49 - Éveil

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C'était une promesse silencieuse. Dans cette nuit étoilée, la lune s'était cachée, comme si elle le savait. Comme si elle voulait, elle aussi, leur échapper. Etrangement, il n'avait pas peur. Il savait juste que, la fin de quelque chose approchait. Sûrement la sienne. Son esprit d'une lourdeur extrême se sentait rassuré. Ainsi, l'homme qu'il aimait pourrait vivre en liberté. Il serait en paix, sans avoir à le supporter lui. Oui, c'était le mieux. Il pouvait quitter ce monde sans ne rien tenter. Une pensée le frappa soudainement, celle de deux nouveau-nés. Il allait le laisser avec deux bébés, seul ? Cela l'agita un instant. Puis il se rappela. Non, il ne serait pas seul. Il y avait tant de personnes qui veillaient sur lui. Il n'aurait qu'à rompre le lien définitivement et vivre une vie heureuse, sans lui. Son esprit apaisé se relâcha totalement. Jusqu'à ce qu'une porte claque et que quelqu'un ne s'approche. Il le savait, cet homme robuste et armé n'était pas là pour prendre soin de lui. Mais, il méritait ce traitement, après tout le mal qu'il avait fait à son calice.

-Déjà au sol ? se moqua l'homme.

Son regard se releva vers la fenêtre, le croissant de lune s'était révélé. Une autre pensée le traversa soudainement, une pensée qui fit tous ses muscles se tendre. Il ne pouvait pas laisser Antoine, parce qu'Antoine était en danger ! Il tenta de se redresser, mais ses muscles étaient douloureux. Et, le coup de pied que lui donna l'homme dans le dos n'arrangea rien.

-Maître Bryce sera heureux de savoir que tu ne cherches même pas à défendre ta petite vie minable.

C'était le plan de ce monstre. Ses mâchoires se serrèrent alors que la douleur se répandait dans l'entièreté de son dos. Il serra les poings.

-Il m'avait dit de te faire du mal si tu te rebellais. Mais tu ne te rebelles pas. Tu n'es pas aussi bête qu'il n'y parait. Ta fin arrivera bientôt, avec ta soif.

Ses yeux se fermèrent, c'était ça qu'ils attendaient. Le priver de sang, et attendre qu'il ne meure. Ca n'arrivera pas ! Ca ne pouvait pas arriver ! Il devait protéger Antoine. Si lui mourrait, alors l'homme qu'il aimait se retrouverait aux mains de ce salopard. Il ne préféra pas imaginer ce que ses deux petits subiraient. Mais, peut-être qu'ils n'étaient déjà plus là ? Il craqua lorsque la porte se referma. Comme seule témoin de sa douleur, la lune assistait à ses pleurs. Il s'en voulait terriblement, c'étaient ses mauvais choix qui l'avaient guidés bêtement. Il se haït d'avoir pu imaginer un avenir sans leurs petits. Ce seraient les rayons de soleil de leur vie. Il comprit alors pourquoi Antoine ne voulait plus le revoir et le tenir à l'écart, il avait tenté de les abandonner, sans le vouloir. Ce fut alors en observant cette lune brillante, scintillante, qu'il revit les traits de l'homme qu'il aimait et qu'il osa imaginer ce que pourrait être leur vie. Devant les visions de leur prochaine vie, il promit devant cette lune qu'il survivrait. Il ne mourrait pas. Il faisait confiance à Allan pour protéger Antoine. Le temps qu'il trouve un moyen de sortir d'ici. Des liens le retenaient, mais ce n'était pas ça qui le retiendrait.

-Enfin réveillé ? lui demanda doucement une voix.

Il grimaça en se redressant, reconnaissant à ses côtés ses deux adorables peluches.

-J'ai mal à la tête, geignit-il.
-Un médicament pour la tête Andrew.
-Tu oses me demander ça à moi ? Alors que je suis enceint
, s'offensa ce dernier.

Cela eut pour effet d'agacer le calice souffrant des fameux maux de tête. Devant le regard d'Allan, Andrew se résigna, il disparut dans le couloir.

-Excusez moi madame Ross, vous auriez des médicaments contre les maux de tête pour Antoine s'il vous plait ?
-Je vous ai déjà dit de m'appeler par mon prénom M.Aleisteir !
-Mais vous n'en faites pas de même avec moi !

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant