Captivant TOME 2

37 - Urgence

Malgré la reprise des cours, malgré tout, la routine restait finalement la même. Elle avait changé certes, mais elle s'était mise en place assez rapidement avec la reprise. Chaque jour, le jeune homme blond se levait, il feignait aller mieux devant ses parents. Il déjeunait rapidement avec eux avant de partir en cours et de laisser le masque tomber. Les autres lycéens avaient vu la différence, même les professeurs commençaient à s'inquiéter. Après tout, un lien rompu était une première pour eux, ils ne savaient pas vraiment comment réagir face à Adrien ou même Antoine. Alors ils avaient décidé de rester professionnel et de ne point se mêler de leur vie personnelle qui ne les regardait pas après tout. Chaque jour la même chose, la même phrase:

"Antoine tu vas bien ?"

Toute la journée cette phrase ressortait. La réponse ne changeait pas, un haussement d'épaule avant de partir. Les amis du blond lui avaient parlé. Antoine avait accepté de se reposer un peu sur eux. De les laisser être présents pour lui. Il ne s'isolait plus loin d'eux maintenant. Ils restaient toujours avec lui, au moins l'un d'entre eux. Ils essayaient de l'aider au maximum, lui racontant des choses drôles, essayant de lui changer les idées. Le lycéen était touché, cela changeait du temps où il devait gérer cela seul. Mais il avait comprit. Il n'était pas seul. Les temps avaient changés. Pendant les cours, il restait avec Allan au fond comme ses amis étaient loin de lui.

Puis quand il rentrait chez lui, il prenait les paquets d'Adrien, les ouvrait, lisait le mot avant de les laisser s'entasser dans sa chambre.

Bien que cela ne fasse que quatre jours qu'ils avaient repris les cours, cela marchait comme ça. Antoine n'avait pas touché au parfum, il ne l'avait même pas ouvert ou même senti. Il lisait et gardait simplement les mots. Celui de Lundi était:

"Il faut que tu mettes ce parfum, c'est important. Mais surtout, fais attention à toi."

Celui du Mardi était accompagné d'une écharpe chaude:

"Si tu ne veux pas mettre le parfum je comprends... C'est ton choix. Prends soin de toi Antoine... Il commence à faire froid dehors... Je suis désolé."

Celui du Mercredi était lui accompagné d'un pull bien chaud:

"Je ne te dirai jamais assez pardon. Mais je le ferai dès que j'en aurais la possibilité alors, je suis désolé Antoine."

Celui du Jeudi était accompagné d'une boîte des ses muffins préférés:

"Allan m'a donné l'adresse alors je me suis dis que ça te remontrait peut-être le moral. Au moins un petit peu. Je suis désolé, je..."

Il n'y avait rien après le "je". Antoine s'était interrogé quelques secondes avant de rapidement laisser tomber. Il était tout de même content d'avoir quatre muffins, ses préférés. Il n'avait alors pas pu résister à l'envie de les manger. Il avait quand même dû se faire violence pour ne pas tous les manger d'un seul coup. Il en avait alors mangé un en rentrant des cours, malgré l'heure tardive. Puis il en avait mangé un en dessert.

Puis, ce matin il en avait engloutit un avant d'aller en cours d'une meilleure humeur. Ce qui tombait plutôt bien car il commençait avec S.V.T. Il partit donc de meilleure humeur que les autres jours. Quand il arriva, il alla directement avec ses amis qui le saluèrent chaleureusement.

-Tu as l'air un peu mieux aujourd'hui !

-Un peu...

Allan arriva de nulle part avant de dire:

-Tu as bien reçu les muffins à ce que je vois. Tu as réussi à ne pas tous les engloutir d'un coup ?

-J'ai réussi.