-Est-ce qu'on pourra la rencontrer un jour maman ?

J'haussai les épaules dans un léger sourire, caressant tendrement leurs cheveux en reposant le livre dans leur étagère, observant ces lettres gravées en bas du petit bouquin à la représentation sombre, Allan Morgan.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant