Embrasse-moi gamine

Chapitre 11 - Voilà... Comme ça...

Le lendemain matin, je me rends à l'entraînement.

J'ai mis ma ceinture tridimensionnelle et j'ai pris mes lames avec moi. En descendant, j'ai retrouvé mes quatre petits frères et mes deux petites sœurs, et nous sortons du château en discutant tranquillement. Il fait assez beau et pas trop froid aujourd'hui. Eren et Mikasa ainsi que Sacha et Conny partent tous ensemble et me confient aux deux autres. Pas de trace d'Ymir et de Christa, elles doivent être autre part. Apparemment elles sont revenues entières de l'expédition. Tant mieux.

Sur la vaste cour, les soldats commencent à se mettre en rang, sous les yeux de quelques instructeurs et du trio des chefs qui sont dos à nous. Je compte tout faire pour qu'ils ne me remarquent pas, je n'ai pas vraiment envie d'avoir à parler à Livai après la scène bizarre qu'il m'a faite la veille. Je suppose qu'il se comporte comme ça tout le temps. Malgré tout, je me pose une question.

- Ils sont toujours là à vous surveiller, eux trois ? Ils n'ont pas autre chose à faire ? je lance à en désignant le trio maudit du doigt.

- D'habitude, pas vraiment, me répond Armin, mais ils viennent parfois pour nous observer. La dernière fois qu'ils l'ont fait remonte à deux semaines. Ils ne restent pas longtemps en général, ne t'inquiète pas.

Je ne peux m'empêcher de regarder Livai, me demandant toujours ce qu'il aurait fait si je ne l'avais pas arrêté la nuit passée. Et comme par hasard, pendant que j'observe sa chevelure brune, il se retourne et me regarde par-dessus son épaule.

C'est dingue, il m'a regardé droit dans les yeux alors qu'il était dos à moi la seconde précédente. Comment est-ce qu'il pouvait savoir ma position exacte ? Comment pouvait-il même savoir que j'étais là ?

Cet homme est un véritable malade.

Lorsque nous passons à côté du fameux trio, toute la bande salue leur major avec le poing sur la poitrine et l'autre dans le dos, chose que je ne me résoudrais littéralement jamais à faire, et Hanji me remarque et se met aussitôt à crier comme une dératée, à mon grand désespoir.

- OI OI OI OI OOOOOOI SAN ! VIENS PAR LA ! TU CROIS POUVOIR M'ECHAPPER ?!

Pour être discrète c'est plutôt réussi, merci Hanji.

La brune aux lunettes me saute dessus et m'attrape par les épaules, l'air complètement folle. Je lance un regard de détresse à Armin, qui semble être amusé de la situation, puis elle recommence son cirque, sous les yeux d'Erwin, qui semble ailleurs, et de Livai, qui lui semble faussement désintéressé par la situation. Il a croisé ses bras sur sa poitrine, comme à son habitude, et nous espionne du coin de ses yeux profonds.

- Erwin m'a raconté que tu as failli te faire dévorer hier ! OI ! MAIS T'ES UNE VRAIE SUCIDAIRE ! Ma parole ! NE REFAIS PAS ÇA !

- Oui je sais mais Hanj-...

- PAS DE JE SAIS ! crie-t-elle de plus belle, de plus en plus folle. HEUREUSEMENT QUE TON AMOUREUX D'ENFANCE ETAIT LA ! Qui sait comment ça aurait pu se finir, sinon ?!

Je lève les yeux au ciel, désespérée. Erwin, qui suit quand même vaguement la conversation tout en observant ses soldats, esquisse un demi sourire amusé avant de se reconcentrer dans sa tâche d'observation. C'est embarrassant, mais tout compte fait, je préfère de loin qu'Hanji parle de ça plutôt que de quand j'ai soi-disant sauvé ce foutu caporal. J'espère de tout mon cœur qu'elle n'en sait rien et qu'elle n'en saura jamais rien, sinon quoi, elle se rangerait avec Jean pour me charrier jusqu'à la fin de mes jours.

- JE NE RIGOLE PAS ! Oh mais n'empêche, c'est tellement romantique ! dit-elle dans un geste théâtral en joignant ses mains et en levant des yeux de chien battu. C'EST TYPIQUE DES ROMANS D'AMOUR, ÇA ! C'EST UN SYMPTOME, J'EN SUIS SURE ! VOUS N'AURIEZ JAMAIS DÛ VOUS QUITTER !