Chapitre 8 - Ce connard de Li...

8.2K 390 654
                                    

ET APRÈS 8 YA 20 BAHAHAHA BAH OUI CONNARD PTN
BAH NON
tjr la même chose les bb faites gaffe à lire le chapitres 9 et pas le 20 le 20 c'est pour plus tard

Erwin et sa grande tête blonde, toujours lui et sa grande tête blonde qui s'affaire à droite et à gauche, lit et relit des papiers, en distribue, parle avec des soldats, vérifie sa boussole, sous les yeux de la foule méfiante. Le jour vient tout juste de se lever et le ciel est à peine rose. Il fait très frais et d'ailleurs j'aurais dû mettre un des pulls que l'on m'a donnés hier. La porte du mur nous regarde de haut, forte, incassable et impressionnante surtout.

Je ne laisse rien paraître sur mon visage, je fais tout pour avoir l'air sûre de moi. Mais au fond, je redoute grandement la journée dure et sûrement sanglante qui s'annonce. Va-t-on croiser des titans ? Ça paraît évident. Et s'ils s'attaquaient à moi ? Les images de mon cauchemar me reviennent en mémoire. Autant je n'ai pas peur qu'un humain me tue, même par la pire des tortures, autant j'ai peur qu'un titan me dévore, je ne sais pas pourquoi, c'est plus fort que moi. Armin dit que je m'y habituerais avec le temps, comme lui. Il faut croire.

On m'a ordonné de m'équiper de mes lames – juste au cas où – ce qui est le plus rassurant du monde étant donné que je ne sais absolument pas m'en servir. Espérons que je n'aurais pas à m'en servir. En réalité, je l'espère du plus profond de mon cœur. En réalité, je suis morte de trouille. Si j'avais pu partir en courant et retrouver Pierce je l'aurais fait sans hésiter, mais je serais parue comme une lâche dominée par sa peur, et je déteste être dominée par la peur.

En fait je n'ai même jamais eu peur avant. Les humains ne me font pas peur. Certaines situations m'ont plus ou moins inquiétée, mais de la peur, au sens propre, je n'en ai jamais ressenti. Enfin à part il y a quelques jours, lorsque j'ai vu un titan pour la première fois de ma vie. J'étais tétanisée au début, et après, une peur vilaine me mordait l'estomac. Mais ce n'était pas à cause d'un humain, c'était à cause de ces foutus titans.

Inconsciemment, je serre les doigts sur les rênes de mon cheval. Foutus chevaux aussi ! Si je n'avais jamais appris à monter à cheval, Erwin ne m'aurait peut-être pas envoyé à cette expédition, mais évidemment il fallait que je sache le faire.

Je ne peux m'empêcher de regarder partout autour de moi. Certains soldats ont l'air habitués, mais beaucoup semblent inquiets. Autant dire que ce n'est toujours pas rassurant.

Le froid me démange la nuque. Je passe ma main derrière mes cheveux pour me gratter puis la repose sur les rênes. Mais ça me démange encore. Ce n'est pas le froid. Qu'est-ce que c'est ? Une sensation très désagréable me démange. J'ai l'impression qu'on me touche, qu'on me scrute, qu'on me déshabille du regard, alors que personne ici n'a le moindre intérêt pour moi.

Pourtant cette sensation d'être observée persiste. Ce doit être la peur qui me fait un peu perdre la tête.

J'essaye de me concentrer sur Erwin qui termine ses préparatifs. Mais cela me rappelle que dans quelques instants la porte va s'ouvrir et que nous entrerons dans le territoire des monstres, ce qui ravive mon angoisse de plus belle. Je regrette profondément de ne pas être bien au chaud à l'agence ou perchée en haut d'un des murs, en sécurité.

Et si Erwin mourait ? Et si tout le monde mourait ? Et si je me retrouvais seule, livrée à moi-même ?

La désagréable sensation d'être observée sans interruption que me procure mon angoisse redouble d'intensité. Je fixe la gigantesque porte, de moins en moins à l'aise. Voilà que ma nuque me démange de nouveau, et mon dos aussi, et mes côtes aussi.

Peut-être que trouver mes amis dans cette foule de soldats et d'habitants peut me rassurer. Juste un sourire d'encouragement pourrait me redonner confiance en moi.

Embrasse-moi gamineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant