Captivant TOME 2

45 - Rechute

Cela recommence.

Une larme chaude roula le long de ma joue froide.

Encore.

Une autre.

Inlassablement.

Une autre. Encore.

Quand tout cela cessera enfin ?

Peut-être à ma mort.

J'attrape mon téléphone du bout des doigts avant de lancer un appel. Je ne sais pas qui j'appelle, mais j'ai besoin de parler à quelqu'un. N'importe qui sera bien. Il me faut de l'aide. J'en ai besoin.

-Allô ?

Je ne réponds pas. Essayant de déterminer à qui appartient cette voix si gaie. Mon cerveau beaucoup trop embrouillé ne reconnait pas la personne.

-Antoine ? 

J'ai froid. Terriblement froid. Je porte l'une de mes mains à mon visage pour le toucher. Les seules choses que je sens sur mes joues sont les larmes chaudes coulant le long de mon visage. Je lâche le téléphone qui tombe à terre, rapportant contre mon torse mes jambes, mes bras s'enroulant autour comme pour me protéger. 

Me protéger de qui ?

De moi.

Je suis mon propre mal.

Je me fais souffrir moi-même.

Je sanglote face à cette triste constatation.

-On arrive Antoine ! Ne bouge pas !

Je ne comprends pas.

Je n'arrive pas à reconnaitre cette personne.

Qui est-ce ?

Je relève la tête. Ma vue s'arrête sur un objet particulier. Je ne dois pas. Je m'étais promis d'arrêter. De ne jamais retomber dans ça.

Je recule à l'extrémité.

Je dois résister.

Je ne suis plus seul.

Ou peut-être bien que si.

Ils doivent en avoir marre de moi. Le pauvre petit Antoine dépressif de temps à autre.

Je ne suis qu'un boulet. Un poids. Pour tous.

Je relâche doucement mes jambes. Je ne peux pas résister. Ou peut être que je ne veux pas résister.

Je tends mon bras, mes doigts fins se refermant sur l'objet.

- Je suis désolé d'être si faible.

Un murmure. Juste un murmure entre mes pleurs.

Je ne suis qu'un faible.

Incapable de me défendre face à l'illusion de Clément.
Incapable de me défendre face à Adrien.

Je subis.

Je suis toujours celui qui finit par être blessé.