Hors série 17.2

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Hors série n°17 – Second - P.D.V Allan Lysander-Morgan, dirigeant calice de la famille Lysander, suite

L'agitation ne se dissipa pas lorsque ma présence se manifesta. Tous mes proches étaient là, réunis sans qu'aucun enfant ne s'y trouve aussi. Ils se levèrent et m'accueillirent dans leurs bras pour me témoigner la joie d'être là.

-Lucas a réussi à se décoller de toi ? me charria Antoine.

C'est vrai qu'à présent, il restait bien plus souvent avec moi.

-Le boulot le retient ailleurs, là où son esprit ne le peut pas.
-Il vous en a fallu du temps pour sauter le pas, soupira Andrew. Mais à présent que c'est fait, vous êtes de vrais machines, je ne vous reconnais pas ! Vous êtes partis pour nous en faire combien ? Histoire de s'y préparer.

Je l'arrêtai, ne souhaitant pas entendre sa perversité.

-Nous n'avons pas attendu si longtemps.
-C'est vrai, avoua Georges en me souriant.

Sans pouvoir en être éloignés trop longtemps, les vampires des calices présents entrèrent avec un grand sourire, venant prendre dans leurs bras leurs liés. Ils me félicitèrent, pour ceux que je n'avais pas encore eu l'occasion de voir. Ludovic, le lié de Thomas, s'approcha de moi en dissimulant ses mains dans son dos. Un peu penaud, il me tendit une boîte que je pris le temps d'observer.

-C'est un séjour pour deux dans un salon de massage humain, vous pourrez comme ça être en toute intimité avec votre lié.

Je le remerciai, sincèrement touché par ce geste. Et, bien malgré lui, Thomas dut faire face à l'un de mes câlins, serré contre mon torse, il osait à peine bouger. Lorsque je le relâchai, son compagnon y passa lui aussi, bien plus gêné encore. Ça faisait tellement de bien d'être entouré. Surtout alors que mon corps allait si mal, mon esprit lui, se sentait si bien.

-Quelqu'un veut pas se dévouer pour l'accompagner pendant cette grossesse ? demanda Andrew.

Lucie, Paul et Hugo s'empressèrent de décliner.

-J'en sors d'une, soupira Lucie.

Elle se serra contre son compagnon en lui souriant. La compagne de Louis secoua la tête. Les regards se dirigèrent vers Antoine.

-Oh non c'est bon ! Les miens sont bien mignons, mais ils sont de vraies terreurs ! Ce n'est pas parce qu'ils ont grandi qu'ils sont devenus sages, bien au contraire, ils nous en font voir de toutes les couleurs. Sans compter que je dois déjà surveiller les deux autres guignols.

Son corps se tourna dans tous les sens sans réussir à voir Jérémy et Amandine. Je soupirai, observant le sourire léger mais coquin d'Adrien.

-Tu n'as pas saigné du nez depuis longtemps toi, le taquina-t-il.

Adrien se fit bousculer et devant le regard noir de son calice perdit ce petit sourire. Celui d'Antoine revint, bien plus fier encore. Il regretta même d'avoir voulu détourner son attention, bien trop imprudemment.

-C'est pas pour moi non plus, avoua Thomas, déjà que je me suis fais piéger par Ludovic, une fois mais pas deux.
-Tu as vite appris de tes erreurs toi, se moqua Antoine.
-Toi aussi.

Les deux se jaugèrent, finissant par soupirer en compatissant pour l'autre. Ces deux là étaient bien trop eux-mêmes, c'en était perturbant dans ce monde.

-J'ai appris que ta grossesse était difficile.

La matriarche me fit un sourire léger, mes lèvres se pincèrent, j'acquiesçai.

-Ma santé est fragile, ces deux grossesses rapprochées ne plaisent pas vraiment à notre médecin, il m'a déjà dit qu'il gérera notre prochain moyen de contraception à la sortie de cette seconde grossesse.
-Il faut faire très attention avec les hommes oui, j'en ai vu mourir avant la fin de leur terme, à cause de problèmes comme ceux-là. C'est probablement ce que les médecins redoutent le plus, il n'y a pas vraiment de chose à faire. J'espère que vous n'en arriverez pas au stade où Lucas finira assoiffé, ce pourrait être très dangereux pour vous. Votre médecin devra sûrement vous parler d'une interruption médicale de grossesse si vous vous approchez de cette situation compliquée.

L'inquiétude comprima ma poitrine. Mon époux entoura mon corps de ses bras, me rassurant de son regard doux.

-Surtout que tu as aussi Amaury à nourrir, encore, les enfants d'Antoine et Adrien étaient grands, on pouvait leur donner n'importe quel sang, ce n'est pas possible pour un bébé, il ne voudra que le tien, au risque de ne pas s'alimenter autrement.

C'était quelque chose auquel nous n'avions pas prêté attention, bien trop heureux de la nouvelle.
Le soutien de nos proches ne faillit pas lors de ce premier trimestre compliqué. Et, il était vrai que notre médecin avait fini par évoquer cette possibilité à laquelle nous avions renoncé, catégoriquement, il était hors de question de tuer notre enfant à cause de notre imprudence. Alors je me reposais, longuement, dans les bras de mon mari à de nombreux moments de la journée, sa tête contre mon ventre enflé, notre Amaury dans nos bras.
Mon état s'apaisa, à peine cette première étape franchie, je commençai alors à prendre du poids, à m'épanouir davantage à chaque instant aux côtés de mon époux et de notre premier enfant. Je voyais tout de ses premiers pas dans la vie et ça me faisait tant de bien, bien plus que de partir loin pour des missions futiles, mettre ma vie en danger alors que j'avais déjà tout ce que je rêvais, que je pouvais prendre du temps pour moi, pour notre enfant, mon mari et ma santé. Pour un temps, mes gardes pouvaient se charger de ces missions là.
La nouvelle finit par tomber, un petit garçon vampire, encore une fois, nous en étions tous heureux et apaisé. Les mois défilèrent bien trop vite et, finalement, avec deux semaines d'avance cette fois, j'accouchai d'un petit Anthony en parfaite santé, aux grands yeux d'un beau gris vif. Il était déjà tellement aimé, ce petit être si fort et courageux.

-Je t'aime.

Mes yeux plongèrent dans ceux de Lucas, malgré ma fatigue apparente, je nageais dans le bonheur, tout comme lui.

-Je t'aime aussi.
-Cette fois-ci on se calme messieurs Lysander, passez directement me voir à votre sortie de l'hôpital.

Les yeux sérieux de notre médecin nous firent glousser d'embarras. Nos bouches s'enlacèrent tendrement, une pensée commune nous traversant, nous ne retenterions pas l'expérience avant plusieurs années, non.

Captivant TOME 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant