Chapitre 20

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Trisha

Je suis restée plus d'une heure dans ma voiture, garée sur le parking de la gendarmerie.
Elle avait l'air tellement perdue, tellement désolée. Je n'ai pas envie de les impliquer la dedans. Mais... Mais ils sont déjà impliqué. Je n'ai pas le choix, Sam doit parler. Il le faut, pour Lise, pour nous, et pour les autres enfants qui auraient été ou qui seront victimes de cette personne. Même si il ne l'a vu que de dos... Juste quelques petites informations peuvent aider.
Je finis alors par sortir et me diriger vers la porte de la gendarmerie.
Lorsque j'entre, je ne vois personne. Je m'installe alors sur une chaise et attends plusieurs minutes que quelqu'un vienne à ma rencontre.
J'en profite pour envoyer un message à Noah, pour m'excuser et lui dire que je ne viendrais pas ce soir.

- Bonjour, je suis à vous.

Je relève les yeux et tombe nez à nez avec un homme. Il est grand, et il me dit quelque chose. Je suis sûre de l'avoir déjà vu.

- Euh... Bonjour. Je suis Trisha Williams. Je viens pour...

- Pour Lise Williams ? Je me souviens de toi Trisha. Même si tu as beaucoup changé.

- Vous êtes monsieur Flamel ?

- Oui. Bon, j'ai fini ma journée mais... Vient dans mon bureau, je peux prendre quelques minutes.

- Merci beaucoup.

Je le suis jusqu'à une petite pièce, qui ne contient qu'un bureau, un ordinateur et trois chaises.
Je m'assieds sur l'une d'elle, et lui s'installe en face de moi.

- Alors, comment vas tu ?

- Plutôt... Bien je dirais. Je ne sais pas trop en faite. J'ai des nouvelles informations concernant ma sœur. Des informations que je n'ai pas pu vous donner le jour de sa disparition. J'étais trop... Perdue.

- Je t'écoute.

Je lui raconte alors mon rendez-vous avec la mère de Sam, ses explications, ce que son fils à vu. Pendant ce temps, il note tout sur une feuille.

- Tu as bien fait de venir Trisha, vraiment. On va les interroger au plus vite, et on contactera tes parents s'il y a du nouveau.

- Merci. Mais... Ça fait deux ans, ça risque d'être dur pour Sam. Je ne voudrais pas qu'il soit perturbé...

- Ne t'inquiète pas, on fera ce qu'il faut pour que ce ne soit pas trop difficile pour lui.

- D'accord, merci. Désolée d'être venue aussi tard, mais je ne pouvais pas attendre demain.

- Je comprends. C'est bien que tu t'accroches, mais... Ça fait deux ans. Tu dois bien avoir conscience qu'il y a peu d'espoir.

- On arrête pas de me le dire. Je sais, je ne suis pas stupide. Tout ce que je demande, c'est de connaître la vérité. Je veux que le coupable soit arrêté.

- Je sais, et je parle de ça, pas seulement de la vie de ta sœur. Retrouver un coupable après deux ans, c'est compliqué. Il a pu déménager, dans une autre ville, un autre pays. On va faire notre possible, mais ce n'est pas dit que Sam nous aide beaucoup. Si il l'a vu de dos, qu'il nous dit simplement que c'est un homme de grande taille par exemple... Ce sera très insuffisant. Trop insuffisant.

- D'accord. Je vais m'en aller.

- Bien. Je vous tiens rapidement au courant.

- Merci.

Lorsque que je rentre chez moi, il est plus de 20 heures. Je suis épuisée, affamée.

- Trisha, où étais tu ? Me demande ma mère dès que je passe la porte.

- Désolée, je suis partie faire un tour. C'était... Plus long que prévue.

- On passe à table.

- Désolée, je... J'aimerais être seule. Je vais monter.

J'attrape un fruit et un morceau de pain, puis je monte les escaliers.

- Trisha, attend ! Il y a...

Je n'attends pas la fin de sa phrase. J'ai vraiment envie d'être seule, je ne veux pas parler avec eux. Mais quand je rentre dans ma chambre, je comprends ce que ma mère s'apprêtait à me dire.

- Noah... Qu'est ce que tu fais là ?

- Comme tu n'as pas voulu venir, je me suis dis que j'allais passer.

- Écoute, j'ai eu une longue journée, et je n'ai aucune envie de parler. J'aimerais juste être seule.

- On est pas forcé de parler. On peut regarder un film, ou bien...

- Noah, s'il te plaît. Je veux juste qu'on me laisse tranquille. Arrête de me coller, tu m'étouffe. Laisse moi.

- Je me comporte juste en ami. Tu passes parfois des jours sans m'écrire, sans me répondre et je ne me suis jamais plaint. J'attends que tu daigne réapparaître. Je passe une fois à l'improviste et je t'oppresses ?

- Noah...

- Non, je n'ai pas fini. J'essaye de t'aider Trisha, du mieux que je peux. Mais tu me mets beaucoup à l'écart. J'ai conscient que c'est difficile pour toi, mais arrête d'agir seule, tu te fais juste du mal. J'ai promis de t'aider, et je veux toujours t'aider. Tu repousses les gens qui t'apprécie. À chaque fois que j'ai l'impression qu'on se rapproche, tu fais un pas en arrière. Pourquoi ?

- Parce que je ne suis pas quelqu'un de bien Noah. Tu devrais me laisser.

- Non, je crois qu'il y a autre chose. Au fond, tu es quelqu'un de bien, et même si tu n'en a pas l'impression, tu vas de mieux en mieux. Je le vois, je le sais. Mais tu continues à me repousser, tu continues à ne pas te faire d'amis. Pourquoi ?

- Noah, s'il te plaît. J'ai vraiment passé une journée fatiguante, alors si vraiment tu veux m'analyser comme un putain de psy et me faire tes réflexions à la con, va t'en. Parce que c'est vraiment pas le bon soir là.

- Ok, je m'en vais.

Il s'en va sans même dire au revoir.
Je m'allonge dans mon lit, et sans que je ne puisse me contrôler, des larmes se mettent à couler le long de mes joues.
Pourquoi je pleure à cause de Noah ? Je n'en sais rien. Il a raison, dès qu'il de rapproche de moi, je l'éloigne. Mais je ne peux pas faire entrer quelqu'un dans ma vie en ce moment, en tout cas pas un petit-ami. Ma vie est trop compliqué, JE suis trop compliqué. Noah est très gentil, mais il est beaucoup sur mon dos en tant qu'ami, alors en tant que copain... J'ai peur de ne pas être à l'aise, de me sentir... Faible. L'amour va me rendre faible, je le sais. Je ne veux pas être dépendante de lui, je ne veux pas me faire influencer, avoir à faire des concessions pour nous, parce qu'il faut toujours en faire dans un couple. Je suis faite pour être seule, indépendante.
J'ai besoin de sortir. Après la journée que j'ai passé aujourd'hui, j'ai envie de faire le vide, juste le temps d'une soirée. Je ne suis pas sortie depuis des jours, excepté avec Noah.
Je me relève, prend rapidement une douche puis enfile une robe moulante noir et des collants. Le temps de me maquiller, il est 21 heures passé. Je décide d'aller dans un bar dans lequel j'avais l'habitude d'aller il y a quelques mois. Ses derniers temps, je l'ai remplacé contre des boîtes de nuits. La musique y est plus forte, tout le monde danse et ça m'aide à faire le vide. Mais pour commencer ce soir, je préfère aller dans un bar. Pour le reste de la soirée, je verrais bien ce qu'il se passe.

DisparueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant