Embrasse-moi gamine

Chapitre 13 - Quoi ?!

Après avoir mangé, j'ai appris à utiliser mes lames sur les faux titans de la forêt. Je premier qui a surgi sous mes yeux m'a fait peur, mais j'ai eu de plutôt bons réflex, et je me suis assez bien débrouillée par la suite pour une première fois. Je n'ai pas quitté Jean d'une semelle de crainte d'être seule. Je n'avais pas peur d'être seule, en réalité j'étais juste surexcitée et je n'avais pas envie de m'amuser toute seule. Je voulais m'amuser avec lui ou Armin, ce sont mes deux nouveaux petits frères préférés.

Voltiger dans les airs m'a fait beaucoup de bien et je me suis défoulée. Cet après-midi sportif m'a permis d'oublier complètement les caprices de Livai, mon ancienne vie, Erwin, et la mort. Je n'ai pas arrêté de crier et de rire en jouant de mes lames maladroitement. Très maladroitement, mais malgré tout je pense que c'est un bon début.

- WOUUUW ! je hurle en sautant à terre.

Jean semble très amusé de la joie qui m'anime depuis le début de l'après-midi.

- Ben dis-donc, on ne t'a jamais vue aussi heureuse !

- C'est vrai que ça faisait longtemps que je ne m'étais pas éclatée comme ça !

Courir après les criminels est passionnant, mais l'enjeux réel qui se cache derrière est tout sauf amusant. Ici je suis face à des titans en carton et en mousse, loin des vrais, loin du danger, j'ai donc toutes les raisons du monde de m'amuser.

- Bon, allez viens, rentrons, me dit Jean dans un petit rire en passant son bras par-dessus mon épaule. Tout ce que je veux maintenant c'est prendre une bonne douche.

- Oui moi aussi !

Lorsque nous commençons à traverser la grande cour d'entraînement, un garçon interpelle Jean. Ce dernier me lâche pour aller lui parler. Je lève les yeux au ciel pour regarder la teinte violette parsemée de petits points clairs à peine visibles. Quelle heure est-il ? Je me fige surplace, me souvenant soudainement de mon rendez-vous. Je m'amusais tellement que j'ai complètement oublié la réunion ! J'espère que je ne vais pas être en retard, je déteste être en retard.

Me retournant pour avertir mon ami de mon départ, je constate qu'il ne semble pas bien s'entendre avec le fameux garçon. Je n'entends que des piaillements d'adolescents de là où je suis mais je vois bien qu'ils sont à deux doigts de se taper dessus. À peine ai-je fait un pas que le garçon ayant débarqué à l'improviste met un violent coup de poing à mon ami. Je crie :

- Oi !

Il est évident que cette interpellation est aussi inefficace qu'une négociation avec un titan. Ce sont deux adolescents, dans leur débilité d'or et dans leur besoin de jouer les mâles alpha. Réactif, Jean répond à son adversaire un autre coup de poing. Je m'approche à grands pas. Ils sont vraiment nuls à n'utiliser que leurs poings, ils n'ont aucune technique.

Comme si l'autre garçon m'entendait, il fait un croche-pied à Jean qui tombe lourdement sur le dos, mais qui, immédiatement s'accroche à la jambe de son adversaire et le fais tomber aussi. Puis, il se jette sur lui et lui assène plusieurs coups de poings d'affilée dans la mâchoire. Je resterais bien là à les regarder mais je dois absolument aller à la fameuse réunion à laquelle Erwin m'a conviée, et il est hors de question de laisser Jean en liberté avec ce môme, ça va mal se terminer.

- Stop, ça suffit, je dis en attrapant Jean par le t-shirt.

Il se relève et chasse la poussière de ses vêtements.

- Alors quoi t'abandonnes ? demande l'autre garçon en se relevant.

- Oi, je crie une nouvelle fois pour attirer son attention. Casse-toi ou c'est moi qui m'occupe de ton cas.