Chapitre bonus n° 1

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- Livaiii ! Tu es prêt ?

Je déboule dans notre petite salle à manger complètement surexcitée. Livai boitille jusqu'à moi à l'aide de sa béquille, me scrutant de son unique œil noir que la guerre lui a épargné.

- Tu es vraiment surexcitée pour rien, se plaint le brun borgne tout en arrivant à ma hauteur.

- Ce n'est pas de ma faute ! Je stresse. Et s'ils ne nous aimaient pas ? Non, c'est impossible, ils vont forcément nous aimer.

- Tu es trop surexcitée. Ce sont que des gosses. Il n'y a pas à être surexcitée comme ça.

- Je te dis que j'angoisse et que je suis contente de pouvoir faire ça !

- D'accord mais arrête de sautiller partout, maugrée Livai d'une mine sombre en posant une main sur mon épaule pour me faire arrêter de sautiller. C'est déconseillé aux femmes enceintes de sautiller comme ça.

Je pars aussitôt en direction de la porte en boudant.

- Tu exagères, je me plains tout en ouvrant la porte de notre petite boutique de thé.

- Je vais vraiment finir par te séquestrer, menace Livai tout en boitillant vers la porte.

Lorsqu'il arrive à ma hauteur, je l'aide à descendre la petite marche de l'entrée en le tenant par le bras.

- C'est ce qu'ils disent tous, je souffle tout en fermant à clé la porte de notre boutique, sous la pression d'un regard noir corbeau pressant.

- Comment ça, c'est ce qu'ils disent tous ? Il y a d'autres hommes qui te disent qu'ils vont te séquestrer peut-être ? réagit Livai au quart de tour.

Sa réaction m'arrache un rire.

- Toujours des paroles, jamais du concret, je continue tout en prenant mon ancien caporal par le bras pour l'aider à marcher plus facilement, même si sa béquille lui est déjà d'une grande aide.

Le voir boitiller me fait mal au cœur, encore maintenant. Ça me rappelle cette espèce d'enflure de titan qui lui a croqué la jambe, il y a un peu plus d'un an. Ça me rappelle de mauvais souvenirs. C'est plus fort que moi, je ne peux pas m'empêcher de l'aider à marcher à chaque fois qu'il est près de moi.

- J'espère pour toi qu'il n'y a aucun autre homme dans ce monde qui te menace de te séquestrer, reprend Livai tout en se collant à moi et en se mettant en route vers le coin de la rue, là où une petite voiture nous attend.

Un nouveau rire m'est arraché.

- Tu ferais quoi si c'était le cas ? je l'attise en rigolant, amusée par sa réaction. Tu bouderais ? Tu ferais ton caporal autoritaire et tu me jetterais à la porte ?

Livai me jette un faux regard noir, l'un de ses regards qu'avec le temps, je trouve plus mignon que menaçant.

- Tu peux être sûre que je bouderais. Mais ce n'est pas tout. Si c'est le cas, je serais accusé de meurtre et je finirais en taule, et tu ne me reverras plus jamais.

- Comment ça, tu finirais en prison ? Ça ne va pas la tête ?

- Tu n'as pas le droit de me faire ça, gamine, lâche Livai dans un nouveau faux regard noir. Je t'interdis de voir d'autres hommes. Espèce de gamine. Et arrête de m'attiser comme ça, ça m'énerve quand je t'imagine avec d'autres hommes qui te séquestrent. Espèce de sale gamine.

- Arrête de me traiter de gamine ! je le menace à mon tour tout en rigolant, fortement amusée par ses réactions.

- Je suis sérieux, gamine, souffle Livai tout en se plantant face à moi. Le premier homme qui s'approche de toi est un homme mort. Je l'assassine. Je ne rigole pas. Je l'assassine sans hésiter une seule seconde.

Embrasse-moi gamineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant