Chapitre 22 - J'ai l'air d'être une prostituée ?

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- Hein ? Comment ça, ma tenue de combat ne va pas ? je m'indigne face à Erwin qui maintient que je dois m'habiller normalement.

- Tu dois être habillée en civile.

- Mais je suis habillée en civile ! J'ai juste un pantalon et un t-shirt, que veux-tu que je porte ! Tant que je n'ai pas mon équipement, ça va, non ?

- Puisque je te dis que ça ne va pas, s'exaspère Erwin. Ça se voit que c'est une tenue de combat. Regarde-moi. Tu dois être aussi civile que moi.

- Pff !

Erwin insiste, dans sa petite chemise blanche, qu'il me faut une autre tenue pour l'évènement où nous allons êtres emmenés pendant que le kidnapping d'Annie va avoir lieu.

Hier, j'ai passé une après-midi incroyable avec Pierce qui est venu me voir à l'improviste. Aujourd'hui, c'est beaucoup moins drôle : le plan que nous avons mis en place lors de la réunion d'avant-hier va se dérouler dans quelques temps et je n'en suis pas totalement sereine.

- Mais je n'ai pas ça en stock, moi, une tenue civile ! Je suis venue les mains vides, je te rappelle. Le peu d'affaires que j'ai est à l'agence et on n'a pas le temps d'y aller.

- On en a réserv-... tente mon ami.

- Erwin ! Laisse-moi y aller comme ça. S'il-te-plaît ! Je me sens bien dans cette tenue, c'est pratique pour se battre.

- Contre qui veux-tu te battre, gamine, intervient Livai en ouvrant la porte du bureau de mon ami d'enfance. Tu ne battras contre personne.

Je fais volte-face. La vision de Livai en chemise, veste et pantalon de ville me bloque un instant. 

Ça fait si bizarre de le voir habillé autrement que dans sa tenue de combat que je le dévisage un certain temps. Il porte toujours un t-shirt noir ou blanc, simple, et son pantalon de combat, alors qu'aujourd'hui c'est une toute autre histoire.

- On ne sait jamais, des fois que le kidnapping tourne mal et que j'ai à me battre contre quelqu'un ou à fuir, je tente désespérément d'argumenter.

- Tch. Tu n'iras nulle part, grogne Livai.

- Je ferais ce que je veux.

- San, ça suffit, m'intime Erwin.

- Quoi ? C'est lui.

- Livai, reprend le blond, trouve-lui quelque chose à se mettre.

- Pourquoi est-ce que c'est toujours à moi de faire le sale boulot ? se plaint le brun. C'est ta petite copine, pas la mienne.

- Va te faire voir, je lui rétorque en lui lançant un regard noir.

- Dépêchez-vous, dit Erwin, sérieux. Nous partons bientôt. San, il est hors de question que tu restes ici tout comme il est hors de question que tu viennes dans cette tenue. Allez, file.

Livai m'empoigne le bras et me force à le suivre jusqu'à ce qui semble être un dépotoir, dans lequel des tas de choses et de vêtements poussiéreux sont entassés. Peut-être les affaires emportées par les soldats qui sont morts au combat ?

Livai farfouille un instant dans le tas de vêtements pour en tirer une robe jaune affreusement laide.

- Tiens. C'est ce qu'il y a de moins pire, déclare-t-il en me la tendant.

Embrasse-moi gamineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant