Embrasse-moi gamine

Chapitre 40 - Je t'ai manqué ?

Chaque jour sans Livai est plus lourd. Le temps passe, je fais plein de choses à droite et à gauche, je n'arrête pas, je suis constamment en activité, mais le voir nulle part, ne voir sa chevelure brune et ses yeux perçants nulle part est bien plus lourd que ce que j'aurais pu imaginer.

Je devrais me sentir mieux, comme il n'est pas là. Je ne sais pas pourquoi je n'y parviens pas. S'il est dans les parages, mon cœur est constamment comprimé, et s'il n'est pas dans les parages, mon cœur est toujours constamment comprimé. Je ne comprends pas comment c'est possible, je n'y comprends rien, ça m'énerve et ça me frustre, et je déteste Livai mille fois plus que d'habitude à cause de mon ressenti incompréhensible.

Cela fait plusieurs longs jours qu'il est parti surveiller Sieg en plein milieu d'une forêt d'arbres géants avec sa trentaine de soldats. Pendant ces jours, j'ai tout fait pour aider Hanji dans son travail. Je lui fais même des massages le soir, pour qu'elle puisse se détendre et bien dormir. Il faut dire que son travail de major n'est pas de tout repos.

Tout se passe plus ou moins bien, entre les réunions avec les haut-gradés, l'entraînement des soldats, les prévisions de plans, les doutes sur la sincérité de certains soldats, les foules qui manifestent pour léguer le pouvoir à Eren. C'est le bazar mais je tiens le coup, je fais tout ce que je peux pour me rendre utile.

Tout se passe plus ou moins bien, en tout cas jusqu'à la mort du général Zackley et jusqu'à ce que l'on apprenne qu'Eren s'est échappé de sa cellule où on le retenait captif. A partir de ce jour, rien ne va plus bien. Plus bien du tout.

Hanji a décidé que nous allions nous rendre tous ensemble jusqu'au restaurant de Nicolo, de ce fameux Nicolo que Sacha aimait tant pour lui poser des questions. D'après Hanji, il pourrait nous être utile pour retrouver ce gosse désobéissant qui n'en fait qu'à sa tête.

Dans ce fameux restaurant, comme si nous n'avions pas assez de mal à gérer la situation actuelle, rien ne se passe calmement et tout ne fait que s'empirer et s'empirer. Tout d'abord, je suis obligée d'aller me cacher aux toilettes pour lâcher en douce quelques larmes que je ne peux retenir. Revenir dans cet endroit et revoir Nicolo que Sacha aimait tant me serre le cœur.

Je me souviens du regard avec lequel il la regardait manger, je me souviens qu'elle ne cessait d'aller faire sa fouineuse dans la cuisine juste pour l'observer de plus près, je me souviens les avoir vus rigoler et flirter ensemble en cachette à de nombreuses reprises. Je n'arrêtais pas de taquiner Sacha sur ce flirt, et ça la faisait rougir comme une tomate. Alors revenir ici et repenser à tous ces souvenirs me serre le cœur et me rend très nostalgique, si bien que je suis obligée d'aller me cacher pour faire passer mes quelques larmes imprévues.

Ensuite, nous évitons de justesse la mort de la sale gosse qui a tué Sacha, cette foutue Gaby, par une autre gosse qui avait grandi avec Sacha. Je ne suis pas trop contre le fait de tuer cette môme, elle a l'air assez agressive et je ne sais pas si son âge peut lui pardonner le meurtre de Sacha. Après tout c'est une aspirante, elle sait ce qu'elle fait là, elle n'est pas là par simple recherche d'adrénaline. Elle veut tous nous tuer. J'ai bien envie de la tuer avant qu'elle nous tue tous mais je m'en abstiens, je pense que c'est mieux si je m'abstiens de tuer une fillette même si c'est une guerrière.

Et pour terminer, comme si ce n'était pas assez, nous nous faisons prendre en embuscade par des foutus traîtres de soldats dirigés par ce moche de Froch, que j'avais déjà dans ma liste de potentiels suspects douteux à éliminer. Pendant l'assaut dans la ville Mahr, il m'avait semblé un peu trop excité à l'idée de tuer des Mahr, et visiblement je n'avais pas tort de le placer dans cette liste-là.

Je glisse discrètement à l'oreille d'Hanji que je peux tuer la totalité des pro-Jäger présents dans cette pièce en moins de deux minutes top chrono, mais elle m'en interdit avec un sérieux qui me fait presque peur. Je m'abstiens encore, et me laisse ligoter les mains comme mes amis.