Chapitre 40

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Trisha

Ma mère est enfermé dans sa chambre depuis presque deux heures et mon père a dû aller travailler en urgence. Ça arrive de temps en temps les weekends qu'on ai besoin de lui.
J'entends quelqu'un monter les escaliers. Je suppose que c'est Noah, je lui ai dis que la porte d'entrée était ouverte et qu'il pouvait rentrer sans frapper et me rejoindre aussitôt.

Ça fait une semaine que je ne l'ai pas vu. Nous sommes samedi après midi et c'est moi qui ai fini par dire à Noah de venir.
Il me sourit en entrant dans ma chambre, puis après quelques secondes fini par s'asseoir sur le lit à côté de moi.
Je prends les devant et l'embrasse doucement. Puis je lui raconte rapidement ma semaine, puis ma journée à l'hôpital avec mon oncle.

- C'est bizarre, non ? Tu ne t'es pas posée des questions par rapport à ce qu'il a dit ?

- Il est schizophrène. Il entend souvent des voix, il est souvent convaincu de choses qui sont fausses. Il a même demandé où était Lise. Pourtant c'est pas faute de lui avoir expliqué ce qu'il s'était passé.

- Mais il a demandé explicitement où elle était ?

- Il a prononcé son nom simplement.

- Il est à l'hôpital depuis longtemps ?

- Ouais, un bon bout de temps. Bon, on va pas rester en boucle sur mon oncle schizophrène, si ?

- J'essaye juste d'en apprendre plus sur toi et ta famille. À part tes parents je ne la connais pas.

- Et alors ?

- Et alors c'est important d'apprendre à connaître sa copine.

- Je ne suis pas ta copine. Enfin, je...

- Oui, tu n'es pas prête, je sais. Tant que tu ne vois personne.

Je souris et me contente de l'embrasser en guise de réponse. Noah soulève mon t-shirt et parcours avec le bout de ses doigts ma peau nue le long de mon dos. Lorsqu'il s'apprête à dégrafer mon soutient gorge, je l'arrête.

- Ma mère est juste à côté. Je ne préfère pas.

- Mmh. Dommage. Tu vas être obligé de continuer à me parler de ta famille.

- Elle n'est pas extraordinaire. Ma grand mère paternelle nous déteste et du côté de ma mère ce sont des grands-parents basique. Ma grand mère veut me faire prendre 10 kilos dès qu'elle me voit. C'est vraiment la mamie gâteaux typique. Même si j'aurais aimé plus de soutient après la disparition de Lise... Ils ont toujours été plutôt présent pour nous. Et toi ? Tu m'as parlé de ton frère et tes parents, mais pas tes grands parents.

- Ils sont tous morts.

- Aïe. Ça craint. Désolée, j'aurais peut-être pas dû poser la question.

- T'inquiètes, tu ne pouvais pas savoir. Tu sais... Si je t'ai si souvent encouragé à te livrer, à aller vers tes parents c'est parce que moi je n'ai pas vraiment de famille. Mon père se montre plus présent pour moi ces derniers temps mais j'ai perdu mon frère, mes grands-parents et concernant ma mère... Je n'ai jamais de nouvelles.

- Et malgré tout ça tu es quelqu'un d'incroyable qui ne se plaint jamais. Et moi...

- Et toi tu as perdu ta sœur alors que tu étais avec elle, et c'était il y a moins de 3 ans. Moi j'étais jeune, j'ai moins de souvenirs. Et j'ai eu beaucoup d'amis, de bon amis.

- Et des copines ?

- Ah. Euh... Ma dernière copine m'a trompé avec mon ex meilleur pote.

- Wouah. Noah, ta vie est fascinante. Tu devrais en faire un film.

Il rigole. À ce moment, ma porte s'ouvre. Je sursaute et me retourne.

- Maman, tu pourrais frapper !

- Oh, désolée. Je ne savais pas que Noah était là.

- Bonjour madame.

- Appelle moi Laura.

- Même si j'avais été seule. Quand je dis que vous me traitez comme une enfant.

- Trisha, ne commence pas. Je ferais plus attention.

- Tu faisais quoi ? Tu as disparu plus de deux heures.

- Rien, je lisais. Bon, je vais aller faire des courses. Tu as besoin de quelque chose ?

- Non.

- Non merci.

- Non merci maman !

Elle lève les yeux au ciel et sors. On entend la porte se fermer quelques secondes plus tard. Noah me sourit et se penche pour m'embrasser de nouveau.

- Noah...

- Ta mère est partie, non ?

- J'espère que cette fois tu as ce qu'il faut pour te protéger, mon stock n'est pas illimité.

- J'ai prévu, t'inquiètes.

Je souris et me contente de m'installer au fond de mon lit. Je mets par terre les coussins qui se trouvent sur ma couette puis je n'attends pas et retire aussitôt mon t-shirt. Noah fait la même chose, sourit et s'approche de moi. Aujourd'hui, je décide de prendre les devants et le pousse doucement sur mon lit avant de me mettre à califourchon sur lui. Je laisse mes mains parcourir son torse jusqu'à sa ceinture que je retire lentement. Puis je me penche pour l'embrasser et bouge doucement les hanches. Noah laisse échapper un gémissement et pose mes mains au niveau de mes hanches pour me coller un peu plus à lui.

- Je suis rentré !

- Merde, c'est mon père.

- Décidément, on a pas de chance aujourd'hui.

Je me relève et me rhabille. Noah fait la même chose puis nous descendons.

- Noah. Qu'est ce que tu fais là ? Trisha, je t'avais dis que je ne voulais plus voir personne ici.

- Désolé. Je vais y aller.

- Noah attend...

Il me sourit, dépose un baiser sur ma joue et pars.

- Non mais ça va pas ? C'est quoi le truc en faite, j'ai plus le droit d'avoir une vie ?! Noah est quelqu'un de bien et tu le sais, tu l'as déjà vu plusieurs fois, il a déjà mangé à la maison ! Il a toujours été là pour moi contrairement à toi.

- Trisha, tu fais une fête en douce, tu détruit notre canapé, tu sors en boîte, tu fumes, on est allé te chercher plusieurs fois au commissariat et tu te plaint encore ? On fait tout pour toi !

- Non, c'est faux ! Tu sais quoi ? Tu as perdu Lise, mais là tu es en train de nous perdre maman et moi. Tu fais n'importe quoi, tu gueules sur tout le monde et tu passes toujours tout ton temps au travail. J'ai cru que tu avais changé mais non. Je te déteste.

Je monte et m'enferme dans ma chambre. Je le déteste.
Je me déteste. Comment j'ai pu croire que les choses pouvait changer ?
En faite je n'ai rien vu. Je croyais que mes parents avaient changé tous les deux, mais en faite... Ma mère fait pleins d'efforts et moi je la repousse. Alors qu'elle est la seule à être là pour moi. Mon père est toujours le même, il s'en fiche.
J'attrape une paire de ciseaux et me plante devant le miroir. Je me regarde, relève la tête et je coupe. Une première mèche. Puis une seconde.
Mes cheveux volent avant d'atterrir sur le sol.

En moins de 10 minutes, je suis passé de cheveux longs à un carré long. Mes cheveux m'arrivent un peu au dessus de mes épaules maintenant.
Ils ne sont pas droit du tout. Je suis horrible. Je déteste mon père.
Je me déteste aussi.

Dans ses moments là, je sais que j'ai besoin d'aide. J'appelle immédiatement ma psychologue que je n'ai pas vu depuis deux semaines.
Elle me propose un rendez vous dans deux jours. En attendant, je fais mon sac et pars chez Noah sans dire un mot à mon père.

DisparueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant